Accueil > Revue de presse > La colère des inspecteurs de l’éducation nationale - Le Monde, 1er septembre (...)
La colère des inspecteurs de l’éducation nationale - Le Monde, 1er septembre 2010
mercredi 1er septembre 2010
Luc Chatel, à force de répéter ’aie confiance’, peut postuler à un rôle dans le prochain film Le Livre pédagogique de la jungle", assène ironiquement, lundi 30 août, Patrick Roumagnac, secrétaire général du SIEN-UNSA, syndicat qui regroupe 1 000 des 1 800 inspecteurs de l’éducation nationale (IEN) de l’enseignement primaire et de l’enseignement professionnel. Le responsable syndical déplore les propos lénifiants du ministère. "Les inspecteurs constituent l’interface entre le ministère et le terrain. Il leur est demandé d’éviter les vagues et de faire passer le message que tout va bien. Ce n’est pas le cas. Au contraire, le mécontentement et l’incertitude sont très grands dans les établissements scolaires."
Patrick Roumagnac constate que la réforme du lycée, présentée comme entrant en acte en classe de seconde à la rentrée, est en fait un chantier qui ne se mettra en place que progressivement : "Il est faux, par exemple, de penser que l’enseignement des langues va s’effectuer par groupes de compétence par l’effet d’un simple claquement des doigts ministériel. Nombre d’enseignants n’y sont pas prêts."
CRISE DE CONFIANCE
Il relève également la réticence des professeurs expérimentés à servir de tuteurs aux professeurs débutants comme le prévoit la réforme de leur formation : "La chasse aux tuteurs a été difficile. Seuls ont cédé aux chasseurs ceux qui ne pouvaient refuser, soit les enseignants nouvellement arrivés dans le métier. La rentrée s’effectuera peut-être de façon indolore puisque les inspecteurs ont mobilisé leurs forces dans le soutien à ces néo-professeurs. Mais ils l’ont fait au détriment de leurs autres tâches, notamment les actions de formation continue. A terme, les conséquences pourraient se révéler calamiteuses."
Le syndicaliste relève une crise de confiance chez les enseignants : "Il ne s’agit pas d’un simple conflit sur un point précis. Cela, on sait le gérer. Le mal est beaucoup plus profond. Les enseignants n’ont plus le moral face à un ministère qui donne l’impression de naviguer au coup par coup, sans que l’on saisisse la ligne de force de sa politique éducative."
Christian Bonrepaux
Voir en ligne : http://www.lemonde.fr/societe/artic...