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Diplômés étrangers : les grandes écoles maintiennent la pression - Isabelle Ficek, "Les Echos", 19 octobre 2011
jeudi 20 octobre 2011
C’est plus que jamais l’un de ses chevaux de bataille. La Conférence des grandes écoles (CGE), par la voix de son président, Pierre Tapie, a annoncé hier qu’elle transmettait au ministère de l’Intérieur 152 dossiers de diplômés étrangers ayant essuyé le refus de l’administration de travailler. Cela, à la suite de la parution fin mai de la désormais fameuse circulaire conjointe du ministère de l’Intérieur et du Travail sur l’immigration professionnelle. Une façon, pour la CGE, de maintenir la pression. Car, si le ministre de l’Enseignement supérieur, Laurent Wauquiez, a annoncé la semaine dernière que la circulaire serait appliquée avec souplesse et discernement, permettant selon lui de débloquer le sort de ces diplômés étrangers - une trentaine de cas ont déjà été réglés -, la CGE continue depuis de recevoir une trentaine de dossiers par jour. « Le flux n’a pas cessé, il reste gigantesque », constate Pierre Tapie. Et, selon la CGE, tous les étudiants n’oseraient pas se manifester, en particulier les Chinois.
152 dossiers
Les 152 dossiers que la CGE présente concernent des diplômés ayant déjà signé un CDD ou un CDI et ayant reçu soit un refus d’autorisation au séjour, soit demeurant sans réponse de l’administration, au-delà des délais habituels. Ils viennent d’une vingtaine de pays différents - Algérie, Argentine, Etats-Unis, Iran, Mali, Mauritanie, Russie, Tunisie, Sénégal, Turquie et 9 % d’entre eux sont issus de l’université. Le tiers avaient signé un contrat dans les télécoms. Viennent ensuite les secteurs du conseil, de la banque-finance, de l’énergie, du BTP. « Il y a même deux cas croquignolesques de cadres élevés recrutés au sein de ministères importants qui nous demandent d’intervenir », a glissé Pierre Tapie, qui continue de demander une « expression écrite complémentaire » de l’exécutif pour réparer ce que l’ensemble de l’enseignement supérieur considère comme un « recul de la France sur la scène internationale ». Très active également sur le dossier, la Conférence des présidents d’université (CPU) milite pour que l’avis des responsables des établissements d’enseignement supérieur ait un poids prépondérant dans la procédure du changement de statut d’étudiant à salarié. « J’ai bon espoir que cela aboutisse », a assuré hier Pierre Tapie quant à un texte complémentaire.
ISABELLE FICEK
Voir en ligne : http://www.lesechos.fr/journal20111...