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Recrutement des EC, politique éducative et culturelle du gouvernement brésilien, situation des enseignants du secondaire : la section 17 du CNU monte au front ! 22 mai 2019
mardi 4 juin 2019, par
La section 17 du CNU est la philosophie.
Motion 1
La 17ème section du Conseil National des Universités, réunie à Strasbourg le 22 mai 2019, s’alarme de la possibilité d’une dérogation à la nécessité d’une qualification préalable au recrutement à des postes d’enseignants-chercheurs, ou de la suppression pure et simple de celle-ci. Elle prend acte du retrait de la proposition d’amendement du 9 mai 2019 (n° 879) qui en soutenait la nécessité, mais rappelle qu’elle s’opposera avec force à tout projet en proposant à nouveau l’idée.
La qualification par le CNU garantit une évaluation paritaire, collégiale et indépendante effectuée par des spécialistes de la discipline. Une dérogation à la qualification nationale, ou une suppression de celle-ci, exposerait les universités à des situations de partialité et à de multiples recours. Elle affaiblirait notablement les statuts de la fonction publique d’État de l’enseignement supérieur et de la recherche.
La 17ème section considère que non seulement toute mise en cause ou contournement de la qualification porterait une atteinte très grave à l’équité et à la probité des recrutements dans l’université et, à terme, à la qualité de l’enseignement et de la recherche en France, mais qu’elle ouvrirait à la possibilité d’un démantèlement des instances nationales d’évaluation.
Par ailleurs, la 17ème section s’alarme du communiqué du 21 mai 2019 publié par la CPU, « La CPU. Pour une approche proactive de l’autonomie », qui formule cinq propositions dont deux suscitent particulièrement l’indignation. La première vise à la réduction des textes réglementaires qui déterminent le cadre de fonctionnement des établissements supérieurs d’enseignement et de recherche, et qui, de facto, fragilisent l’unité et l’homogénéité dans le traitement des agents de l’enseignement supérieur et de la recherche ; le troisième point s’attaque directement aux conditions de recrutement et de gestion des carrières des enseignants chercheurs, en proposant à nouveau la suppression de la qualification, la gestion des promotions de manière locale, et la remise en cause du cadre statutaire des services d’enseignement et des missions.
Dans un contexte où le recours à des dispositifs contractuels est croissant, tout nouvel assouplissement du cadre statutaire des enseignants chercheurs fragiliserait considérablement les conditions d’exercice de leurs missions.
Motion 2
La 17ème section du CNU, réunie en assemblée plénière à Strasbourg le 22 mai 2019, s’alarme de la direction prise par la politique éducative et culturelle du gouvernement Bolsonaro, qui vise notamment à ne plus accorder de financement public à l’enseignement de la philosophie et de la sociologie dans les universités fédérales brésiliennes. Non seulement cette politique repose sur une conception étroite de l’enseignement et de la recherche fondée sur leur rentabilité financière à court terme ; mais de surcroît elle cache fondamentalement une volonté d’appauvrir la formation de l’esprit critique.
Cette politique remet en cause les nombreux échanges entre universités européennes et brésiliennes, échanges qui depuis longtemps ont contribué au développement d’un espace scientifique commun.
Motion 3
La section 17 du CNU, réunie en assemblée plénière à Strasbourg le 22 mai 2019, s’alarme du sort réservé par certains rectorats à un nombre croissant d’enseignants du secondaire auxquels des postes d’ATER, des contrats doctoraux, post-doctoraux ou des postes de PRAG/PRCE ont été proposés par un établissement universitaire.
Les refus de détachement de ces enseignants se sont multipliés cette année encore dans plusieurs disciplines de Lettres et Sciences humaines, philosophie comprise.
Ces refus pénalisent gravement les enseignants concernés et les départements qui souhaitent les recruter. Les représentants du CNU tiennent à rappeler qu’un Recteur d’Académie est également Chancelier des Universités et, à ce titre, responsable de la totalité du service public de l’éducation.