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Plate-forme de revendications de l’ AG de la coordination regroupant doctorants, chercheurs, ingénieurs de recherche et personnel administratif, enseignants-chercheurs et étudiants de Sciences Po Paris (17 février 2009)
mardi 17 février 2009, par
Plate-forme de revendications votée en AG ce matin par la coordination regroupant doctorants, chercheurs, ingénieurs de recherche et personnel administratif, enseignants-chercheurs et étudiants de Sciences Po Paris.
Un comité de mobilisation se réunit vendredi pour décider des actions à mettre en place dès lundi 23 février, date de reprise des cours à Sciences Po.
TEXTE DE LA PLATE-FORME DE REVENDICATIONS :
L’Université connaît aujourd’hui une mobilisation sans précédent à laquelle doctorants, chercheurs, ingénieurs de recherche et personnel administratif, enseignants-chercheurs et étudiants de Sciences Po souhaitent prendre une part active. Sciences Po est à bien des égards un établissement privilégié (la dotation financière par élève de cet établissement est particulièrement élevée) et il est vrai que Sciences Po a beaucoup à escompter des politiques actuelles. Néanmoins, cet établissement étant de fait le laboratoire expérimental des « réformes » en cours, nous avons pu être témoins des dangers que représentent ces « réformes » : pouvoir accru du directeur d’établissement y compris sur les choix scientifiques, poids croissant des frais de scolarité dans le financement de l’établissement et recours important à des enseignants non titulaires (à hauteur de 90% des effectifs).
C’est pour cela que, en accord avec la coordination nationale des universités, l’Assemblée Générale rassemblant des doctorants, chercheurs, ingénieurs de recherche et personnel administratif, enseignants-chercheurs et étudiants de Sciences Po s’associe aux mobilisations en cours et demande :
le retrait de la réforme de la formation et des concours de recrutement des enseignants du premier et du second degré
le retrait du projet de décret sur le statut des enseignants-chercheurs
le retrait du projet de contrat doctoral
la reconnaissance du rôle central du CNRS en tant qu’opérateur de recherche dans l’ensemble des champs disciplinaires
la relance de l’emploi scientifique sous forme de postes permanents pour toutes les catégories de personnels de l’enseignement supérieur et de la recherche
Les projets de « réformes » prétendent lutter contre le localisme et le clientélisme, ce qui est un objectif qui nous semble parfaitement légitime. Si nous n’approuvons pas le statu quo, nous ne souhaitons cependant pas que le pouvoir du président d’université se substitue aux logiques collégiales.
Nous insistons également sur la situation des doctorants : nous nous opposons catégoriquement à la diminution du nombre de financements doctoraux, à la suppression des « post-docs » au CNRS et à leur diminution dans d’autres institutions, ainsi qu’à la mise en place du projet de contrat doctoral, qui fragilise la situation des doctorants et les mobilise comme force de travail polyvalente et peu onéreuse au service aussi bien des universités que des entreprises.
Nous nous opposons aussi au démantèlement du CNRS, organisme très performant, et à sa transformation en agence de moyens.
Ces « réformes » sont le produit d’une volonté plus globale de créer un marché européen de la formation, calqué sur un « modèle » américain fantasmé. Or nous croyons que la recherche se fait d’abord dans la collaboration et l’émulation plutôt que dans une mise en concurrence sauvage, qu’elle soit nationale ou internationale.
La résistance des étudiants, des doctorants, des chercheurs et des universitaires n’est pas corporatiste. Elle défend la liberté de la science, aussi importante que celle de la presse ou de la justice. Elle rejoint la protestation des personnels de la santé, de la justice, de la culture et de l’éducation nationale, eux aussi soumis aux modes de gestion managériale et néo-libérale, et révoltés par la destruction de leurs métiers respectifs au nom de la productivité financière.
Ces « réformes » s’inscrivent en effet dans un vaste chantier de casse des services publics par la mise en concurrence, la précarisation des personnels et l’implantation d’une logique purement financière.
En conséquence, l’AG s’associe aux actions engagées et appelle les étudiants et le personnel (enseignant et non-enseignant) à rejoindre la mobilisation déjà engagée dans de nombreuses universités.