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Dossier SLU : l’INIST ou comment payer pour (re)lire ses propres articles- octobre 2012 (MàJ février 2013)

jeudi 7 février 2013, par Mariannick

Chercheurs publiants, où finit votre travail dans « l’économie de la connaissance » ??
"Open access", "green", "golden", troisième voie ?

Des articles, des réactions, une pétition.

Inistgate : Geneviève Fioraso fournit des réponses... ouvertes.

ActuaLitté, Antoine Oury - 6 février 2013

Coïncidence ou signe du temps, il aura fallu à Geneviève Fioraso, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, le même laps de temps pour répondre à Lionel Tardy qu’Aurélie Filippetti pour fournir des explications à Marcel Rogemont sur la BnF... Le sujet, dans le milieu, est tout aussi brûlant : il concerne la commercialisation d’articles scientifiques sur Refdoc, plateforme universitaire de référence, à l’encontre du souhait de leurs auteurs.

À lire ici


Recherche publique, revues privées - Richard Monvoisin,

Le Monde Diplomatique, décembre 2012


Publications académiques : le règne de l’absurde, tribune de Xavier Landes, Martin Marchman, Morten Nielsen,

rue89.com, 2 janvier 2013


Inist-Refdoc : rejoignez le collectif des auteurs en colère !

Auteurs référencés dans Refdcoc, SavoirsCom1 vous propose

• de prendre connaissance des éléments du scandale
• de demander le retrait de vos documents
• de rejoindre le collectif des auteurs en colère : SLU soutient cette pétition.

Nous appelons tous ceux dont les documents sont vendus sans leur accord dans Refdoc à en demander le retrait.

Refdoc-INIST/auteurs en colère bibliographie [très complète]


À vendre, proses sur Julien Gracq

François Bon, 15 octobre 2012
Extrait : « Quand Olivier Ertzscheid a lancé un bon pavé concernant les articles scientifiques revendus aux pigeons par le CNRS, sans demander aucune autorisation aux auteurs, ni mention que la plupart du temps ces textes sont disponibles librement sur le web, je n’ai pas pensé que ça me concernait. Mais lire sur son site les répercussions qui deviennent tornade.

J’y suis allé par curiosité, ce matin, pour mieux comprendre les développements juridiques de fond qu’y ajoute Lionel Maurel : auteurs, faites respecter vos droits, et l’initiative menée par savoirscom1.

Mais moi qui n’ai jamais eu les honneurs du CNRS, toujours vacataire et fichez-le camp dans toutes les facs depuis 20 ans (sauf l’année Québec), toujours traité de très haut nous les saltimbanques par ces gens dont on finit par comprendre qu’ils trouilleraient tellement de ne plus savoir comment tombe le salaire que finalement on leur semble d’un autre monde (on trouille aussi, figurez-vous, on a sans doute les humiliations plus fréquentes, tiens encore cet été pour déballer l’absence de fiches de paye quand il s’agit de louer une pauvre piaule de 6ème étage à sa fille étudiante), mais on finit par avoir le cuir endurci et donc, justement, d’avoir dans sa boutique à écriture quelques textes qui sont notre gagne-pain.

Énorme surprise donc à découvrir que le CNRS commercialisait sans nulle autorisation deux textes miens au moins, même sous la forme caricaturale (50 euros pour vous faire délivrer ces 5 pages par porteur !) »[…]


Mais que cherche l’INIST ?

Rémi Mathis, 19 octobre 2012 (réponse à la réponse du CNRS à l’article de Rue89 — voir ci-dessous)

Le CNRS a (enfin) réagi à la pétition (qui regroupe actuellement plus de 300 chercheurs, à laquelle s’est notamment jointe l’Association des bibliothécaires de France) qui dénonce les pratiques de l’INIST, qui commercialise des articles sans autorisation des auteurs, et s’oppose ainsi à un développement harmonieux de l’open access en France.

D’une part, en répondant à une journaliste de Rue 89. D’autre part par un communiqué de près de cinq pages.

Triste nouvelle puisque cela montre que les pratiques de l’INIST ne sont pas un dérapage isolé mais sont assumées par le CNRS. Assumées est en réalité un grand mot puisque notre duo peu comique – l’INIST/CNRS et le CFC (centre gérant le droit de copie) – se renvoie la balle de manière gênée.

