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Choc de simplification (suite) : les IUT comme variable d’ajustement ? 11-13 mars 2014
samedi 15 mars 2014, par
Jeudi 13 mars - grève et rassemblement
Que se passe-t-il à l’IUT de Vire ?
Le 5 février 2014, le Directeur de l’IUT a soumis au conseil d’IUT l’arrêt du recrutement d’étudiants en 1ère année du DUT TC C3SI. Un vote a eu lieu qui a approuvé cet arrêt et ouvrait la voie à la fermeture du département en septembre 2015. Le directeur s’appuie su run rapport d’experts et un avis rendu le 28 janvier de la commission consultative nationale des IUT (CCN) qui étaient tous les deux négatifs.
Simple comme un coup de fil
La surprise fut grande d’apprendre qu’il n’existe aucun document
officiel parvenu au directeur de l’IUT pour prendre une telle décision. Le DUT TC C3SI existe aussi à Charleville-Mézières et à Lyon. Dans ces deux villes, les inscriptions se poursuivent. Pourquoi une décision nationale n’a pas eu de conséquences dans ces villes ?
En outre, le conseil a voté le 5 février sur un point qui n’était pas à l’ordre du jour. Le rapport d’experts n’est pas parvenu à la direction de l’IUT et la CCN n’a émis qu’un avis intermédiaire sans pouvoir décisionnel. C’est seulement à la suite d’un appel téléphonique avec un membre de la CCN que tout cela s’est décidé.
Avenir de l’antenne compromis
Malgré des propos rassurants, on sait que les autorités universitaires courent après les économies. Les sites délocalisés en Basse-Normandie représentent 10% des étudiants mais 20% des personnels et 20% des bâtiments. En 2013, l’État et la Région ont renoncé à financer la construction de nouveaux locaux pour l’antenne de Vire. La disparition du DUT TC C3SI signifierait la perte de 25% d’étudiants. Les projets envisagés pour compenser sont aléatoires (DU) et ne garantissent pas une activité régulière sur le site.
Personnels et étudiants mobilisés
Dès l’annonce de la décision du Conseil d’IUT de fermer la 1ère année du DUT C3SI, les étudiants se sont mobilisés et ont manifesté. Les personnels se sont constitués localement en collectif et ont fait appel aux syndicats. Le SNESUP-FSU et le SNASUB-FSU rejoints par le SGEN soutiennent la mobilisation. L’UNEF s’est aussi jointe à la mobilisation
Quels sont les enjeux ?
Si l’IUT de Caen semble autonome, il s’inscrit pourtant dans les démarches d’économies de l’université de Caen dont il est une des composantes. On sait qu’un projet est en cours sur la fusion des 3 IUT, de l’ESIX et de l’IAE. Ce projet entre dans le projet plus large de fusionner en quelques unes les 40 composantes actuelles (vote du Conseil d’administration du 27 septembre 2013). En un mot comme en cent : les universités n’ont plus les moyens de fonctionner normalement et des économies d’échelle seront opérés dans la prochaine période. L’austérité gouvernementale s’abat sur chaque composante, les personnels ne sont pas remplacés : est-il normal qu’un agent BIATSS absent pour cause de maladie pendant 8 mois n’ait jamais été remplacé ?
Les décisions précipitées concernant la fermeture du C3SI ont été le fruit d’un choix local et non national. Sinon, on ne comprendrait pas pourquoi les sites dispensant la formation C3SI à Lyon et Charleville-Mézières poursuivent les inscriptions.
Le SNASUB-FSU et le SNESUP-FSU appellent les personnels à se mobiliser à soutenir les collègues de Vire et à participer à la grève du 18 mars contre les plans d’austérité.
Entorse à la réglementation
- conseil d’IUT de Caen du 5 février : discussion sur l’arrêt du recrutement des étudiants en 1ère année du DUT C3SI alors que ce point n’était pas à l’ordre du jour.
