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Comme prévu la qualif’ est r’venue mais la LRU<SUP>2</SUP> continue… 27 juin 2013
jeudi 27 juin 2013, par
Pourquoi tant d’émotion devant l’amendement d’EELV ? Et maintenant qu’il est retiré par la CMP ?
Dominique Gillot, rapporteure du projet de loi ESR au Sénat, se félicite de l’accord trouvé en CMP : « Mission accomplie ! C’est un enjeu fort car ce n’était pas gagné d’avance. J’ai tenu bon jusqu’au bout et la loi est désormais bien soutenue. » Elle précise que, comme au Sénat, les parlementaires socialistes, écologistes et centristes ont voté pour en CMP. Les parlementaires UMP et communistes ont voté contre. Elle espère désormais que les députés écologistes qui ont voté contre en première lecture s’abstiendront, voire voteront pour, lors du vote solennel du 9 juillet. « Tout sera bouclé avant les vacances, c’est une bonne nouvelle pour l’enseignement supérieur et la recherche. »
Vincent Feltesse, député de la Gironde et rapporteur du projet de loi relatif à l’Enseignement supérieur et la recherche pour la commission des Affaires culturelles et de l’éducation de l’Assemblée nationale « se réjouit de cette issue positive, les voix des sénatrices Marie-Christine Blandin (Ecologiste) et Valérie Létard (UDI) s’étant ajoutées à celles des 7 parlementaires socialistes, [1] et se félicite de la qualité du texte de compromis qui en résulte. »
Calendrier : 3 juillet au Sénat, 9 juillet à l’Assemblée Nationale, et hop ! c’est plié pour les vingt prochaines années… |
Après le retrait de l’amendement : Réactions. |
De collègues sur des listes
« Voici pourquoi l’amendement des Verts m’a choqué. L’abandon de la qualification nationale aurait impliqué, par cohérence, celui de la gestion des carrières. Dès lors, toutes les promotions auraient été au bon plaisir des petits chefs locaux. »
« Cette attaque contre le CNU me paraît relever de l’effet "Goldstein" (Orwell, 1984). On fait croire aux opposants qu’une petite victoire est possible de manière à mieux leur faire accepter la dictature qui se met en place, car c’est bien de cela qu’il s’agit. »
« On peut bien sûr se réjouir de ce (petit) succès et surtout de l’ampleur de la réaction. Si ce processus de qualification n’est pas en soi exempt de reproches, et le recrutement au CNRS est sur ce point plus clair, il est bon d’avoir ainsi marqué la précipitation hallucinante du passage en force de cette LRU bis.
Alors, 16.000, 20.000 signatures dans les jours qui viennent , dans une nouvelle pétition, exigeant la suspension immédiate de l’examen de la loi et le report à l’automne de débats pour une loi consensuelle ? Cela me paraît d’une urgence première, dès aujourd’hui.
Qui s’y colle ? »
De syndicats
Marc Neveu et Claudine Kahane
co-secrétaires généraux du SNESUP
« La Commission Mixte Paritaire Assemblée-Nationale Sénat, vient de converger sur le projet de texte de loi ESR par 9 voix pour et 3 contre.
Une satisfaction : l’article supprimant la qualification par le CNU a disparu. Après ce premier succès il est nécessaire de poursuivre et amplifier la mobilisation car le reste du texte est pratiquement inchangé et maintient toutes les orientations néfastes que nous combattons (une lettre Flash te parviendra à ce sujet demain).
Tout laisse à penser que le gouvernement veut promulguer la loi dans les plus brefs délais puisque l’examen par le Sénat est annoncé pour le 3 juillet, soit 12 jours plus tôt qu’initialement prévu (la date de l’examen par l’Assemblée Nationale n’est pas encore connue). »
Après le vote au Sénat. |
Un nouveau coup du néo-libéralisme managérial à l’Université ! la suppression de la procédure nationale de qualification.
25 juin 2013, OLChantraine, blogs Mediapart. (à lire ici)
Profitant de l’apathie parlementaire et de l’atonie universitaire devant la loi Fioraso, qui scelle la poursuite de la politique universitaire de Pécresse-Sarkozy, un amendement sénatorial veut supprimer la procédure de qualification nationale par le CNU des docteurs candidats au recrutement comme maîtres de conférence et des Habilité candidat s au professorat.
Ce coup supplémentaire porté à l’Université tend à mettre le recrutement des enseignants-chercheurs et l’évaluation de la recherche encore plus sous la coupe de la politique universitaire néo-libérale : rentabilité à court terme, pilotage de la recherche par les donneurs d’ordre, management technocratique, utilitariste par indicateurs arbitraires.
