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Résultat de l’appel à projet CIREX : TYREX : le projet qui dévore - Sciences en marche

samedi 28 mai 2016, par Tournesol, Pr.

Le jury international de l’AAP CIREX a selectionné le projet TYREX présenté par Bruno Tassin et Mathilde Soyer. Au vu de l’excellence du projet et afin d’éviter un saupoudrage inutile, le comité a décidé de lui attribuer la totalité du budget, de l’ordre de 3Mds € à récupérer sur le CIR (négociations en cours avec le gouvernement). Cette dotation, en capital à rendre à l’échéance, pourra être placée sur les marchés de leur choix (à l’exception du Panama).

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TYREX : le projet qui dévore

A l’appel d’offre CIREX, nous proposons une réponse totalement, radicalement et exagérément innovante. Il s’agit du ProjEX patadisciplinaire TYREX, qui part du constat suivant : la recherche française soufre d’une grande pesanteur lui interdisant absolument de jouer son rôle d’innovation pour la société de demain. Cela est dû sans aucun doute au statut de rentier dont jouissent à vie les chercheurs français, contrairement à ce qu’en disent des décennies de littérature sociologique particulièrement complexée.

TYREX vise à créer dans les laboratoires de recherche français des conditions de productivité accrue, basées non pas sur une augmentation des moyens mis à disposition, comme cela a été trop longtemps le cas, mais sur une adaptation de s conditions de vie du chercheur de manière à rendre sa rentabilité enfin significative.

Partant du système productif efficace dit de « La ferme des 1000 vaches », le projet TYREX vise à déterminer les conditions optimales de production du chercheur : son environnement, sa vie quotidienne, ses rapports familiaux, son habitat et ses principes de vie mais aussi le recyclage de tous ses déchets et élucubrations
affreuses (nous y reviendrons avec le deuxième volet de « TYREX »). On cherchera à adapter sa psyché et ses rêves s’il en avait (ce qui peut encore arriver, on n’est à l’abri de rien).

Les concepts usuels de « WorkPackage » et de « livrables », qui ont émergé suite à la montée en puissance des projets européens à la fin du XXème siècle, s’avèrent aujourd’hui complètement obsolètes. TYREX propose d’opérer une révolution cognitive et d’initier une véritable rupture, seule à même de sortir du marasme un système français pernicieux et des générations de chercheurs ayant beaucoup, beaucoup trop longtemps vécus au-dessus de leurs moyens.

En lien avec son essence patadisicplinaire, il est composé de PatatEX Pluridimensionnelles Multifractales (PPM, en abrégé) présentées ultérieurement. Bien entendu le contenu hautement stratégique et ses enjeux économiques majeurs font qu’aucun résultat ne pourra être publié. Tout sera copyrighté et breveté à une échelle extragalactique (nous ne pouvons encore rien dire des études prospectives lancées sur les potentiels de délocalisation de certains centres de production français dans le cosmos, espaces complètement défiscalisés). Les résultats seront toutefois consultables sous le sceau du secret chez Me Renard, Huissier de justice, le même qui intervient dans tous les jeux télévisés et qui, la crise étant ce qu’elle est pour tout le monde, offre aujourd’hui des tarifs étonnamment attractifs au vu de son CV.

Compte tenu du montant dédié à CIREX, le ProjEX TYREX demandera la somme d’un milliard d’euros, ce qui lui permettra de racheter les éditions ELSEVIER et de contrecarrer efficacement l’inquiétante tendance altruiste qui pousse aujourd’hui à la diffusion des connaissances en Open Access. Nous verrouillerons une bonne fois pour toutes, dans une optique de profit bien compris, ce qui pourra être diffusé, dont la totalité de la communication autour du ProjEX TYREX. Ceci permettra également à l’avenir d’éviter les recherches et les publications irresponsables qui ne seraient pas dédiées ultimement à l’Innovation à Obsolescence Programmée (IOP). En effet, l’IOP est la seule approche permettant le retour à une croissance pertinente et le doublement annuel à terme des salaires des patrons du CAC40 (+4% seulement en moyenne en 2016). Ces derniers constitueront d’ailleurs le comité de surveillance du ProjEx TYREX, qui garantira l’opérationnalité des résultats et l’application toutes affaires cessantes et sans crier gare des innovations : comment faire sinon de la science utile ?

