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Une motion contre la fusion UPEC-UPEM et contre l’austérité à l’UPEM
mardi 25 novembre 2014
Nous, personnels de l’UFR SHS réunis en Assemblée générale le mardi 18 novembre 2014, rappelons notre opposition à la fusion de l’UPEM avec l’UPEC et, plus largement, au processus en cours de regroupements universitaires régionaux (les COMUE) imposé par la loi ESR (ou loi Fioraso) du 22 juillet 2013. Suite logique de la loi LRU (ou loi Pécresse) adoptée par la droite en 2007 et que nous avons énergiquement combattue en 2009, ce processus s’inscrit dans une perspective de réduction importante des dépenses publiques alors même que les besoins en termes d’enseignement supérieur et de recherche s’accroissent. Cette contradiction se retrouve à tous les niveaux de l’Éducation nationale et des services publics en général. Le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche reconnaît ainsi que l’UPEM est nettement sous-encadrée (il nous manque au moins deux cents postes pour fonctionner normalement, selon le ministère lui même), mais « l’autonomie » imposée se traduit par un déficit de quatre millions d’euros. Cette situation a conduit la direction de l’université à geler les carrières des personnels BIATSS (pas d’ouverture de concours), à geler les postes et à demander une réduction des heures d’enseignement dans les maquettes des formations qui entreront en vigueur à la rentrée prochaine. Dans l’UFR SHS, 42 % des heures d’enseignement sont assurées par des enseignants non titulaires. Cette part est de 40 % en licence, alors même que nos licences sont proches du minimum légal en termes de nombre d’heures par étudiant. C’est dans ces conditions particulièrement défavorables que les directions de l’UPEC et de l’UPEM nous engagent dans un processus de fusion, sans avoir les moyens de créer les postes qui nous manquent. Concrètement, c’est donc sans marge de manœuvre financière et en se reposant sur des personnels en sur-travail qui ont déjà largement exprimé leur opposition à la fusion (cf. les votes au CTp du 20 juin et du 2 juillet 2014) que la fusion commence à être mise en œuvre. La COMUE elle-même a été créée malgré l’avis défavorable du CNESER (en octobre dernier), pointant la fragilité financière de l’UPEM.
Nous appelons solennellement les conseils centraux et la direction de l’université à cesser de poursuivre cette voie de la fusion qui est pour nous une impasse. Nous leur demandons de consulter largement les personnels pour mettre en œuvre une politique qui leur convienne et d’entendre l’attachement des personnels de l’UPEM à son histoire d’université de petite taille, assurant à la fois une formation et une recherche de qualité. Ce qui est en jeu, c’est tout autant la mission de service public de l’université que son fonctionnement démocratique. Nous rappelons que nous tenons au fonctionnement collégial de l’université et nous appelons notre président à refuser la politique d’austérité imposée par le ministère.
Afin de construire un rapport de force qui nous permette de nous opposer à l’austérité imposée par le ministère, nous appelons nos collègues des autres composantes de l’UPEM à organiser des AG et à faire remonter les dysfonctionnements qu’elle entraîne. Nous organiserons une réunion d’information à l’intention de nos étudiants pour les informer des conséquences de l’austérité et de la fusion sur leurs conditions d’études. Nous encourageons les collègues des autres UFR à en faire de même. C’est en étant unis entre personnels, titulaires et non titulaires, et étudiants que nous pourrons construire ce rapport de force.
Pour résister à ces logiques délétères pour l’université, l’Éducation nationale et les services publics dans leur ensemble, nous saluons les luttes en cours à l’université Blaise-Pascal de Clermont-Ferrand, à l’université du Mirail à Toulouse et celles qui sont menées par les collectifs de précaires de l’enseignement supérieur et de la recherche. Elles font écho aux luttes qui résistent aux mêmes logiques à la Poste, à la SNCF, dans les hôpitaux, et dans d’autres services publics. Par cette motion, nous souhaitons contribuer à la construction d’un mouvement d’ampleur dans les universités contre l’austérité et les regroupements d’établissements à des fins uniquement comptables.
Motion approuvée à l’unanimité des présent-es + vote par mail, soit 38 votes pour au total (25/11).