Les étudiants font le procès de « Sarko Ier » - L’Union, 2 avril 2009

Pour le 1er avril, les étudiants et chercheurs rémois en lutte contre le projet de réforme des universités avaient décidé de faire dans l’humour. « Depuis deux mois, on n’a pas tellement eu l’occasion de rire », souligne Valérie une des manifestantes qui endossait hier le rôle de Valérie Pécresse, la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.

Perruque blonde sur la tête elle avait à ses côtés « Sarko 1er », un ersatz du Président de la république, lunettes de soleil, téléphone portable en main et (fausse) Rolex accroché au veston…

Tous les deux étaient les « héros » de la farce du jour. Sur le parvis de la cathédrale tout d’abord où ils ont été couronnés pour leur « mépris de la langue française » en présence notamment d’un « bouffon du roi nommé Darcos ».

L’ensemble des manifestants, plus de deux cents étudiants et enseignants, s’est ensuite rendu vers la place d’Erlon à l’occasion d’une « fausse manifestation de droite ».

A leur tête un « gauchiste » attaché, victime de leur quolibet. Les slogans étaient aussi décalés puisque l’on pouvait entendre des «  CRS tendresse »,
« TF1 sur toutes les chaînes », « Vive le Cac 40 », « les pauvres hors des facs »…

Arrivé place d’Erlon, les faux Sarkozy et Pécresse ont eu droit à leur procès public. Le verdict a été sans appel : ils ont été reconnus coupables de « terrorisme envers le monde universitaire », « d’assassinat du savoir et de la culture » et il a été décidé de l’abrogation des textes visés.

Après cette journée « détente », de nouveaux rassemblements sont prévus aujourd’hui en début d’après-midi. A noter que dans le mouvement actuel, les étudiants en grève sont contre le principe de référendum que la présidence entend faire lundi « pour ou contre le blocage de la fac ».

« Seules les assemblées générales où il y a de véritables débats veulent dire quelque chose. Là, on va avoir des gens qui vont peut-être aller voter contre le blocage parce qu’ils veulent reprendre les cours mais si on leur expliquait les raisons du mouvement, ils voteraient pour. Et que va-t-il se passer si le vote de la présidence contredit le vote des étudiants en AG… »
Réponse lundi prochain.

G. A.-T.