Les premières réactions (par les présidents de section du CNU et certaines associations savantes et professionnelles) à ce mauvais coup provoquent une trainée de poudre justifiée.
Il ne faudrait pourtant pas que l’arbre de cette décision scandaleuse cache la forêt de la poursuite de la politique régressive de la loi LRU, par la ministre Fioraso, qui puise ses orientations dans les conseils du collectif invisible des conseillers qui orientent la politique universitaire et de recherche depuis la Conférence de Bologne de Messieurs Allègre et consorts, fossoyeurs de l’Université publique au profit de l’édification du "système unique européen d’enseignement supérieur", qui livre l’université et la recherche aux logiques de rentabilité capitalistes et de management utilitariste de court terme.Selon les méthodes devenues habituelles de camouflage de ce pilotage autoritaire et antidémocratique, une parodie de "démocratie participative", foire spectaculaire offerte au divertissement des badauds, sous la réclame "Assises de la Recherche et l’Enseignement Supérieur", a préalablement enfumé les espaces de discussion. La récente décision de mettre le CNESER (Conseil National de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche) sous la tutelle du Conseil d’Etat a déjà éclairci les esprits sur ce qu’il faut espérer de cette "démocratie participative", technique éhontée de propagande, camouflage des pratiques politiques oligarchiques élaborées dans le secret et l’intimité de cabinets où les intérêts du privé priment sur ceux du public.
1 La critique de la loi Fioraso ne doit pas se limiter à ce seul amendement !
Il serait pour le moins malheureux de sembler accepter toute la loi par le geste de critiquer l’amendement qualif !`
2 Au contraire des formulations de certaines pétitions hâtivement rédigées, "La gestion et l’organisation nationale de l’activité scientifique" ne sont pas "abandonnées", mais bien livrées à l’arbitraire unique des instances "ANR", "AERES" et "Communauté européenne", qui convergent, avec les donneurs d’ordre financeurs, dans un pilotage et une orientation de la recherche, ses financements et ses recrutements par une politique scientifique utilitariste et de rentabilité à court terme.
3 Le CNU ne garantit pas "la qualité des thèses", mais une égalité d’évaluation des docteur(e)s dans le processus de recrutement de fonctionnaire public.
4 La suppression de la qualification CNU n’est pas "en contradiction" avec les procédures d’évaluation d’inspiration néo-managériale. Au contraire elle tend à éliminer un contre-pouvoir à ces procédures.
5 Le localisme n’est pas le seul problème. Il y a surtout le problème des recrutements utilitaristes liées aux préoccupations à court terme de satisfaction des orientations de recherche de l’ANR ou des autres donneurs d’ordre et financeurs, notamment régionaux.
6 La loi Fioraso ne "manque pas d’ambition" mais représente en fait la poursuite de la politique universitaire menée depuis la conférence de Bologne par un collectif invisible de conseillers de la rue Dutot, de la CPU et des sphères dirigeantes des partis politiques alternants, politique mise en place depuis avec constance de manière à déposséder l’Université et les organismes de recherche de leur autorité et leur responsabilité sur le développement de la recherche, la formation supérieure et le développement de la culture et des débats sur la politique scientifique, au profit d’une recherche vassalisé par les intérêts économiques dominants et les présupposés idéologiques néo-libéraux.
La lutte contre cet amendement scélérat ne doit pas contribuer à la légitimation du reste de la loi, avec laquelle il est en cohérence, dans une logique d’aggravation.
Il faut au contraire que ce soit le coup de clairon qui réveille l’opinion publique et le monde de l’Université et de la Recherche dans la lutte contre la Loi Fioraso !
N’y a-t-il que la question du CNU ? Hélène Conjeaud (membre du CA de SLU),
25 juin 2013, à lire là
[…]« L’amendement supprimant l’étape de qualification par le CNU, porté par les Verts à l’assemblée et au Sénat, est en train d’affoler un monde universitaire qui a globalement montré peu d’hostilité au "nouveau" projet de loi concernant l’ESR.
Pourtant, comme l’indique le dernier communiqué de SLU, ce projet de loi entérine et aggrave nombre de défauts de la loi LRU » […]
Les Verts font passer au Sénat un amendement supprimant la qualif’. Tellement fiers d’eux, ils votent la loi dans la foulée
[1] Lire la composition complète de cette commission ici