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Stages de troisième : l’égalité des chances s’arrête à la supérette - Chloé Leprince, Rue89, 22 juin 2010
mardi 22 juin 2010
Censé stimuler des vocations, le stage de troisième reproduit les disparités sociales. Rue89 a comparé trois collèges.
Où les collégiens font-ils leurs stages ? Les entreprises sur lesquelles ces stages ouvrent les yeux ne sont pas les mêmes, qu’on vive dans le Ve arrondissement de Paris ou à Aubervilliers.
« Moi, en troisième, je rêvais d’un stage dans une pharmacie. Mais avec mon père, on n’en a trouvé aucune qui accepte, alors j’ai été en boulangerie. La plupart de mes copains aussi : c’était le plus facile. »
C’est Amadou qui parle. Il vient de Vitry, une banlieue délicate au sud de Paris. Kahina, qui fréquente aujourd’hui le même lycée que lui, à Evry (Val-de-Marne), se flatte de s’être « débrouillée 100% seule »… pour atterrir dans le magasin de prêt-à-porter de la mère d’une copine :
« Bien sûr que si j’avais vraiment pu faire ce que je voulais, j’aurais fait autre chose. Ce dont j’aurais rêvé, c’est un stage dans un centre médico-social ou une mairie. Mais c’est comme ça. »
Chaque année, les élèves de troisième effectuent un stage d’observation en entreprise. Durée : deux à cinq jours. Les profs commencent à leur en parler à la rentrée, ils cherchent de leur côté. Plus ou moins épaulés par un parent, une voisine, un « ami de papa ».
Quand on la contacte pour obtenir la liste des stages de l’une de ses classes, une enseignante d’un établissement chic et tranquille du Ve arrondissement à Paris siffle un peu :
« Vous savez, ils ont mille fois plus de réseau que moi ! »
Cabinet d’avocats ou galerie marchande
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