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Les étudiants grèvistes du Mirail : "Nous ne sommes pas des enragés" - LibéToulouse, 7 mai 2009
vendredi 8 mai 2009
« Le gouvernement mise sur le pourrissement. La question des examens est une manœuvre pour diviser le mouvement » : comme un leitmotiv, la phrase revient dans toutes les conversations sur le campus de l’université du Mirail.
Etudiants, membres ou non du comité de lutte, enseignants, personnel universitaire, tous s’accordent sur ce point.
11h30. Sur l’un des murs de « l’Arche », l’amphi occupé par les bloqueurs du Mirail une affiche proclame « Nous ne sommes pas isolés ». « On nous considère comme des irréductibles mais sur 80 universités il y a toujours 44 facs de bloquées et 50 en grève, commente Marlène, 18 ans, porte parole de l’assemblée générale. On focalise sur nous, mais nous sommes simplement déterminés à obtenir l’annulation pure et simple de la réforme de l’Université. Tant que nous ne l’aurons pas obtenu, la question des examens du second semestre est nulle et non avenue ».
« Nous ne sommes pas des enragés, reprend Mathieu, étudiant en histoire en désignant une équipe de TF1 en train de tourner des images. Nous sommes sur une position défensive qui n’a rien de révolutionnaire. Nous voulons juste garder la fac en l’état. Le gouvernement et l’administration se serve des examens pour nous casser. C’est une question qui n’a rien à voir avec les problèmes de fond ».
René et Enrique, tous deux maitres de conférences en anglais et espagnol, refusent aussi l’étiquette de « forcenés de la grève » collée à l’Université du Mirail. « Nous sommes raisonnables et tenaces, disent-ils. « C’est le gouvernement qui est irresponsable. Ils refusent de nous considérer comme des interlocuteurs valables en tentant de passer en force ».
« Cette grève ne nous enchantent pas, insiste René. Je préfèrerais faire cours que de venir tous les jours en ag ».
12H30 : l’assemblée générale de ce jeudi 7 mai entre étudiants et enseignants est annulée. Á la place, une cinquantaine d’étudiants décide d’interrompre le congrès sur la tenue des examens du second semestre convoqué au même moment par Daniel Filatre, le président de l’Université. Leur intrusion dans la salle dudit congrès, rassemblant le personnel et les syndicats d’étudiants, empêche le vote d’une motion portant sur la mise en place d’une session spéciale au mois de juin.
« Le président est dans son rôle en essayant d’aménager un emploi du temps pour les examens. commente René. Sur ce point précis, il ya des solutions telles que la validation automatique pour les étudiants qui ont réussi les examens du premier semestre et des sessions de rattrapage pour les autres. Mais avant de discuter de cela il faut remettre à plat cette réforme. Si on ne le fait pas aujourd’hui les problèmes seront plus aigus à la rentrée prochaine ».
13h30 : Les étudiants décident d’une manifestation dans les rues de Toulouse. Dans la rame de métro qui les conduit au centre ville, Pierre, étudiant en philo « sent l’amertume monter autour de (lui) : beaucoup commencent à penser qu’ils ont perdu leur année. Ils reprendront quand même la grève à la rentrée. Et là, certains risquent vraiment de devenir enragés ».
J-M.E
Voir en ligne : http://www.libetoulouse.fr/2007/200...