À lire ici


Open Access : mise en garde et effets pervers du système auteur-payeur

Par les trois sociétés savantes de mathématiques (SMF,SMAI, SFdS)
À télécharger sur le site de la SMF (qui présente un rappel historique très complet) ou ci-dessous

PDF - 156.7 ko
openaccess

Refdoc ou quand l’ INIST – CNRS prend les chercheurs pour des pigeons …

Publié ici sur le site de l’APAHAU (Recherche et enseignement en archéologie et histoire de l’art) par Olivier Bonfait, le 19 octobre 2012.
Extrait : Prenez l’exemple de la Revue de l’Art, qui était publiée en 1998 par le CNRS … eh bien , un seul article sur la trentaine publiée est référencé dans refdoc pour cette année ! Peut-être parce que Refdoc ne souhaite pas faire de concurrence à Persée (où les articles de la Revue de l’Art sont en ligne sans les illustrations, ce qui est un autre scandale, pour beaucoup d’articles qui visent à attribuer des œuvres ou s’appuyer dans leur raisonnement sur l’image…). Mais non parce que pour l’année 1990, presque tous les articles sont référencés sur refdoc, allez savoir pourquoi … un meilleur cru peut-être ?
En revanche, tous les articles de la Revue de l’Art pour l’année 2010 sont en vente … alors qu’ils ne sont pas référencés sur la base Francis (d’après la liste des revues analysées en 2010 téléchargeable sur cette page) censé couvrir les sciences humaines et sociales, pas plus d’ailleurs que ceux parus dans Histoire de l’art, Perspective, la revue de l’INHA, ou le Bulletin de la Société de l’Histoire de l’Art français ! Allez vous étonner, après, que l’histoire de l’art soit si mal traitée sur les listes (anciennes) de l’AERES !


Le CNRS, « pignouf » qui pille les chercheurs ?

Aurélie Champagne, Rue 89, 17 octobre 2012

Les pratiques d’un département du CNRS suscitent la colère d’auteurs qui bataillent pour « que les résultats de la recherche scientifique soient librement consultables ».

Depuis le 1er octobre, une polémique enfle chez les chercheurs. Elle connaît une ampleur inédite depuis la gueulante poussée par l’enseignant-chercheur Olivier Ertzscheid, relayée par Rue89.

L’« immense scandale » dénoncé concerne les pratiques d’un département du CNRS : l’Institut de l’information scientifique et technique (Inist), dont la mission est de « faciliter l’accès » aux résultats de la recherche.

Les grandes lignes de la polémique

Si l’accès est facilité, il n’est pas gratuit. L’Inist commercialise « un catalogue enrichi de 52 millions de notices » : articles de recherche, rapports, thèses, comptes-rendus de colloques, actes de congrès dans toutes les disciplines de la recherche. Il a répondu en 2011 à près de 200 000 commandes, pour des documents tirés de 4 500 revues.

Problèmes :

• l’Inist commercialise des copies d’articles sans l’autorisation de leurs auteurs et sans même les avertir ;
• aucun droit d’auteur ne leur est reversé ;
• beaucoup d’articles vendus sont déjà disponibles gratuitement sur Internet, sur des plateformes en « open access ».

Or, comme de nombreux chercheurs, Olivier Ertzscheid milite pour que ses productions soient disponibles gratuitement sur son blog ou sur des plateformes d’archives ouvertes. Il insiste pour que ses contrats d’édition comportent « une clause permettant de déposer une version numérique dans des sites d’archives ouvertes, sans aucun délai d’embargo ».

L’archiviste paléographe et conservateur des bibliothèques Rémi Mathis rappelle sur son blog à quel point, dans le contexte de crise actuelle de l’édition scientifique, il est important « que les résultats de la recherche scientifique soient librement consultables par tous ».

D’autant que les prix des copies d’articles vendues par l’Inist (via son service de documentation Refdoc) sont exorbitants : Olivier Ertzscheid donne l’exemple de trois de ses articles, vendus chacun à 47,64 euros (avec dix jours d’attente) alors que ces mêmes articles sont disponibles gratuitement sur la Toile...

Comble du paradoxe, le CNRS promeut l’open access sur au moins deux de ses autres plateformes : Revues.org et HAL. Elles donnent accès, gratuitement, à des articles vendus sur Refdoc.

