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Enterrements d’universités (Lyon, Rouen)

dimanche 8 février 2009, par Laurence

D’après le BLOG de Libélyon

Même le ciel affichait une mine d’enterrement. Vendredi midi, près de 400 étudiants et enseignants-chercheurs lyonnais ont bravé le mauvais temps pour célébrer symboliquement « la mort de l’Université. » En tête du cortège, quatre manifestants portaient un cercueil drapé de noir, représentant l’Université, sur une marche funèbre jouée par une fanfare. Derrière, enseignants-chercheurs et étudiants, habillés de noir, certains masqués de blanc, protestaient en silence contre la réforme du statut des enseignants-chercheurs et la formation des professeurs. Trois petits tours de la place des Terreaux, puis le cortège s’arrête pour écouter l’oraison funèbre, lue par une étudiante : « Nous sommes tous réunis ici pour rendre hommage à notre Université, qui vient de s’éteindre. Cette grande institution, qui a su subsister, contre vents et marées, depuis le Moyen-Âge. Nos regrets sont infinis. » Et le silence plombé...

Roulements de tambour.

Des étudiants forment un peloton d’exécution, pour mettre à mort les catégories de personnels concernés par les réformes du gouvernement : enseignants-chercheurs, doctorants, étudiants boursiers, candidats au CAPES, et personnels non-enseignants de l’Université. « En joue ! Feu ! », hurle la chef du peloton, qui prend son rôle très à c ?ur. Les victimes de cette exécution symbolique s’écroulent courageusement sur les marches trempées de l’hôtel de ville. Parmi elles, Isabelle Garcin-Marrou, professeur à l’Institut d’Etudes Politiques de Lyon, venue dénoncer « la mise à mort de l’égalité des enseignants-chercheurs dans l’exercice de leur métier, et la mise à mort de l’égalité d’accès des étudiants au savoir et à la connaissance. » Elle insiste sur la détermination des enseignants-chercheurs à obtenir le retrait du décret qui fâche.

Les étudiants, solidaires de leurs profs, constituent le gros du cortège. Etienne, en licence de géographie à Lyon II, estime que la réforme du statut des enseignants-chercheurs menace la qualité des cours : « Si les profs font de moins en moins de recherche, cela appauvrira le contenu des enseignements et les étudiants seront privés des avancées de la recherche. C’est justement cette interaction entre recherche et enseignement qui fait aujourd’hui la qualité de l’Université », explique-t-il. Le clairon sonne le glas. Avant d’aller s’abriter, étudiants et profs endeuillés ont juste le temps de se donner rendez-vous mardi, 14h, place des Terreaux, pour une nouvelle manifestation. Au sec, si possible.

Alexis DE LA FONTAINE

Et la photo a été prise le 7 février lors d’une procession rouennaise sur le même sujet.