Accueil > Revue de presse > « Des mesures sur l’éducation décidées dans la précipitation pour occuper le (...)

« Des mesures sur l’éducation décidées dans la précipitation pour occuper le terrain » - Interview de Bruno Julliard par Laure Equy, Libération, 3 novembre 2010

jeudi 4 novembre 2010

Interview - Secrétaire national du PS à l’éducation, Bruno Julliard critique les pistes de réflexion lancées ce mercredi par l’UMP, dans la perspective de son programme pour 2012.

L’UMP entame son cycle de travaux pour son programme de 2012 par l’éducation. Un des principaux thèmes de la campagne présidentielle ?

Ce sera un sujet central pour au moins deux raisons. D’abord, le résultat de la droite : toutes ses réformes ont abouti à un affaiblissement des services publics d’éducation. Le PS n’est pas le seul à le dire. La suppression de la carte scolaire a abouti à une ségrégation plus importante, la semaine de quatre jours en primaire a été un désastre pour le rythme de l’enfant. Et la réforme de la formation professionnelle des enseignants montre un mépris pour ces derniers et l’école en général.

Au delà de ce bilan et des suppressions de postes, il y a la crise structurelle de notre système éducatif. Nous dépensons autant voire plus que la majeure partie des pays de l’OCDE pour des résultats inférieurs.

La droite tente donc aujourd’hui une opération de sauvetage avec des mesures décidées dans la précipitation pour occuper le terrain, qui ne sont pas à la hauteur des enjeux et, surtout, sont la négation de la politique menée depuis trois ans.

Quand l’UMP prend comme priorité « la maîtrise des savoirs fondamentaux à la fin du CE1 », notamment via des « contrats d’objectifs » et du rattraprage pour les élèves en difficulté, cela ne va-t-il pas dans le bon sens ?

Il y a une convergence sur le principe : on doit investir massivement dans les premières années de la scolarité. Mais cette majorité n’est pas crédible pour le faire. Ce gouvernement a donné des instructions aux recteurs pour augmenter le nombre d’élèves par classe et diminuer la scolarisation des enfants de moins de quatre ans. Il faut surtout des moyens nouveaux et un effort de la recherche pédagogique, par exemple pour améliorer l’organisation de la classe et privilégier les cours en petits groupes plutôt que le soutien. Il manque aussi des propositions sur la formation des enseignants et une redéfinition du métier. La droite propose des heures supplémentaires sur la base du volontariat : ce n’est pas à la hauteur, il faut plus que des ajustements à la marge.

Xavier Bertrand prône aussi la « responsabilisation » des parents et se redit favorable à la suspension des allocations familiales en cas d’absentéisme...

On a là un désaccord majeur sur le fond. La droite considère que l’échec scolaire est de la responsabilité de l’élève et de sa famille. Mais le système éducatif n’est pas adapté à des publics nouveaux et se montre incapable d’accompagner chacun des élèves. Derrière la proposition sur les allocations familiales, il y a un message de culpabilisation.

Où le PS en est-il concernant son projet sur ces questions pour 2012 ?

Pour lire la suite :


Voir en ligne : http://www.liberation.fr/politiques...