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L’Université de Nantes en mauvaise passe met à contribution ses employés les plus précaires - Collectif Papera, 2 février 2015,

jeudi 5 février 2015, par Victoria Serge

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Une Faculté de l’Université de Nantes (langues) demande à ses enseignants une semaine chômée pour aider à combler le déficit budgétaire de l’université. La situation est telle que même les plus précaires, les vacataires, sont concernés. Leur rémunération étant la plus basse et soumise à délai, il est indécent de demander aux enseignants vacataires de chômer une semaine. C’est pourtant ce qu’à décidé récemment le conseil de cette UFR, comme le présente son doyen dans cet e-mail intégralement retranscrit ci-dessous.

Message original


Subject : [Ufr-Langues] Mail complet : décision du conseil concernant la semaine du 16 mars.
De : "Didier DELORME" <didier.delorme>
Date : mer 3 décembre 2014 11:59 To : ufr-langues@univ-nantes.fr

Chers collègues,
Le conseil de gestion de notre Faculté, réuni en formation plénière le jeudi 27 novembre 2014, a accueilli, en préambule, le 1er Vice-Président de l’Université de NANTES, Monsieur Mohamed BERNOUSSI, ainsi qu’une délégation étudiante venue exprimer plusieurs doléances autour du déroulement de ce début d’année universitaire. La suite de la séance a été principalement consacrée à définir la réponse à donner aux demandes de la présidence concernant la situation financière de la FLCE. La Faculté enregistre, en effet, un gros déficit pour l’année 2014.

Si le budget de fonctionnement est équilibré, voire légèrement excédentaire, le déficit quant à lui, avoisine 300 000 €. Il est, entre autres, le résultat d’une consommation en Heures Complémentaires dépassant largement la dotation attribuée par la présidence. Pour mémoire, la FLCE touchait, en 2011, une dotation de 800 000 €. Elle en a reçu a peu près 500 000 en 2014 et elle en recevra environ 500 000 en 2015. Sur les trois précédentes années, des gels de postes ont affecté la composante et plusieurs congés de maladie ont contribué au sous-encadrement. Dans le même temps, nous avons vu augmenter le nombre d’étudiants (environ + 400). L’Université de NANTES, dans une très difficile situation financière, a fixé des seuils pour l’ouverture des cours. Les cours dont les effectifs n’atteignent pas ces seuils ne sont pas accompagnés d’une dotation.
Pour répondre à ces difficultés, nous avons tous ensemble travaillé, depuis plus de deux ans, dans le sens de la rationalisation des maquettes, en supprimant entre autres trois LV1, en mutualisant des cours, en n’en ouvrant pas certains, en diminuant le nombre des CM.

Nos efforts ont seulement permis d’endiguer le déficit mais, en aucune manière, de le réduire à la hauteur des attentes de la présidence. En cette fin d’année, la pression est montée d’un cran. Notre budget de fonctionnement a été mis sous surveillance et nous avons été vivement invités à réduire nos dépenses de 10% en heures de cours dès le semestre prochain.

Le conseil a avancé plusieurs propositions qui ont fait l’objet de discussions, de débats, de votes. Parmi les décisions, voici celle qui m’amène vers vous.

La semaine du 16 au 21 mars ne sera pas travaillée pour les enseignants. Les services des enseignants titulaires seront réduits et les vacataires ne seront pas payés pour cette semaine de cours. Le conseil a voté le principe d’une communication transparente autour de cette mesure, vis-à-vis des étudiants qui seront informés avant et pendant la dite semaine, des enseignants, des personnels, de la présidence et de l’extérieur. Nous travaillerons ultérieurement pour la mise en place de ce dispositif de communication.

Ces économies ne suffiront pas pour résorber le déficit. La composante devra continuer ses efforts en 2016, notamment avec d’autres mutualisations pour éviter de maintenir des cours ouverts sous les seuils, tout en garantissant de meilleures conditions de travail aux étudiants dans certains groupes trop chargés. Elle devra aussi mettre en place, pour 2017, une offre de formation moins coûteuse, en harmonie avec la future COMUE.
En attendant, nous avons des valeurs à défendre, des objectifs à atteindre, des projets à développer.

La FLCE est consciente des difficultés conjoncturelles au niveau national et local. Toutefois, la mise en place de principes de gestion plus stricts et la réalisation d’efforts ne signifient, en aucune façon, son acceptation pleine et entière des sacrifices que l’enseignement supérieur et la recherche publics doivent supporter.
Je suis à votre disposition pour toute information complémentaire.

Bien à tous.
Didier DELORME, Doyen de la FLCE