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Tableau très noir pour les jeunes profs - Pierre Duquesne, L’Humanité, 18 novembre 2010
vendredi 19 novembre 2010
Des centaines de jeunes enseignants, privés de formation depuis la dernière rentrée, se sont rassemblés hier, à l’appel du collectif "Stagiaire impossible", devant le rectorat de Créteil. Témoignages.
« Formé nou plusse ». Ce slogan à l’orthographe approximative, porté haut sur une pancarte, exprimait clairement les attentes des professeurs stagiaires qui ont protesté, hier, devant le rectorat de l’académie de Créteil : un enseignement décent pour les enseignants. « Une fois le Capes obtenu, je n’ai connu mon affectation que le 25 août, raconte Émilia, de Toulouse. Le 30, je débarquais à Clichy-sous-Bois pour la prérentrée. Et le 1er septembre, j’étais face aux élèves, avec, en guise de formation, un DVD et deux journées d’accueil. » Comme elle, des milliers de jeunes profs ont fait les frais d’une réforme de la formation adoptée à la hâte. « Ne sachant pas par où commencer, j’ai fait durer le plus possible les présentations », explique Caroline, qui tente d’enseigner comme elle le peut à Pontault-Combault.
Le pire, pour elle, c’est le manque de temps. Elle assure seize heures de cours hebdomadaires, et non six, contrairement aux années précédentes. « Je mange, je dors, je prépare des cours, sauf le samedi après-midi. » Prof d’histoire, Pascal a dû préparer un cours sur l’islam. « Ce n’était pas au programme du Capes. Même si nous avons de bonnes connaissances théoriques, je ne me voyais pas faire un cours sur ce thème sans préparation… » La veille, il a donc fini la préparation de son cours à 2 heures du matin. « On vient de commencer, on vient d’avoir un concours difficile, on veut bien faire, mais ce n’est pas possibl e », se désespère Caroline.
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