- vice de forme sur le vote : comment peut-on voter sur un point qui n’est pas à l’ordre du jour sur l’arrêt du recrutement ?
- absence de décision nationale officielle ministérielle. L’avis de la commission consultative nationale des IUT rend bien un avis mais sans valeur réglementaire.
- le SNASUB-FSU a envoyé un recours au Président de l’IUT pour retrait de décision du conseil d’IUT du 5 février relative au vote sans que le point soit à l’ordre du jour.
- Conseil d’IUT du 13 mars : convocation sans respect du délai de 15 jours ; pas de document préparatoire préalable nécessaire à l’information des membres sur la fermeture du département C3SI.
Communiqué de presse du SNESUP-FSU Bobigny :
IUT en danger = IUT sans cours !
Aujourd’hui mardi 11 mars, les étudiants de l’IUT de Bobigny n’ont pas eu de cours.
Ce n’était pas un jour de congés universitaires et le personnel n’était pas en grève ; mais l’ensemble des cours ont été suspendus pour dénoncer les restrictions budgétaires dont l’IUT fait l’objet. L’IUT de Saint-Denis, mobilisé pour les mêmes raisons, poursuivra le mouvement la semaine prochaine.
L’Université Paris 13, comme la plupart des Universités françaises, est fragilisée par les réformes successives qui l’ont amené à devoir gérer des charges précédemment assumées directement par l’Etat, sans obtenir la totalité des financements afférents.
C’est dans ce contexte que depuis deux ans, l’IUT de Bobigny subit une forte pression budgétaire. L’institut a déjà dû renoncer à des postes (enseignants, contractuels doctorants, attachés temporaires d’allocation et de recherche...), a renoncé à un système de formation en semestre décalé destiné à remettre en parcours de réussite des étudiants en réorientation, a dû fermer une licence, et a revu à la baisse les dispositifs liés à l’accompagnement individuel des étudiants... L’Université prise en étau ayant imposé unilatéralement à ses composantes une diminution des heures complémentaires, c’est l’activité d’enseignement de l’institut qui est mise en péril.
Le conseil d’institut, réuni le 11 février, a voté contre une dégradation supplémentaire du suivi individuel des étudiants pour raisons budgétaires. A sa suite, ce mardi 11 mars, les quatre départements de l’IUT de Bobigny, mis sous la pression budgétaire, et dans l’incapacité de dispenser l’ensemble des enseignements et suivis prévus pour l’année universitaire, ont décidé de suspendre les cours durant une journée, afin de rendre visible la situation. Des réunions d’informations ont réuni l’ensemble des étudiants de l’IUT et l’ensemble des cours ont été suspendu pour la journée, avec le soutien du SNESUP-FSU.
Les quelques économies d’heures réalisées à travers cette action d’une journée ne permettront pas de répondre à l’injonction d’économie de quelques 1000 nouvelles heures qui est demandée à l’institut. Mais elle symbolise ce que signifient les restrictions budgétaires dans l’enseignement supérieur : l’impossibilité d’assurer un fonctionnement normal de notre IUT.
Au cœur de la Seine-Saint-Denis, l’IUT de Bobigny dispose d’atouts certains et de formations de qualité qui participent directement de la cohésion nationale. Nous souhaitons pouvoir continuer de garantir à nos étudiants un vrai accompagnement à la réussite conforme à la mission d’un vrai service public d’enseignement supérieur.
Nous demandons les moyens de réaliser nos missions, afin de pouvoir mettre en œuvre les nouveaux programmes pédagogiques nationaux de DUT, entrés en vigueur en sept. 2013, et respecter les engagements contractualisés en licences professionnelles. Nous demandons, aussi, dans ce cadre, à avoir les courtes marges de manœuvre nécessaires pour penser des projets, mener des initiatives locales, bref continuer de faire de l’IUT de Bobigny un lieu d’innovation pédagogique et de formation dynamique et reconnu.