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Vœux d’affectation sur Parcoursup : les lycéens n’ont même pas peur de la sélection ! - Un article de l’Obs, relu par Mademoiselle de…

vendredi 18 mai 2018, par Mademoiselle de Scudéry

L’article « Vœux d’affectation sur Parcoursup : les lycéens n’ont même pas peur de la sélection ! » de Gurvan Le Guellec paru dans L’Obs le 15 mai 2018 a attiré de nombreux commentaires [1], aussi Mademoiselle de Scudéry a décidé d’aller y voir de plus près. Appréciant le sérieux du travail du journaliste, elle n’est pourtant pas Tendre (avec le titreur ou son rédac’ chef).
Elle en propose ici une relecture et [rouge]un changement de titraille[/rouge] qui montrera que
1. on peut faire dire à peu près ce qu’on veut aux chiffres,
2. ceux fournis par la plateforme sont eux-mêmes parfois sujets à caution,
3. quand on veut tuer son chien on l’accuse de la rage.


Pour l’article intégral, lire ici.


Vœux d’affectation sur Parcoursup : les lycéens n’ont même pas peur de la sélection ! - Gurvan Le Guellec, L’Obs, 15 mai 2018

[rouge]Vœux d’affectation sur Parcoursup : les lycéens ont peur pour leur avenir ! Mademoiselle de Scudéry, SLU, 18 mai 2018[/rouge]

"L’Obs" a eu accès aux vœux d’affectation dans le supérieur enregistrés par les élèves de terminale. Résultat : un plébiscite pour les filières les plus sélectives.
[rouge]Mademoiselle de Scudéry a eu accès aux vœux d’affectation dans le supérieur enregistrés par les élèves de terminale. Résultat : comme les années précédentes, leurs vœux se portent sur les filières les plus sélectives.[/rouge]

Est-ce la même jeunesse ? Alors que la protestation étudiante contre la loi Vidal continue à perturber la vie des campus, les lycéens – premiers concernés par la réforme – restent docilement à leur pupitre, attendant que les facs et la plateforme Parcoursup répondent à leurs vœux d’affectation.
[rouge]docilement ? attendons les premières réponses, et la 1/2 journée banalisée offerte aux lycéens par les recteurs à usage de « cellule psychologique » pour essuyer les premières larmes[/rouge]
Pourtant, la sélection à l’entrée de la fac est devenue une réalité tangible. En droit, en psychologie, en Staps (sport), en Paces (médecine et études de santés) – les quatre filières de l’université française où la demande excède le plus souvent les capacités d’accueil, mais également en biologie, en éco-gestion ou en informatique, les facultés sont bien en train de classer les candidats selon leur mérite afin de ne pas recourir au tirage au sort. Et, jusqu’à présent, les lycéens n’ont rien trouvé à y redire.

Pragmatisme
Les étudiants – et enseignants – contestataires soulignent que ces derniers sont encore jeunes et influençables, et qu’à partir du 22 mai, quand les réponses – et surtout l’absence de réponses – des universités les plaçant sur liste d’attente vont commencer à tomber, la révolte qui couve va finir par exploser. Mais une autre analyse est possible.
Nous sommes allés voir comment l’équilibre offre-demande – autrement dit le marché du supérieur – a été reconfiguré par Parcoursup. L’examen des vœux fac par fac, formation par formation, est un exercice complexe. La comparaison, avec la session 2017 notamment, est soumise à de nombreux biais méthodologiques. Les lycéens pouvaient faire 24 vœux d’affectation, ils n’en font plus que 10. Ces vœux étaient hiérarchisés, ils ne le sont plus…
[rouge]au « marché du supérieur », on additionne des choux et des carottes[/rouge]
Reste qu’un scanning exhaustif des données fait apparaître quelques constantes. Il en ressort notamment que, par ses choix d’orientation, le lycéen de 2018 fait preuve d’un pragmatisme très marqué. Filières professionnalisantes, sélectives : l’université à laquelle il aspire est assez éloignée du modèle "humaniste" – ouvert à tous, centré sur les savoirs – que défendent les détracteurs de la loi Vidal. Peut-être n’est-ce qu’un choix de raison. Mais force est de constater que jusqu’à présent les lycéens font bien le jeu du gouvernement.