L’IOP est une base fondamentale de la nouvelle sociétude récemment définie par la Macron & Goldman Sachs academy, regroupant les académies des sciences et des technologies depuis leur rachat par la banque du même nom. La nouvelle sociétude, rappelons le, doit permettre d’atteindre dans un horizon de 22 mois les objectifs énoncés par D. Kessler quand il comptait parmi les plus grands dirigeants du Medef : détricoter point par point le programme du Comité National de la Résistance.

L’approche patadisciplinaire et les PPM

L’approche patadisciplinaire repose sur le principe très simple du « tout est permis », et favorise le maximum de croisements possibles dans un geste de décloisonnement radical. La patadisciplinarité propose ainsi un dialogue interculturel entre 8 et 16 disciplines, couplant 7 langages (dont la physique quantique, les mathématiques irrationnelles et le basque souletin). Elle invite bien sûr à faire la part belle aux sciences humaines, trop souvent et injustement ignorées dans les domaines techniques, sous la forme d’un dialogue audacieux entre les équations de Maxwell et la poésie de René Char.

La patadisciplinarité n’est – le comité d’experts de CIREX l’aura bien compris - que le prolongement de la pluridisciplinarité dans sa forme aboutie : il va sans dire que les thèses mélangeant aujourd’hui l’histoire, la sociologie et l’aménagement sont déjà perçues comme « du grand n’importe quoi ». D’ailleurs et pour preuve : ces jeunes docteurs ne trouvent jamais de postes, notamment au CNRS. Mais le rachat de cette institution prévu dans le projet de nouvelle sociétude par la holding Macron & Glodman Sachs permettra une sortie de crise par le haut, proposant aux diplômés catégoriquement patadisciplinaires des postes de boule-
de-cristalologues, bien rémunérés. Ces chercheurs nouveaux accompagneront, grâce à une capacité renouvelée à penser l’impensable, la conception stratégique de l’IOP.

Le PPM est caractérisée par sa double essence convexe et régulière (côté patate) et multifractale (dimension chou romanesco), dans une architecture conceptuelle unique. Il permet une approche signicativement innovante de la méthode scientifique qui permet tout à la fois de lisser les grandes tendances, de mettre en évidence les points d’intérêt locaux, de téléscoper les échelles et d’ouvrir une voie royale.

Le projEX TYREX est composé de deux PPM. Le PPM1 vise à optimiser la rentabilité du chercheur en se basant sur les méthodes efficaces mises en place dans le secteur de l’élevage intensif. Nous en attendons des résultats à court terme pour permettre un rebond salutaire, une inversion de la courbe supplémentaire, que l’on tarde à voir venir. Le PPM2, vise un objectif de long terme et cherche à libéraliser le travail des animaux en prenant exemple sur le prototype Pestalotiopsis microspora, le « champignon mangeur de plastique », afin d’exploiter dans les grandes largeurs l’environnement (cf. supra). La convergence des deux PPM est envisagée à l’horizon de CIREX5 ou CIREX10, lors qu’ils seront dotés de 10 milliards d’euros grâce aux bénéfices dégagés par les innovations des CYREX précédents.

PPM1 : Optimisation de la rentabilité du chercheur

Le PPM1 cherchera à évaluer la rentabilité du chercheur en tenant compte de son environnement, de sa vie quotidienne, de ses rapports familiaux, de son habitat, et de ses principes de vie dans différentes configurations : chercheur
de plein air, bénéficiant d’un parcours de santé le midi pour aller se dégourdir les pattes, chercheur élevé sous la mère ayant profité d’un encadrement soigné pendant sa thèse, chercheur en batterie travaillant dans une brain factory, avec quelques dizaines de milliers de collègues dans des micro-space, etc. Nous en déduirons le modèle de Chercheur Nouveau© en capitalisant sur les bonnes pratiques.

