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Contribution n°12 - Faire réussir nos étudiants, faire progresser la France : Propositions pour un sursaut vers la société de la connaissance - Alexandra Aidara, Yves Lichtenberger, "Terra Nova", 23 août 2011

mardi 23 août 2011, par Laurence

La loi relative à la liberté et aux responsabilités des universités (LRU) n’a pas fait l’objet d’un débat à la hauteur de ses enjeux, et s’est avérée incapable de sortir l’université et le système global de ses difficultés chroniques. Terra Nova se propose de revivifier le débat politique sur le sujet en publiant le rapport final de son groupe de travail sur l’enseignement supérieur et la recherche. Ce rapport fixe pour objectif prioritaire la réussite du plus grand nombre des étudiants, par la lutte contre l’échec en premier cycle universitaire, la mise en place d’une allocation d’études supérieures en faveur de tous les étudiants, l’accroissement du nombre de logements en résidence universitaire. Il propose de mettre l’université et le savoir au centre du système d’enseignement supérieur et de recherche, engagé dans un pacte durable avec l’État.

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Objectifs généraux des réformes

Proposition 1 : Corriger dans la loi LRU le déséquilibre actuel du système de gouvernance en introduisant une séparation claire des pouvoirs, notamment en créant un sénat académique par université.

Proposition 2 : Pour que les missions de l’enseignement supérieur et de la recherche, et les réformes qui en procèdent soient définies dans une concertation la plus large possible et partagée avec les acteurs du systèmes, leur représentants et l’ensemble des citoyens, organiser un débat national d’orientation sur l’enseignement supérieur et la recherche dans le but d’acter les réformes prioritaires 2012-2017 voire 2012-2022 et d’engager les moyens que la nation souhaite consacrer à leur réalisation.

Proposition 3 : Encourager et financer des projets de recherche orientés vers les politiques et problématiques contemporaines de l’enseignement supérieur et de la recherche en France, vers la comparaison avec les autres pays du monde, la recherche sur les méthodes pédagogiques, la gouvernance, l’évaluation, les classements internationaux, la proposition d’expérimentations, etc.

Proposition 4 : Fixer un objectif chiffré, ambitieux mais réaliste qui est de passer de 25% d’une classe d’âge diplômés au niveau licence à 50% en 2022, sans dégradation de la qualité des diplômes.

Réformes des premiers cycles universitaires

Proposition 5 : Un entretien de niveau, au moment de l’inscription à l’université, doit déterminer les cours et modules de méthode les mieux adaptés à l’étudiant en fonction de sa filière de provenance, de son dossier scolaire et de sa motivation.

Proposition 6 : Les parcours en licence devront être différenciés aux niveaux L1 et L2, selon des groupes de niveaux, avec un suivi renforcé pour rehausser le niveau des plus faibles et l’instauration de passerelles entre groupes.

Proposition 7 : Supprimer les cours en amphithéâtre dans les universités.

Proposition 8 : Renforcer le suivi des étudiants en premier cycle, notamment grâce à l’encadrement par des doctorants.

Proposition 9 : Ouvrir de nombreux postes de docteurs-moniteurs participant à l’enseignement et au tutorat en premier cycle.

Proposition 10 : Créer un portail proposant des supports numériques pédagogiques, notamment des manuels gratuits pour les cours fondamentaux dans chaque discipline au niveau L.

Proposition 11 : Rompre avec le cloisonnement disciplinaire excessif des licences et créer de véritables parcours pluridisciplinaires, au moins dans les premiers semestres de L1 et L2.

Proposition 12 : Promouvoir la pluridisciplinarité en L1 et L2. Ouvrir largement l’éventail de disciplines enseignées en L1 et L2 en mêlant enseignements scientifiques, enseignements littéraires et humanités.

Proposition 13 : Rejeter toute forme d’orientation coercitive qui s’apparenterait à une sélection déguisée. L’orientation doit désormais être une coproduction, dans le cadre d’un partenariat incluant les acteurs classiques de l’orientation, les enseignants, Pôle emploi pour la connaissance des filières professionnelles, les chambres de commerce et d’industrie, les collectivités territoriales, etc. Il est nécessaire de repenser dans ce cadre le processus d’orientation pour le rendre plus efficace.

Réformes des seconds cycles et rapprochement universités / grandes écoles

Proposition 14 : Instaurer une sélection au niveau master en M1.

Proposition 15 : Constituer une liste nationale d’associations, ONG, etc. accréditées pour accueillir des stagiaires d’université pendant une période de 3 à 6 mois.

Proposition 16 : Pour inciter les étudiants à expérimenter cette voie, attribuer à ceux qui l’ont accomplie dans de bonnes conditions un supplément de points, un bonus associatif, comptant pour l’acquisition du prochain diplôme.

Proposition 17 : A partir de la rentrée 2012 :
Diminuer de 33% en 5 ans le nombre de places en classes préparatoires ;
Réduire de 50% en 5 ans les places aux concours des grandes écoles ;
Augmenter les nombres d’admis dans les grandes écoles issus de l’université et n’étant pas passés par les prépas.

Proposition 18 : Rattacher administrativement les classes préparatoires aux universités ou aux PRES.

Proposition 19 : Confier au ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche la tutelle principale de l’ensemble des établissements d’enseignement supérieur (y compris Polytechnique, ENSAE, etc.).

Proposition 20 : Lancer un audit de la qualité des formations supérieures privées.

Structures de regroupements

Proposition 21 : Clarifier le rôle et les missions des structures de regroupements et articuler leur action avec une stratégie territoriale.

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