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Contrôle continu au bac : l’injustice chronique de Blanquer - Faïza Zerouala, Mediapart, 30 juin 2021
vendredi 2 juillet 2021, par
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On ne pourra pas reprocher à Jean-Michel Blanquer son manque de cohérence. La nouvelle architecture du baccalauréat avec un renforcement du contrôle continu, annoncée en début de semaine deux ans après l’entrée en vigueur d’une précédente réforme, entre dans la droite ligne de la politique menée par le gouvernement et le ministre depuis sa nomination à ce poste en mai 2017.
Les premières mesures remodelant le baccalauréat, puis la suppression des filières traditionnelles au lycée en 2019 pour les remplacer par des enseignements de spécialité, montraient déjà la volonté de créer des parcours très personnalisés. Qu’importe qu’ils défavorisent, par leur nature, les plus fragiles.
Portée par Frédérique Vidal, la ministre de l’enseignement supérieur, la réforme de l’accès à l’enseignement supérieur incarnée par Parcoursup a elle aussi ouvert la voie à la sélection et favorisé les inégalités. Le gouvernement dément ? La Cour des comptes, entre autres, a fait une lecture différente de celle de l’exécutif en 2020.
Jean-Michel Blanquer a beau répéter, depuis sa nomination rue de Grenelle, qu’il n’est pas un politique et qu’il incarnation une « société civile », en réalité introuvable, il vient finalement d’agir en vrai politique. Il a su utiliser des circonstances d’urgence pour installer une réforme pérenne.
Le contrôle continu, en effet, avait été introduit pour la session du baccalauréat 2020 par la force des choses. À cause du Covid, les élèves n’avaient pas passé d’examen final. L’année scolaire avait été marquée par un premier confinement strict et la fermeture des établissements scolaires deux mois durant.
Par une pirouette, le ministre de l’éducation nationale vient de décider d’introduire encore davantage de contrôle continu (lire l’article de Prisca Borrel sur le sujet). Si sa part reste à 40 %, les disciplines du tronc commun seront dorénavant évaluées par les enseignants tout au long de l’année scolaire et ne seront plus jugées lors de l’examen final de juin.
En terminale, ce dernier ne portera plus que sur les épreuves anticipées de français, les enseignements de spécialité et le nouveau « grand oral » déjà décrié car lui aussi serait un marqueur d’inégalités sociales.
Très vite, les différents acteurs, organisations syndicales et spécialistes des questions d’éducation, ont alerté sur le risque engendré par ce qui est présenté comme un ajustement. Ils craignent que le bac, avec un contrôle continu, ne se transforme en examen « local ». Et que le diplôme qui en sera issu ait une valeur différente en fonction du lieu de scolarisation.
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