Accueil > Communiqués et textes des syndicats, coordinations, associations, sociétés (...) > Le SGEN-CFDT ne volera pas au secours des PRES - Communiqué du SGEN-CFDT, 17 (...)

Le SGEN-CFDT ne volera pas au secours des PRES - Communiqué du SGEN-CFDT, 17 juin 2014

jeudi 19 juin 2014

Le SGEN-CFDT répond au communiqué intersyndical et à la manifestation du 18 juin, à laquelle SLU était associé.

Plusieurs voix s’élèvent aujourd’hui pour demander un moratoire généralisé dans la démarche de regroupement prévue par la loi ESR votée en juillet 2013 et plus particulièrement pour empêcher la mise en place des COMUE. Le Sgen-CFDT n’y est pas favorable.

En effet, obtenir un moratoire pour l’ensemble des établissements engagés dans la démarche de regroupement, et en particulier dans celle des COMUE, serait faire fi du dialogue là où il a lieu depuis plusieurs mois. Ce dialogue a permis de construire, avec l’ensemble des partenaires, des projets crédibles. Dire que le dialogue n’a lieu nulle part est un mensonge que le Sgen-CFDT ne souhaite pas partager. Le Sgen-CFDT ne comprend pas que les mêmes qui, dans certains sites, ont refusé de participer aux discussions demandent aujourd’hui un moratoire généralisé … faute d’avoir été associés à ces mêmes discussions !

Cependant, le Sgen-CFDT condamne fermement la confiscation du dialogue par certaines équipes présidentielles. Cette confiscation a été facilitée par le manque de courage du ministère. Lors de l’élaboration de la loi ESR, il n’a pas voulu assumer les décisions qui auraient permis de limiter le pouvoir des présidents pour imposer une plus grande collégialité. Cette évolution était pourtant indispensable à la mise en oeuvre dans de bonnes conditions des réformes découlant de la loi. Pour ces établissements, le Sgen-CFDT exige du ministère qu’il fasse respecter l’esprit de la loi, et permette qu’un vrai débat démocratique puisse se dérouler avec les personnels.

Les sites qui en ont besoin doivent ainsi pouvoir bénéficier du temps nécessaire à l’élaboration d’un projet réellement abouti et démocratiquement partagé.

Jeter l’anathème sur les COMUE revient à se satisfaire du maintien des PRES dont la communauté universitaire, quasi unanimement, avait dénoncé dès leur création en 2007 la gouvernance totalement non démocratique. Durant la discussion de la Loi de 2013, le SGEN-CFDT a obtenu que les élus des personnels et étudiants soient majoritaires dans toutes les instances des COMUE. Il sera vigilant sur ce point.

La conception de l’enseignement supérieur et de la recherche que promeut le SGEN-CFDT n’est pas compatible avec le repli sur soi. Refuser le principe de regroupements pour définir des politiques de site, c’est accepter la concurrence entre les structures d’enseignement supérieur et de recherche et condamner à terme les plus fragiles qui sont souvent celles qui contribuent le plus à la démocratisation de l’enseignement supérieur.

Mais il ne suffit pas d’inscrire dans la Loi que « l’Etat est le garant de l’égalité devant le service public de l’enseignement supérieur sur l’ensemble du territoire » s’il n’accorde pas les moyens nécessaires à la réalisation effective de cet objectif ambitieux.