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Jean-Marc Ayrault, présentera le plan "Investir pour la France" à l’université Pierre et Marie Curie ce mardi 9 juillet à17 heures. Agence Reuters - Elizabeth Pineau

mardi 9 juillet 2013, par Hélène

PARIS (Reuters) - Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, présente ce mardi à Paris son programme "Investir pour la France" destiné à financer des projets pour la décennie à venir grâce à une enveloppe de 10 à 12 milliards d’euros assortie d’un emprunt limité.

Industrie, recherche, transition écologique et nouvelles technologies sont les grands axes du train de mesures destiné à installer des outils solides, de long terme, sur lesquels appuyer une croissance française qui se fait toujours attendre.

Selon plusieurs sources gouvernementales, ce plan présenté par le Premier ministre à l’université Pierre et Marie Curie sera assorti d’un emprunt d’un montant limité pour lever une partie des fonds.

Le Commissariat général à l’investissement, dirigé par Louis Gallois, a proposé aux services de Matignon de lui affecter entre 10 et 12 milliards d’euros dans le cadre du plan d’investissement.

"La fourchette haute" devrait être retenue, a-t-on indiqué à Reuters de source proche du dossier.

L’Etat devrait accélérer ses cessions de participations dans des entreprises pour contribuer au financement, après plusieurs opérations de ce type ces derniers mois.

L’Etat a vendu des participations dans EADS, Safran et Aéroports de Paris et compte poursuivre cette politique pour dégager des marges de manoeuvre. La Caisse des dépôts, son bras armé financier, pourrait être mise à contribution.

Le plan d’investissement regroupera des initiatives déjà annoncées comme le plan de développement du numérique et le projet du "Grand Paris".

NE PAS EFFRAYER LES MARCHÉS
Il tirera aussi les enseignements du rapport Duron qui taille dans le vif du Schéma national des infrastructures de transports (Snit) hérité de l’ère Sarkozy comprenant pour 245 milliards d’euros de projets ferroviaires, routiers et fluviaux sur 25 ans. Ce rapport préconise l’abandon de projets de lignes TGV ou de nouveaux canaux.

Le plan d’avenir complétera les investissements d’avenir du "grand emprunt" lancé par Nicolas Sarkozy.

Pour financer un programme de 35 milliards d’euros de recherche et d’innovation, le gouvernement de François Fillon avait levé 22 milliards d’euros sur les marchés et apporté le complément via le remboursement du plan d’aide pour les banques.

L’emprunt annoncé mardi sera très inférieur aux 22 milliards d’euros empruntés par le précédent gouvernement, pour ne pas effrayer les marchés.

Comme sous François Fillon, une part des fonds pourrait être utilisée pour doter des fondations, pour des prêts ou des prises de participation, ce qui ne creusera pas la dette.

Dans un entretien aux Echos, l’économiste Elie Cohen juge utile de réabonder le Plan d’investissement d’avenir "d’une dizaine de milliards d’euros directement consommable", sans crier au miracle.

"L’expérience m’a montré que, parfois, ce n’est pas tant l’argent mis sur la table que la multiplicité des projets qui manque. Il y a des limites à ce que le système peut accepter en termes d’accélération et d’accompagnement de nouveaux projets", dit-il. "Par ailleurs, les entreprises ne sont pas toujours enthousiastes à l’idée de s’engager sur un partenariat public-privé".

Elizabeth Pineau, édité par Yves Clarisse