Accueil > Revue de presse > Les profs du primaire ne veulent pas de contractuels - Libération, 23 (...)

Les profs du primaire ne veulent pas de contractuels - Libération, 23 novembre 2011

jeudi 24 novembre 2011

A Paris, le rectorat veut recourir à des contrats précaires pour pallier les absences. Un recul historique, pour les syndicats.

« Vous êtes étudiant ? Vous avez une licence ou vous préparez un master ? L’académie de Paris recrute des enseignants contractuels, des vacataires et des assistants de langues pour effectuer des vacations. » Devenues monnaie courante dans le secondaire, les petites annonces « cherche prof » sont en passe de concerner aussi le premier degré. Au grand mécontentement des syndicats de professeurs des écoles, qui organisaient ce mercredi un rassemblement commun (SNUipp-FSU, SNUDI-FO, SE-UNSA, SUD Education) sous les fenêtres du ministère de l’Education à Paris pour s’opposer à ce qu’ils estiment être un « énorme retour en arrière ».

Jusqu’à présent, en cas d’absence d’un professeur des écoles (malade, en formation, en congé maternité, muté, en disponibilité...), les académies puisaient dans un double vivier : celui des titulaires remplaçants (apellés « brigades » ou « ZIL », pour Zone d’intervention localisée, selon la durée et la zone de remplacement), et celui de la liste complémentaire du concours de professeur des écoles, sorte de liste d’attente des lauréats.

Mais entre la réduction des postes, y compris ceux des remplaçants (33 de moins à Paris cette année) et celle de la liste complémentaire du fait de a réforme de la masterisation, le contingent se tarit. Et c’est toute la chaîne qui se grippe. D’où le recours aux contractuels, c’est-à-dire en contrats à durée déterminée, pour boucher les trous qui s’annoncent.

Ainsi, fin octobre, 180 étudiants de master 2 n’ayant pas été admis au concours ont reçu un courrier du rectorat leur proposant d’assurer des cours à temps complet « pour une période qui pourrait aller de quelques semaines à quelques mois ». 80 ont répondu positivement, précise le rectorat, qui dédramatise en parlant de « petits ajustements » « pour pourvoir à d’éventuels besoins qui pour le moment ne se font pas sentir ». Les 600 remplaçants titulaires en poste dans l’académie suffisent, assure-t-on.

« Contrats jetables »

Mais dans une situation de flux tendu, les besoins en question ne manqueront pas d’arriver sitôt l’hiver et la première épidémie de grippe venus, prédisent les syndicats, pour lesquels le recours aux contractuels est inacceptable à double titre.

Lirela suite ici