IUT, BTS, prépas : les lycéens optent pour la sélection
[rouge]IUT, BTS, prépas : les lycéens n’iront pas tous[/rouge]
C’est une des plus grandes surprises de Parcoursup. Depuis des années, les filières sélectives – BTS, IUT, prépas et écoles post-bac – augmentent sans cesse leur part de marché, au point de recruter aujourd’hui plus de la moitié des néo-bacheliers. Mais cette année 2018 est exceptionnelle [2]. Le nombre de candidats ayant émis au moins un vœu en IUT, en BTS et en prépa, a augmenté respectivement de 25,9%, de 15,5% et de 11,7%, et les formations sélectives concentrent à elles seules les deux tiers des vœux.
[rouge]Si la moitié des bacheliers étaient pris en filière sélective l’an dernier, combien en avaient été écartés lors de la sélection (APB ou pas) ? 20% ?[/rouge]
[rouge]On a fait croire aux élèves qu’il y aurait des places en plus, qu’il n’y aurait pas de sélection, et que tous les bacs y auraient leur chance
[/rouge]
Ce tropisme pro-sélection concerne tous les lycéens, indépendamment du bac qu’ils passeront à la fin de l’année. Le nombre de vœux émis par des bacs pros en BTS augmente ainsi de 26,7% et le nombre de vœux émis par des bacs technos en IUT de 40,5%.
[rouge]n’est-ce pas normal que les bacs pros veuillent aller en BTS ? et les bacs technos en IUT ?[/rouge]

Comment expliquer ce boom ? Peut-être par la mise en place de quotas de boursiers (chaque formation devra intégrer dans ses effectifs le même pourcentage de boursiers qu’elle en compte parmi ses candidats), qui fait le jeu des lycéens fragiles et moyens d’origine populaire. Ou tout simplement par l’efficacité du discours gouvernemental.
Emmanuel Macron avait expliqué cet été que "tout le monde n’était pas fait pour aller à l’université". La très prudente Frédérique Vidal n’est jamais allée aussi loin, mais elle n’a eu de cesse de plaider pour une présence accrue des bacs technos en IUT et des bacs pros en BTS. Enfin, tout récemment, Edouard Philippe, "sur la base des vœux des candidats" a promis d’"accompagner les établissements pour créer des places supplémentaires là où il en faut", notamment en BTS et IUT.
[rouge]mais ils n’y entreront pas !![/rouge]
Reste à passer de la parole aux actes, et à débloquer les budgets nécessaires, la prise en charge d’un étudiant dans ces filières étant bien plus coûteuse qu’en licence générale.
[rouge]Yapuka[/rouge]
Les lycéens pros et technos ont beau être peu mobilisés politiquement, ils sont suffisamment grands pour se souvenir durablement des promesses qui leur ont été faites.

Droit, Staps, Paces : autocensure dans les filières en tension
[rouge]Droit, Staps, Paces : les « attendus » et la communication sur « l’échec » ont joué à fond.[/rouge]
S’appuyant sur l’attractivité renforcée des filières sélectives, Frédérique Vidal se félicitait mi-avril que sa réforme n’ait pas poussé les lycéens à s’autocensurer. Une analyse pour le moins audacieuse. En droit et en Staps, les deux filières où la demande excède traditionnellement les capacités d’accueil, le nombre de candidats chute tout de même de 18 et 10% !
[rouge]Ben oui, les bacs pros se sont dit qu’ils auraient leur place en BTS, ils ont donc cessé de s’inscrire en droit (et les « attendus » de droit étaient plutôt dissuasifs !)[/rouge]
En psychologie et en Paces, la croissance est très légère (+2,1%), ce alors que les effectifs à l’université sont censés croître de 5,5% à la rentrée 2018 du fait du boom démographique de l’an 2000.
Les doyens des filières concernées se félicitent d’ailleurs de ces évolutions.
Cela prouve pour eux que Parcoursup a fonctionné. "Sur ma fac de Montpellier, la proportion des bacs pros diminue de moitié (de 5,5 à 3%) et celle des bacs S augmente de 9 points...", résume Didier Delignières, le président de la conférence des doyens Staps.
[rouge]et les meilleurs vont squatter les premières places dans toutes les disciplines ; les autres : en attente.[/rouge]
“On aura beaucoup moins d’étudiants déconnectés, les jeunes se sont informés et ont manifestement pris conscience de l’exigence de nos formations.”
Il se félicite également que Parcoursup se révèle "favorable à la parité" en valorisant les filles, meilleures élèves que les garçons.
En droit, Sandrine Clavel dresse un constat assez similaire. "D’après nos premiers retours, la proportion de bacs pros et technos est en nette baisse ; la demande baisse en quantité, mais pas en qualité." Mme Clavel y voit l’effet des ouvertures de places en filières courtes (IUT-BTS), mais aussi du test de positionnement imposé aux lycéens visant la filière juridique.
[rouge]ah bon ? elle a vu beaucoup d’ouvertures de places en filières courtes ?
En droit à l’UVSQ, son université : Capacités d’accueil : 440 (507 en 2017 -13% de places), 2381 vœux (17448 en 2017, soit une légère baisse de 87% !!)
[/rouge]

“On peut imaginer que de nombreux jeunes ont pu mesurer l’écart entre leur niveau réel et les exigences du supérieur.”
Parmi ces bacheliers qui n’ont pas opté pour droit ou Staps, combien ont renoncé en conscience après avoir mûri leur projet, et combien se sont autocensurés, se disant qu’ils ne passeraient pas le cap du classement par dossier et qu’il valait mieux candidater ailleurs ? C’est toute l’ambiguïté de la réforme Vidal. Un indice : en éco-gestion, une filière tout aussi exigeante que le droit, mais réputée moins tendue (donc non-soumise à la sélection), la demande explose… A chacun d’en tirer ses conclusions.

