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Motion adoptée à l’Université de Bordeaux 3 suite aux négociations entre l’équipe présidentielle et le comité de mobilisation, 7 mai 2009

dimanche 10 mai 2009, par Elie

[/En illustration, une annonce de l’ANPE dans l’Oise pour un CDD de un mois pour un remplacement en maternelle et en primaire. 30h par semaine, 1450 euros. Pourquoi nous luttons ?)]/]

[|Face au chantage du gouvernement, continuons à résister !

L’université autrement.|]

Le gouvernement, dont la politique met en cause l’ensemble de l’éducation et de la recherche publiques dans notre pays, s’obstine à refuser de retirer les décrets et les réformes (statut des enseignants chercheurs et formation des futurs enseignants dite mastérisation) qui ont provoqué le déclenchement d’un mouvement demandant maintenant l’abrogation de la loi LRU et l’ouverture de négociations pour élaborer une nouvelle loi sur l’organisation des universités. Il prend ainsi le risque d’empêcher le déroulement normal des examens du second semestre. Pire, il utilise le chantage à l’examen pour en finir avec notre résistance et n’hésite pas à mettre en danger la formation de dizaines de milliers d’étudiants. Étant donnée cette situation, nous appelons la communauté universitaire de Bordeaux 3 à poursuivre avec détermination le mouvement actuel.

Dans ce contexte de mobilisation, de suspension des cours et d’occupation de l’université, les contenus pédagogiques du second semestre tels qu’ils étaient définis dans les maquettes et les livrets de l’étudiant, ne pourront tous être dispensés cette année.

En conséquence, l’université Bordeaux 3 organise une période exceptionnelle d’activités pédagogiques jusqu’à la fin du mois de juin.
Les cours tels qu’ils étaient prévus ne pourront pas être rattrapés. Un projet pédagogique spécifique doit voir le jour qui tienne compte des conditions particulières dans lesquelles les étudiants, pour certains en stage ou en période de contrat de travail, devront faire face à ce bouleversement du calendrier. Dans chaque UFR, dès le 11 mai, seront convoquées des réunions de concertation entre étudiants et enseignants. Ils conviendront ensemble des contenus et des activités utiles à la poursuite de leurs études. Il s’agit pour les enseignants chercheurs de favoriser et de guider le travail autonome des étudiants, tout en leur permettant de poursuivre leur engagement dans la mobilisation.

Les séances de travail réuniront l’équipe pédagogique et les étudiants de chaque niveau ; elles seront programmées et le calendrier communiqué aux étudiants par affichage, mail et site web institutionnel. Une journée au moins par semaine de cours Hors les Murs sera organisée à l’initiative des enseignants, de BIATOSS et des étudiants mobilisés. Ce sera l’occasion pour toute l’institution universitaire d’afficher sa volonté de transmettre les savoirs autrement, et de manifester publiquement son engagement et sa détermination à poursuivre le mouvement malgré les pressions du gouvernement.

Quand la Coordination Nationale des Universités et/ou l’intersyndicale appelleront à une mobilisation nationale, les activités pédagogiques seront suspendues afin de permettre à tous ceux qui le souhaiteront d’être disponibles pour les actions prévues, enseignants, étudiants et BIATOSS.

Une commission mixte d’observation et de médiation, composée d’enseignants et d’étudiants, du comité de mobilisation et de l’institution universitaire, sera chargée d’examiner toutes les demandes et tous les recours. Chaque cas devra être étudié et aucun étudiant ne devra être pénalisé.

Chaque semaine sera organisée de la façon suivante : lundi, activités pédagogiques ; mardi, université Bordeaux 3 Hors Les Murs (suspension des activités pédagogiques) ; mercredi, activités pédagogiques sauf entre 12h30 et 15h30 réservé à l’assemblée générale ; jeudi, activités pédagogiques ; vendredi matin, activités pédagogiques et vendredi après-midi, débats et réunion de la commission mixte d’observation et de médiation.

Au cours de ce processus, enseignants, BIATOSS et étudiants se concerteront sur les modalités d’évaluation de ce travail, UFR par UFR, niveau par niveau et UE par UE. Celles-ci devront être présentées et validées par les conseils d’UFR et le CEVU. Aucun examen ni contrôle continu ne pourra être organisé avant les vacances d’été si nous n’obtenons pas la satisfaction de nos revendications. Au cas où la tenue de ces examens s’avèrerait impossible, le gouvernement en porterait l’entière responsabilité. L’université Bordeaux 3 interpellerait alors le ministère pour définir les conditions exceptionnelles de report éventuel de la totalité des deux sessions au mois de septembre.