Nous proposons les indicateurs suivants, fruits de premiers entretiens exploratoires et d’une immersion de terrain que nous qualifions « d’ethnologie embarquée », largement inspirée des principes de l’anthropologie post-moderne de terrain (l’essentiel du dispositif reposant sur le partage des repas à la cantine et l’écoute discrètes des conversations à la cafétéria). Nous nous inspirons aussi des best practices tirées du récent ouvrage d’Armstong et al. (2016) : « Du point G au facteur H : un petit pas dans l’ordre alphabétique, un bond géant pour la recherche. 40 ans de succès de l’innovation ». Ils tiennent compte des récentes mutations du métier de chercheur, dont nous appelons bien sur la poursuite de nos vœux. La liste est indicative, persuasive et administrative :

  • • Nombre de mails écrits entre 21h et 2h du matin (la plupart n’étant jamais lus) ;
  • • Temps moyen passé à l’achat d’un billet de train ou à la déclaration de ses congés sur un logiciel de type Notilus, Administraquoi ou Temperdum ;
  • • Nombre de rapports, mémoires de thèses, mémoires d’étudiants et HDR relus le soir et/ou le week-end, temporalités rebaptisés par les acteurs interviewés « vrai temps de la recherche » (le reste de la semaine étant consacré à la recherche de financements, de bureaux pour les stagiaires, de partenariats pas trop honteux avec l’industrie, de projets européens, d’end users, de follower cities, de front runners, et d’un vieux cahier personnel plein de notes pour les plus distraits) ;
  • • Nombre de ventes de gâteaux et de tombolas organisées pour financer l’achat de fournitures, ou de billets d’avion proposés par les logiciels Notilus, Administraquoi et Temperdum à des tarifs prohibitifs ;
  • • Temps moyen passé (en mois ou années) à modifier un article en fonction des commentaires des reviewers avant de le publier dans une revue en ligne gratuite, pas de rang A, pas connue ;
  • • Consommation de substances médicamenteuses ou plus ou moins licites (nous ne comptons pas l’alcool) pour éviter les stress divers et variés, allant de la n-ième rupture sentimentale au fatal total crashdown du disque dur de l’ordinateur ;
  • • Etc.

Nous envisageons à terme d’automatiser les indicateurs en développant une « chaise à buzzer » à même d’enregistrer en temps réel les minutes passées par le chercheur sur chacune de ses tâches, pour lutter contre le phénomène bureaucratique français bien connu et sa pesanteur administrative qui fait perdre un temps précieux au Chercheur Nouveau. En remplaçant ces démarches déclaratives, donc subjectives, nous faisons en outre un pas de plus vers l’objectivité au cœur de la science. Car qu’est ce que la science, si ce n’est « l’objectivité pure et parfaite, comme la concurrence » ?

Ces avancées bien sûr ne vont pas sans un certain nombre de questions philosophiques, voire déontologiques, auxquelles nous répondrons sans qu’elles entravent l’attractivité française et ses nouvelles conceptions de la sociétude. De ce point de vue, la révolution en marche ne saurait s’arrêter à quelques mesures salutaires mais doit voir plus loin. Il est évident que le chercheur seul, même animé de la plus grande volonté du monde et encadré par des contraintes les plus intériorisées possibles, ne peut réussir à multiplier sa productivité. Les économies nécessaires à la rentabilisation de la recherche française, la crise énergétique qui nous traque et la multi-transitionnalité de ce monde en mouvement supposent un changement de fond mais alors de fond. Pour favoriser ce rapport renouvelé du scientifique à son environnement nous proposons, en complément des mutations structurelles à l’intérieur du cœur du noyau dur de l’institution, une approche audacieuse largement inspirée des services « éco-systémiques », dont le prolongement offre à moyen terme des perspectives extraordinairement profitables, et c’est peu dire.