Lettres et sciences humaines : peu attractives
[rouge]Lettres et sciences humaines : plus attractives que le Droit[/rouge]
Faut-il y voir un lien : les filières les plus mobilisées contre la réforme sont celles qui perdent le plus de plumes avec la mise en place de Parcoursup. En géographie, lettres, sciences du langage, le nombre de vœux émis par les lycéens dépasse souvent de justesse les capacités d’accueil, sachant que tous les candidats ne répondront pas à l’appel, puisqu’ils peuvent émettre jusqu’à 10 vœux d’affectation. Les candidatures en histoire et en sociologie chutent également de manière vertigineuse dans plusieurs facultés, mais partant d’un niveau plus élevé, elles n’atteignent que rarement les seuils d’alerte.
[rouge]elles chutent de façon vertigineusement inégale…
Musique Paris 8 - 60%,
Musique Aix-Marseille-U +150% ;
Histoire : Nanterre -80%,
Histoire Paris1 identique
Nice : philosophie et psychologie +40%
Strasbourg :Licence Humanités +110%
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Officiellement, les responsables des départements concernés tentent de relativiser la situation. Il n’y aurait pas de désamour des lycéens pour les sciences humaines et sociales (SHS), juste des phénomènes mécaniques liés à la disparition des pastilles vertes – ces licences non sélectives et "non tendues", auxquelles tous les lycéens devaient candidater pour se ménager une porte de sortie – ou à la réduction du nombre de vœux possibles (bien que le nombre moyen de vœux réellement effectués ait seulement baissé de 9,1 à 7,7) [rouge]tout de même 58% de vœux en moins par rapport à APB ( de 24 à 10 vœux)[/rouge].
Les enseignants des filières plus attractives, qui en majorité soutiennent la réforme Vidal, ont un regard moins bienveillant sur cette crise des vocations. "Beaucoup de départements de SHS n’ont pas voulu jouer le jeu de Parcoursup et ont communiqué une information minimale aux étudiants, ils le payent aujourd’hui", note un prof de droit.
“D’autant que les problèmes de recrutement des facs de lettres et de sciences sociales ne sont pas nouveaux. Jusqu’à présent, nos collègues le niaient car il y avait des postes en jeu. Mais le nouveau système oblige à la transparence et ne permet plus de tricher sur les chiffres.”
[rouge]Quel bon camarade…
que dit-il à ses collègues de Droit qui étaient vent debout contre les étudiants contestataires ? (parfois même cagoulés et armés de lattes) et qui obtiennent des records de baisse d’inscription (-87% à l’UVSQ et à Paris8, -55% à Nanterre, -15% à Montpellier, -30% à Paris1)
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Pour les facs spécialisées en sciences sociales, la potion est amère, notamment en Ile-de-France où l’offre est particulièrement étoffée. Paris-8 la rebelle, bloquée depuis un mois et demi, perd ainsi 55% de ses candidats par rapport à 2017.
[rouge]C’est-à-dire moins que la baisse totale du nombre de vœux ; mais regardons de très près quelques disciplines de Paris 8
LEA allemand/italien : -97% ouch ! ; (mais on nous précise d’ailleurs qu’il n’y a jamais eu les 76 vœux en 2017 annoncés sur la plateforme, et que de plus, jouer avec d’aussi petits nombres est ridicule)
Informatique : +40%
Histoire : +4%
Droit : -87% (c’est bien fait pour leurs attendus !)
Psycho : -66% (c’était bien la peine de tenter de délocaliser les examens aux puces de Saint-Ouen)
Philo : à peine -1%, autant dire le même nombre de dossiers.
[/rouge]

Un examen précis des candidatures montre toutefois que les filières les plus politiques – philosophie, science politique, anthropologie – résistent bien. "Mais la force de Paris-8, c’était de réunir des Parisiens et des lycéens du 93 pour qui la fac était d’abord un établissement de proximité", dit Stéphane Bonnery, enseignant en sciences de l’éducation. "Ce sont ces jeunes qui apparemment se sont détournés de nous, on ne peut pas s’en réjouir."

