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Claude Guéant : les enfants d’immigrés sont nuls, Véronique Soulé, Blog « C’est classe ! », Libération.fr, 25 mai 2011
mercredi 25 mai 2011
Non seulement ils sortent leurs tapis en pleine rue et se mettent à prier, mais en plus leurs enfants sont nuls en classe et font baisser le niveau de l’école française ... C’est en substance le message que vient de délivrer le ministre de l’Intérieur Claude Guéant. Tollé dans le monde de l’éducation. Et mutisme du ministre Luc Chatel.
Claude Guéant était l’invité dimanche du "Grand rendez vous" sur Europe 1. Il a pratiqué son sport favori, la stigmatisation des immigrés qui profiteraient de la France mais en refuseraient les valeurs. "Contrairement à ce qu’on dit, l’intégration ne va pas si bien que ça, a dit le ministre, les deux tiers des échecs scolaires, c’est l’échec d’enfants d’immigrés".
On se demande d’où il a sorti le chiffre. La France interdit les "statistiques ethniques". Peut-être s’est-il inspiré de la dernière étude Pisa de l’OCDE (portant sur le niveau des élèves de 15 ans), qui consacre un chapitre aux résultats des élèves issus de l’immigration.
"Dans la plupart des pays, souligne l’étude, les élèves autochtones surclassent les élèves issus de l’immigration". Et la France est plutôt mal placée. Elle fait partie des 13 pays où "les élèves de la première génération (nés à l’étranger de parents nés à l’étranger selon l’OCDE) courent au moins deux fois plus de risques d’appartenir" au groupe le plus faible que les "autochtones".
L’OCDE, qui n’est pas vraiment gauchiste, prend soin de souligner : "les élèves issus de l’immigration sont doublement pénalisés : ils vivent dans un milieu social défavorisé et fréquentent un établissement au profil socio-économique plus défavorisé - deux caractéristiques qui ont un impact négatif sur la performance des élèves".
Lors de la sortie du rapport en décembre 2010, les experts de l’OCDE avaient reconnu que les résultats français en général n’étaient pas fameux, et que l’école creusait aujourd’hui les inégalités sociales plus qu’elle ne les corrigeait.
Mais concernant les enfants d’immigrés, ils étaient plutôt optimistes, notant que les élèves de la deuxième génération (nés en France de parents nés à l’étranger) avaient commencé à combler le retard. "L’écart de résultats entre les élèves autochtones et ceux de la première génération est de 52 points en moyenne dans l’OCDE et de 78 points en France, avait expliqué Sophie Vayssettes, pour la seconde génération, il est de 33 points dans l’OCDE et de 55 points en France". Mais Claude Guéant a préféré retenir le mauvais côté des choses.
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