PPM2 Le meilleur ami de l’homme n’est pas le chien, mais le champignon mangeur de plastique : vers le chercheur biomimétique et transhumaniste

L’histoire de l’homme s’est toujours fondée sur la maitrise de la Nature. Il n’est pas nécessaire de rappeler que c’est à cette action sans relâche que nous devons la civilisation florissante qui est la nôtre. Le monde fait aujourd’hui face à des défis énergétiques, écologiques, économiques, monétariques et neurasténiques sans précédent, qui invitent à ne négliger aucune ressource. Il faut bien comprendre une chose : tout ce qui pourra être mobilisé le sera. De ce point de vue, l’usage des animaux a jusqu’ici été largement sous-exploité, comme le montre une première revue (et encore, rapide) de la bibliographie.

Dès le début du 19ème siècle, on trouve dans la littérature des références à l’usage d’animaux mis à contribution, comme ces petits oiseaux mis en cages et descendus dans les mines pour repérer les fuites de gaz (Zola, Germinal, 1883). Le canari est ainsi rétrospectivement considéré comme l’avant-garde des « organismes sentinelles », idée futée mais qui restera longtemps dans les cartons. Il faut attendre le milieu du XXème siècle pour que l’homme prenne enfin la mesure de l’aide gratuite que peut lui apporter la nature, et invente le concept de « services écosystémiques » pour désigner le travail librement consenti par l’ensemble des organismes vivants pour suppléer l’homme dans ses tâches. L’environnement entier est mis en mouvement et nous découvrons le potentiel infini de ces armées de l’ombre, bactéries, roseaux, moisissures, mousses, enfin verdure et bestioles en tout genre pouvant dévorer tous nos déchets et effacer nos traces. L’espoir atteint son apogée avec la découverte récente de Pestalotiopsis microspora, le « champignon mangeur de plastique », qui laisse présager des profits inédits. Nous proposons de partir de ce prototype pour ouvrir un front novateur de radicalisation des services écosystémiques, fondé sur un concept fort : remettre la Nature au travail. Il est clair que les défis qui nous assaillent requièrent aujourd’hui la participation la plus large possible de toutes les espèces, et qu’on ne peut plus se contenter de dresser son chat à éteindre la lumière (éco-geste nécessaire mais dérisoire) ou son chien à apporter le journal (ce qui ne sert d’ailleurs plus à rien, sauf à abimer les tablettes depuis qu’il est numérique).

Si Pestalotiopsis microspora, que d’aucun appellent déjà « smart mushroom » [1] , est capable de casser des chaines de polyuréthane, pourquoi n’aurait-il pas un lointain cousin mangeur de verre, un demi-frère affamé de papiers, et un aïeul boulotteur de mégots (qui sont quand même gênants sur les plages l’été) ? L’exemple des OGM permet d’envisager de forcer les verrous, mais aussi les serrures, les loquets et les cadenas scientifiques auxquels nous devrons faire face avec sérénité : si nous ne trouvons pas le Patatum férum, qui mange la carrosserie des voitures et les frigos déposés dans les forêts, et bien nous le fabriquerons. Ceci ouvre sans aucun doutes des perspectives exceptionnelles pour l’Economie française, ses nanotechnologies, ses instituts de recherche en génie génétique, ses start-up en biosmartengineering et ses chercheurs en sciences humaines qui n’en finiront plus de dénoncer les dérives de la smart city, les délires du trans-humanismes et les aberrations de la société de consommation, le tout sur leur temps libre. [2]

La question majeure qui se pose au XXIème siècle, avec l’héritage des services publics universels (il faut bien faire avec), est celle de leur fourniture, dont nul ne peut aujourd’hui prendre le risque d’assumer le coût. TYREX introduit ici une idée révolutionnaire : profiter d’organismes vivants offrant librement et directement leurs services, en toute indépendance et sans intermédiaires, sans branches professionnelles ni négociations superflues, sans pesanteur assurancielle abracadabrante, en totale conformité avec le principe d’ubérisation de la société. Chaque champignon qui digère un morceau de plastique sera ainsi sa propre usine à gaz.