[…]

Vers une hiérarchisation des facs ?
[rouge]Vers une hiérarchisation des facs ?[/rouge]
C’était la grande inquiétude d’une partie du monde universitaire : celle d’une aspiration des facs de périphéries – banlieue et province – par les facs de grande métropole. Le gouvernement a en effet laissé planer un flou complet sur le degré de mobilité géographique autorisé par sa réforme. D’un côté, il faisait en sorte que le critère de proximité – prioritaire jusqu’à présent – ne rentre plus en compte dans le classement des candidatures. De l’autre, il promettait de mettre en place un quota maximum de candidats hors académie dans les formations en tension afin que les facs les plus renommées n’aspirent pas les meilleurs lycéens de France.
[rouge]C’est tout à fait juste et bien vu : par exemple à Sorbonne U le portail sciences fait tourner un algorithme n’incluant que les dossiers de Paris intra-muros[/rouge]
Comment les lycéens ont interprété ces messages contradictoires ? Malgré la réduction du nombre de vœux possibles, ils ont bien plébiscité les grandes facs de centre-ville, notamment à Paris. En droit par exemple, les candidatures se ventilent de manière très différente selon que l’on se trouve dans l’intramuros ou en banlieue. Paris 1 (Panthéon-Sorbonne) recueille 14.777 vœux d’affectation pour 640 places [rouge]en baisse de 30% tout de même[/rouge]. Evry dans l’Essonne plafonne à 1.705 demandes pour 470 places. Idem en sciences et en lettres, où les facs issues de la vieille Sorbonne affichent des statistiques à faire pâlir d’envie leurs homologues d’outre-périphérique.
Ce phénomène d’aspiration se retrouve plus largement autour des grandes métropoles de province. Avignon et Toulon perdent des candidats dans toutes les filières où Aix-Marseille en gagne.
[rouge]Attention tout de même aux chiffres fournis par la plateforme Parcoursup :
à Aix-Marseille-Université, le portail Curie (licence pluridisciplinaire scientifique) annonce 265 vœux l’an dernier pour 1902 cette année ! waouh ! plus de 700% d’augmentation : quelle attractivité… problème : le portail n’existait pas en 2017, donc le chiffre de 265 est sorti d’un chapeau inconnu (ou d’une seule des licences disciplinaires)
[/rouge]

Pau-Bayonne voit ses effectifs s’effondrer en droit au profit de Bordeaux, Saint-Etienne au profit de Lyon. Nantes phagocyte Rennes, Vannes, voire La Rochelle. En Staps, toutes les "petites facs" perdent des candidats, tandis que Toulouse, Montpellier, Strasbourg et Nantes en gagnent.
Alors que la révolte gronde dans les campus, le gouvernement a manifestement jugé que cette mise en concurrence des établissements n’était pas opportune. Elle risquait notamment de compliquer la vie des bacheliers parisiens aux dossiers les moins étoffés, qui auraient dû attendre – longuement ! - que les meilleurs lycéens hors-académie ne se désistent pour accéder à une formation dans la capitale. La décision a ainsi été prise de fixer un quota très bas d’étudiants "désectorisés" – pas plus de 10% dans une grande fac de sciences parisienne comme Paris-7. Paris vaut bien une messe, et la paix sociale quelques renoncements à la disruption.

Aux lycéens de prendre la main !
[rouge]Crash-test : le 22 mai[/rouge]
Les données de Parcoursup offrent un éclairage intéressant sur les choix d’orientation. Mais l’heure de vérité arrivera après le 22 mai, lorsque les lycéens vont recevoir les réponses des facs (oui ou non pour les filières sélectives, oui ou "en attente" pour les licences générales) et y répondre à leur tour en fonction de leurs préférences. "Avec un système pareil, il est difficile de savoir comment les inscriptions se répartiront in fine, surtout en Ile-de-France, où plusieurs établissements offrent les mêmes formations", note la doyenne Sandrine Clavel, également prof à Saint-Quentin-en-Yvelines. "Combien de jeunes nous ont cochés par sécurité, combien souhaite réellement venir chez nous ? C’est difficile à dire".
La situation est d’autant plus opaque que les préférences initiales des lycéens peuvent évoluer du fait de l’actualité. "Quel va être l’impact du blocage de l’université et de l’annulation des examens sur les choix finaux des candidats ?", s’inquiète une prof de droit de Nanterre. "Si la majorité silencieuse est contre le mouvement, on risque de le payer chèrement." Les jeunes pro-Parcoursup s’expriment peu dans le débat public, mais, de fait, ils peuvent voter avec les pieds.
[rouge]Et quel va être l’impact des 270.000 réponses « en attente » mardi 22 mai ?[/rouge]


[1Et des reprises sans aucun recul critique (dans Le Monde du 20-22 mai, par exemple)

[2Comparer le nombre d’inscrits 2017 et le nombre de vœux 2018, c’est comparer des poireaux et des patates