Commission culture du Sénat - Débat Recherche du 4 mars 2020

Table ronde en présence de Barbara Cassin, directrice de recherche au CNRS, Serge Haroche, professeur honoraire au Collège de France, et Bernard Stiegler, président de l’Institut de recherche et d’innovation.

Serge Haroche à 20.57 : Il faut que le système gratifie ceux qui sont à la pointe de la recherche. Si les crédits sont saupoudrés sur l’ensemble du système, ça ne sera pas suffisant. La recherche est une activité élitiste, qui n’a rien à voir avec la démocratie. Il faut que le système prenne en compte cela.
Puis vient l’éloge du système tenure tracks qui permet de donner des moyens aux jeunes chercheurs de commencer, et de ne les titulariser qu’après quelques années. "À l’étranger on ne titularise pas tout de suite les chercheurs". Ce système "permet de faire des choix élitistes". Statistiquement, si on compare avec l’étranger, 70% des tenure tracks sont titularisés… Avec une petite pensée pour ceux qui ne seraient pas titularisés qu’on pourrait faire travailler dans l’administration, ou le privé, puisqu’ils ont une petite expérience de la recherche. "Il faudrait fluidifier le système".
Il faut attirer les jeunes "d’autant plus que nous sommes dans une compétition internationale très dure". En Chine, on a la liberté de penser [ça s’entend tout de suite, note de SLU]. Pour garder notre liberté de penser, il faut beaucoup plus d’argent (4 à 5 fois plus).
Au passage, il aura mentionné le fait qu’il a participé à un des rapports préparatoires à la LPPR.

Bernard Stiegler à 38.20 ouvre son propos sur le déclin de la science qui est due à la guerre économique.