A nouveau quelques esprits chagrins soulèveront probablement des questions éthiques. D’aucuns décrient déjà l’exploitation à venir, au motif d’un droit souverain des bactéries à disposer d’elles-mêmes, êtres de plein droit doués d’individualité. L’évaluation de QI et les tests de Rorschach envisagés en complément devraient vite balayer les doutes. La libéralisation du travail de centaines d’espèces pourra commencer au plus vite sitôt ces freins levés. (Ces timidités, c’est quand même un monde, quand on pense que les sociologues de la terre entière ont passé la dernière décennie à « domestiquer » l’usager.)

Une utopie !, diront peut-être nos détracteurs, mais une utopie en marche, n’en déplaise à ceux qui resteront sur le bord de la route. « L’utopie est simplement ce qui n’a pas encore été essayé » font dire tous les doux rêveurs à Théodore Monod. Alors montrons leurs et essayons pour une fois.

Le choix de cette méthodologie, en écho à l’audace patadisciplinaire, a été retenu à la suite d’une analyse multi-critères d’aide à l’indécision, dont nous reproduisons la synthèse ci-dessous.

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Figure 1 – tableau multidimensionne l à tirs croisés à bout portant

Il est clair que nous avons là des résultats indiscutables et que l’évaluation parle d’elle-même. C’est surtout sur le plan des risques psycho-sociaux que Pestalotiopsis microspora se démarque des autres dispositifs, et c’est vrai pour l’ensemble des animaux et organismes (a-t¬on déjà vu un bourdon, qui travaille pourtant du matin au soir, qui plus est accaparé par des tâches plus que répétitives, faire grève) ?

Les bénéfices d’un environnement mondialisé

Il serait dommage et rétrograde de ne pas profiter des progrès de la mondialisation. C’est pourquoi nous inscrivons d’ores et déjà notre projet sur le grand marché de l’Internationale Capitaliste. Il est là, l’avantage comparatif de Ricardo, brillant économiste auquel nous devons au concept de Division Internationale du Travail d’avoir littéralement émancipé le XXème siècle. Pourquoi s’arrêter au commerce désuet des draps et du vin, quand le monde change.

Nous proposons donc, passée la période d’expérimentation, de créer des élevages délocalisés pour obtenir des prix de revient défiant toute concurrence. Nous importerons également ces proto-animaux de pays où ils sont moins chers. Le projet TYREX entend mettre en place un nouveau commerce triangulaire (des précédents historiques ont eu quelques succès) en s’appuyant sur la modernité, les moyens de transports s’étant heureusement considérablement développés. Le même commerce triangulaire pourra facilement être mis en place pour la cible chercheur.e dans la phase ultérieure du projet TYREX.

Nous sommes actuellement en pourparlers avec la holding Ryan Air pour implémenter une expérimentation inédite, conforme au principe de Responsabilité Sociale de l’Entreprise (RSE) : en échange d’une réduction significative du prix du billet, et dans une optique win win respectueuse du consommateur (qui dirait non à un Paris-Prague pour 2 euros, et se noyer dans la bière sur les rives de la Vlatva ?), chaque passager voyagera avec petite boite de champignons ou d’insectes sur ses genoux. Nous sommes également en négociation avec le consortium Tupperware, d’accord pour nous céder 1500 boites de la référence « ultra-pro » (un couvercle bien hermétique rassurerait les usagers, selon les premiers entretiens semi-directifs) en échange du logo Tupperware bien, bien visible sur l’ensemble des plaquettes de valorisation du projet. Nous proposons tout simplement d’allier la techno-science à des solutions « rustiques », dans l’esprit des « nature-based innovations » plébiscitées par la stratégie européenne de recherche H2020. Il s’agit juste d’avoir un peu d’audace, qualité que nous envions généralement aux américains -sans raison aucune, c’est seulement que nous, Français, nous communiquons mal.