Lire la suite ici

Et la réponse du CNRS ici


Avis du comité d’éthique du CNRS

À télécharger ci-dessous

PDF - 164.8 ko

Position du Conseil scientifique d’OpenEdition sur le libre accès

Dans le cadre des Assises de l’enseignement supérieur et de la recherche, le conseil scientifique d’OpenEdition (Centre pour l’édition électronique ouverte) souhaite attirer l’attention du gouvernement français sur la situation du libre accès (Open Access) à la littérature scientifique.[…]

Nous manifestons notre préférence pour une troisième voie pour le libre accès. La voie appelée platinum est celle d’une édition en libre accès qui permet aux auteurs de publier et aux lecteurs de lire sans obstacle financier. Pour financer un tel modèle, diverses modalités existent, recensées par l’Open Access Directory. Nous privilégions un modèle hybride, le modèle Freemium, dans lequel le texte est en libre accès, mais un ensemble de services à forte valeur ajoutée sont par ailleurs commercialisés. C’est dans cette optique qu’OpenEdition a lancé en 2011 OpenEdition Freemium pour les revues, et lancera fin 2012 un programme Freemium pour les livres (OpenEdition Books). L’accueil de cette proposition par le public, les éditeurs et les bibliothèques, mais également l’émergence d’initiatives s’appuyant sur le même principe, avec des modalités différentes, sont des signes de diffusion de cette idée. Le modèle Freemium est au cœur du projet d’équipement d’excellence porté par OpenEdition et sélectionné par le gouvernement français pour les huit prochaines années.

À lire intégralement ici


Des messages d’alerte déjà anciens :

« Il y a plusieurs années, en tant que secrétaire de la Société des Amis
d’Alfred Jarry, j’avais déjà interpellé l’INIST sur ses pratiques : il
vend de la même manière des articles de revues sans en informer les
revues concernées (en général, l’INIST paye un abonnement aux revues, ce
qui ne lui donne cependant pas le droit de les diffuser de manière
payante). A l’époque, il m’avait été répondu qu’il fallait bien payer le
travail de numérisation... J’avais demandé qu’on veuille au moins me
fournir annuellement le détail des articles vendus et le montant des
droits. Inutile de dire que nous n’avons jamais reçu ni l’un, ni l’autre.
Je pense que nous devrions lancer un vaste mouvement de dénonciation des
pratiques éditoriales scientifiques qui font leur beurre sur l’argent de
la recherche publique : Champion, Peter Lang, L’Harmattan, qui profitent
des subventions, demandent des ouvrages "clés en main" et les revendent
à des prix exorbitants ne sont pas mieux que l’INIST. Un mouvement avait
été amorcé dans le monde anglo-saxon (pétition visant en particulier les éditions Elsevier. Voir aussi unarticle dans le Monde des sciences en mai 2012 - et il y en a d’autres).
Dans le même ordre d’idée, il serait urgent d’attaquer, avec les
bibliothèques, la pratique des "bouquets" de revues : savez-vous que,
non contents d’imposer des regroupements, les fournisseurs suppriment tout
accès aux bibliothèques dès lors qu’elles ne paient plus ? Elles ne sont
donc même pas propriétaires des années qu’elles ont achetées, et ne
peuvent assurer aucun archivage. »


Communiqué de Presse

Accord INIST/CNRS – Google Inc. France

PDF - 61 ko
CNRS/GOOGLE

Et commentaire d’un physicien énervé :
« Ce qui m’énerve le plus en tant que physicien-mathématicien c’est que ;
quand je fais mon travail quotidien en cherchant sur google une référence, un mot-clef, une recherche sur un concept, un scientifique, etc, etc ... bref une recherche que je dois faire en moyenne une dizaine de fois par jour, je trouve en première page google, très haut dans le référencement, cette saloperie de RefDoc Inist qui me fait la pire fiche documentaire possible sur un article, cette saloperie se trouvant une bonne dizaine de fois dans les toutes premières pages google et masquant, écrantant considérablement l’article gratuit sur ArXiv de Cornell ou d’autres archives gratuites. Pour trouver l’article gratuit ce qui me prenait 20 secondes auparavant, je dois maintenant passer à travers un champ de mines de Redhoc, ResearchGate, CiteSeer et autres saloperies (la liste est maintenant considérable) qui sont autant de rabatteurs vers d’autres saloperies payantes.
Trouver cet article gratuit me prend maintenant entre cinq et dix minutes et beaucoup de stress et d’énervement.

En ce qui concerne RefDoc, ce très haut dans le référencement google est la conséquence d’un accord scandaleux (voir ci-dessus).

Est-ce que google (qui est tout sauf naïf en matière de commerce) a été assez naïf pour se dire "formidable nous faisons un deal avec TOUT le CNRS", ne réalisant pas qu’ils donnaient un marche-pied considérable à une officine privée de m... ? Je ne ferai pas l’exégèse des intérêts qu’a google à me polluer avec cette m... Je constate juste que cela me pourrit ma vie scientifique. »