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Réponse de M. Sherringham à la motion des quatre associations d’historiens des universités (23 janvier 2009)

vendredi 30 janvier 2009, par Elie

Rappel de la motion :

« La réforme des concours de recrutement des professeurs de l’enseignement secondaire engagée par le gouvernement soulève des questions d’ordre scientifique qui vont très au-delà de la formation des enseignants.

En effet, la réforme, telle qu’elle a été mise sur les rails par le ministère, prétend accroître de manière très sensible la part éducative dans la formation des futurs enseignants, au détriment, forcément au détriment, de la part disciplinaire. Les candidats devront, s’ils veulent avec succès devenir professeurs certifiés, connaître dès l’âge de vingt-trois ou vingt-cinq ans, tous les arcanes du système éducatif français, mais ne seront pas interrogés à l’oral sur la ou les matières qu’ils enseigneront à leurs élèves. D’autre part, les programmes seront des plus lâches et des plus vagues, ce que nous confirment toutes les entrevues et rencontres diverses que nous avons eues avec les responsables du chantier de la réforme.

Or cet affaiblissement de l’enseignement disciplinaire dans la formation des professeurs va de pair dans les Universités françaises avec une refonte des filières en licence (le plan « réussite en licence ») qui diminue la part des enseignements spécifiques au bénéfice d’une transdisciplinarité certes louable, mais qui devient une sorte de couche de culture générale agrémentée de professionnalisation dont on voit mal ce qu’elle vient faire dans les premières années des formations générales.

L’inquiétude des historiens de l’Université française que nous représentons réside dans ce double amenuisement des connaissances historiques indispensables à une bonne maîtrise de l’enseignement, que ce soit au début des études universitaires (les années de licence) et à la fin (le concours de recrutement lui-même). Qui peut croire que l’on formera de meilleurs professeurs de l’enseignement secondaire en diminuant les exigences de savoir ? Et comment ne pas voir l’affaiblissement considérable de la culture historique de notre pays que de telles modifications entraîneront alors que jamais l’édition de livres historiques en France n’a été aussi florissante ?

Notre combat est tout sauf corporatiste : inquiets du devenir des études historiques dans notre pays, nous voulons attirer l’attention de nos concitoyens et des pouvoirs publics sur les graves conséquences qu’une telle réforme induirait sur ce pan fondamental de la culture française. »

Réponse de M. Sherringham :

« Cher Monsieur,

Je vous remercie de m’avoir fait parvenir le texte de votre appel.
Permettez-moi de vous dire qu’il me semble, malgré tout, un peu excessif et injuste...

Concernant le CAPES d’histoire-géographie, l’inspection générale est en train de travailler sur le principe d’un programme complémentaire qui devrait répondre aux inquiétudes légitimes qui se sont exprimées dans la communauté universitaire. Vous pouvez contacter le doyen du groupe, Laurent Wirth, qui pourra vous donner les dernières informations à ce sujet.

Bien cordialement,

Mark SHERRINGHAM
Conseiller
Cabinet du Ministre
de l’Education nationale »