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Enquête stagiaires du MEN : le magicien d’IpsoZ - Communiqué du SNALC (CSEN-FGAF), 30 août 2011
jeudi 1er septembre 2011
Le SNALC (CSEN-FGAF), deuxième syndicat le plus représenté dans l’enseignement secondaire public, a pris connaissance avec une surprise mêlée d’incrédulité du sondage réalisé pour le ministère de l’Education Nationale auprès d’un organisme de sondages indépendant, mais néanmoins payant.
A la lumière de ce sondage, le constat du Ministère quant à la mise en place de la nouvelle formation des maîtres est donc "globalement positif". Un état des lieux que le SNALC ne partage pas, face à la hausse des démissions chez les professeurs stagiaires et la chute généralisée des vocations aux concours de l’enseignement du second degré. Dans ce merveilleux monde du magicien d’IPSOZ, plus de 80% des stagiaires n’ont eu qu’un seul tuteur en 2010-2011... sans que l’on précise toutefois s’il se trouvait dans le même établissement ou si son emploi du temps était compatible avec celui du stagiaire suivi.
De manière générale, le SNALC s’interroge sur la crédibilité d’une enquête aux questions "fermées" si partielles et partiales, qui n’ont permis que peu de nuances quant à la situation réelle des stagiaires. Quelques éléments - soigneusement "oubliés" par le Ministère - restent toutefois à retenir : près de la moitié des stagiaires affirment avoir choisi le métier pour "transmettre des connaissances", une donnée que le Ministère serait bien avisé de retenir au moment même où les contenus transmis se réduisent comme peau de chagrin ; plus de 40% d’entre eux ont dénoncé leurs conditions matérielles de travail et près de la moitié ont déploré un horaire trop chargé ; et ils sont près de 70% à estimer que leurs possibilités de formation n’ont pas été satisfaisantes, ou à avoir eu du mal à gérer leur emploi du temps comme la "préparation de cours de qualité". Face à ces difficultés, le SNALC rappelle qu’il n’a cessé de dénoncer l’utilisation des stagiaires comme simple moyen d’enseignement, dans le cadre de restrictions budgétaires drastiques. Il est donc temps que la comédie musicale s’arrête et que les professeurs stagiaires puissent découvrir les bases de leur métier dans un contexte serein de formation et d’apprentissage, dans le cadre d’un service allégé de moitié et d’une réelle formation disciplinaire (réclamée, selon ce sondage, par au moins un stagiaire sur 5).
Le SNALC n’est enfin pas surpris de constater qu’une fois de plus, malgré ses difficultés de mise en oeuvre, le principe de la formation par compagnonnage a été largement plébiscité par les stagiaires, au détriment des formations théoriques ex-nihilo - pour la plupart héritées des "défunts" IUFM : alors que plus de 80% reconnaissent l’aide apportée par leur tuteur, moins de la moitié d’entre eux estiment que les journées de formation leur ont été utiles. Un constat récurrent dont il serait pertinent de tenir enfin compte...