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Quand le gouvernement prévoit la pénalisation des mobilisations étudiantes - Olivier Monod, Libération, 11 novembre 2020

jeudi 12 novembre 2020, par Elie

Lors des discussions sur la loi de programmation de la recherche, La République en marche a glissé un article punissant jusqu’à 3 ans de prison l’occupation des campus universitaires.

Et si le gouvernement voulait mettre fin aux mobilisations étudiantes ? Certains l’accusent de se servir pour cela du projet de loi de programmation de la recherche (LPR) en discussion au Parlement malgré la crise sanitaire. De quoi faire bondir la communauté universitaire.

« Votre loi restera peut-être dans l’histoire comme la loi qui aura réprimé le droit de manifester sur les campus », écrit Patrick Lemaire, président de la société française de biologie du développement, dans une lettre ouverte à la ministre Frédérique Vidal. Pour le Syndicat national de l’enseignement supérieur (Snesup), « le gouvernement remet en cause les franchises universitaires, les libertés syndicales et, au-delà, le principe même de la liberté d’expression sur les campus ».

Evidemment, le gouvernement n’a jamais affiché comme objectif de réduire la liberté d’expression. Bien au contraire, l’amendement n°147, déposé par le sénateur centriste Laurent Lafon, a pour but de « garantir la liberté d’expression et les conditions d’un débat contradictoire dans l’enceinte des établissements d’enseignement supérieur » contre les « pressions et de menaces » ayant conduit à l’annulation de « la tenue de débats » dans les universités. Adopté avec l’aval du gouvernement, il deviendra l’article 22 bis AA dans le texte issu de la commission mixte paritaire du 9 novembre.

« Troubler la tranquillité ou le bon ordre de l’établissement »

« C’est un amendement qui est dangereux dans sa rédaction. Même si le gouvernement dit que ce n’est pas son but, qu’est-ce qui empêchera de l’utiliser pour arrêter des étudiants qui viennent manifester sur le campus ? » se demandait Franck Loureiro, secrétaire général adjoint du Sgen-CFDT interviewé par Libération.

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