Cette libéralisation du travail des animaux nous assurera une place de premier rang dans la compétition mondiale. Il nous donne un avantage certain sur le géant Indien, encore un peu réticent à sacrifier ses vaches, et nous permet d’opérer un rattrapage stratégique sur le compétiteur chinois, très en avance sur les multi-usages du chien (et qui a su s’affranchir de la sensiblerie dont pâtit encore la société française à l’égard de ses animaux domestiques). On ne voit plus bien qui s’opposerait à cette entrée en fanfare de la puissance française sur la scène internationale, et à sa revanche sur le voisin transatlantique et ses gros sujets.

Les partenaires du projet TYREX

La liste des partenaires du consortium reflète l’originalité de l’approche patadisciplinaire et son esprit frondeur :

  • -L’institut des nanotechnologies internationales sans frontières
  • -L’Amicale des vétérinaires du Montmorency
  • -La fédération de défense des légumes anciens pour le retour de la pomme de terre Vitelotte et du navet Boule d’or
  • -L’académie de poésie du Neubourg
  • -La société internationale des intermittents de la recherche
  • -La filiale recherche de la holding Uber
  • -La Macron & Goldman Sachs academy
  • -Les chaires d’enseignement et de recherche OCB et Riz la Croix,
  • -Les compagnies Tupperware et RyanAir
  • -Le LabEx « Indicateurs d’efficacité et efficacité des indicateurs »
  • -L’EquipEx « Excellence du Champignon (sauce madère) »
  • -Le DurEx Ultrathin
  • -Le MedEx et en particulier Bernard Arnaud et Pierre Gattaz (est-ce qu’ils vont bien ?)
  • -Le GalacticEx, qui a éclairé de son excellence la préparation du ProjEx TYREX
  • -Et toutes les ONG qui voudront bien croire que l’objectif du projet TYREX est la
  • libération des chercheur.e.s, de l’Homme et du champignon.

Conclusions

Le projet TYREX se présente comme une solution adaptative en attendant l’avènement du transhumanisme. Puisque « l’homme vivra bientôt 300 ans » (Luc Ferry, Le Point, avril 2016), on peut anticiper d’ici peu des rendements exceptionnels. Livrons-nous à un calcul simple : si à 8 années d’études post-bac en moyenne correspondent demain 190 années de travail salarié, le retour sur investissement des fonds publics devient tout bonnement démentiel ! Selon nos sources et si Google tient ses engagements, on peut imaginer qu’un tel projet se réalise à horizon 2030, ce qui est tout bientôt. Nous mentionnons d’ailleurs que cette évolution concerne donc 50% de nos chercheurs vu la jeunesse de nos recrutements (cf. pyramide d’âge des effectifs en annexe), ce qui place d’ores et déjà notre institution parmi les plus compétitives.
TYREX ne fait finalement qu’asseoir de grandes orientations qui couvent au sein de la société française mondialisée, timides, certes, retenues, on se demande pourquoi, mais qui conduiront la recherche hexagonale à retrouver son sens des réalités, de l’esbroufe et du panache, les mêmes qui lui ont permis de dominer le monde, avec la perfide Albion, de 1830 à 1930. Quand on vous disait que TYREX avait les crocs.


[1Voir la version 2106 du dictionnaire de la Macron & Goldman Sachs academy

[2Qui voudrait payer des chercheurs pour remettre en question l’avenir radieux du pays ? Imaginons un seul instant ce qui aurait pu se passer si le Corps des Mines avait demandé leur avis à des sociologues avant de se lancer dans la construction des centrales nucléaires.