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Le président de Toulouse II - le Mirail tente d’étouffer le feu qui couve - LibéToulouse, 21 septembre 2009
mercredi 23 septembre 2009
« Il y a toujours des étudiants qui sont prêts à se mobiliser contre la réforme de l’université, la Bourse et le capitalisme, note le président de Toulouse II Le Mirail. Mais notre établissement ne pourra pas supporter un mouvement tel que celui de l’an dernier ».
Daniel Filâtre connaît son monde. Il sait que quatre mois de grève des cours avec, au bout, des examens organisés de justesse cet automne n’auront pas convaincu tous ses étudiants de ne pas remettre la gomme dès cette rentrée.
Il met du coup ce monde-là en garde : « Les contestataires doivent savoir qu’il y a des limites. Ceux qui franchissent la ligne rouge seront sanctionnés, dit-il. Les enseignants grévistes auront des retenues sur salaire ».
Il annonce de même avoir « porté plainte conte les étudiants qui ont participé à des actions violentes contre les personnes et les biens lors du mouvement de l’an dernier ». Daniel Filâtre dit ne pas s’opposer à la contestation de la loi LRU sur les universités. Il demande juste que soient trouvées « d’autres voies que le blocage ».
Pour tenter de redonner un peu de crédit au Mirail vu de l’extérieur, la présidence de l’université prend le risque, à coup de mouvements de menton, de se mettre à dos ses propres étudiants.
Selon Ludivine Labbé, leader toulousaine de l’UNEF, « tout ça ne laisse rien présager de bon ».
13h30, « La situation reste très difficile. J’y pense du soir au matin ». Dans la salle de réunion du comité d’administration, Daniel Filâtre, ne cache pas son inquiétude.
« L’attractivité de l’Université a été touchée, poursuit-il. Même si on ne peut pas encore savoir si cela se traduira par une baisse des inscriptions ». Un ange passe, les ailes chargées de chiffres à la baisse.
Daniel Filâtre tente de chasser l’oiseau à coups de bonnes nouvelles : les examens du mois juin reportés en septembre pour cause de blocage « se sont bien déroulés, dit-il. Les indicateurs de présence sont bons, sensiblement égaux ou à peine inférieurs à ceux de l’an dernier. J’espère que la deuxième session se passera aussi bien ».
Dehors, les syndicats étudiants en doutent. Ils doutent en premier lieu des chiffres rassurants livrés par le président au sujet des inscriptions : « D’habitude c’est plein dès le premier jour, et il faut faire la queue pour retirer les cartes d’étudiants. Là, les bureaux sont quasiment vides, relève la porte-parole de l’Unef. Il faut s’attendre à une baisse des effectifs. »
Et selon Côme, l’un des membres du syndicat Sud étudiant, l’optimisme de Daniel Filâtre relèverait de la foi du charbonnier : « en fait, abonde-t-il, la rentrée s’annonce explosive ».
JmE.
Voir en ligne : http://www.libetoulouse.fr/2007/200...