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Suppression des concours enseignants ? (Dossier mis à jour le 1er juillet 2011)

jeudi 30 juin 2011, par Giovanni

La « mission d’information sur la formation initiale et les modalités de recrutement des enseignants » vient de rendre son rapport —adopté par les seuls députés UMP— majoritaires dans la commission. Ce rapport doit être examiné le 6 juillet prochain par la commission des Affaires culturelles de l’Assemblée nationale.

Transmis à la presse, le rapport provisoire issus de la mission parlementaire Grosperrin sur « la formation initiale et le recrutement des enseignants », s’il reprend à son compte les jugements exprimés par les rapports officiels déjà réservés, voire sévères, constitue, notamment par ses 20 propositions, une véritable provocation concernant la formation des enseignants et leurs statuts. Le SNESUP, qui s’est lui-même procuré ce texte, le rend public sur son site internet.

- Première partie
- Deuxième partie
- Troisième partie
- Uniquement les 20 propositions

Une mission parlementaire propose de supprimer les concours d’enseignants

PARIS, 29 juin 2011 (AFP) - 19h54 heure de Paris - La mission d’information de l’Assemblée nationale sur la formation des enseignants a proposé, dans un rapport adopté mercredi par les députés UMP de la mission, de supprimer à terme les concours d’enseignants, a-t-on appris de sources parlementaires.

"A terme, remplacer le concours par le master et confier aux autorités académiques ou aux établissements le soin de recruter sur la base d’un entretien professionnel les enseignants", est l’une des 20 propositions du rapport, ont indiqué ces sources à l’AFP.

La "mission d’information sur la formation initiale et les modalités de recrutement des enseignants", composée de 14 députés et dont le président-rapporteur est l’UMP Jacques Grosperrin, avait entamé son travail fin mars et a adopté son rapport mercredi, après quelque 80 auditions.

Jacques Grosperrin n’a pu être joint par l’AFP.

Le rapport a été adopté par les députés UMP, majoritaires dans la mission, tandis que les socialistes n’ont pas pris part au vote, arguant du manque de temps donné pour lire le rapport final, et que la députée communiste a voté contre, selon les mêmes sources parlementaires.

Ce rapport doit être examiné mercredi 6 juillet par la commission des Affaires culturelles et de l’Education de l’Assemblée nationale, a-t-on appris au service de presse de l’Assemblée. [1]

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20 propositions

Les principaux concours pour le recrutement des enseignants sont le concours de professeur des écoles, le Capes (certificat d’aptitude au professorat de l’enseignement du second degré) et l’agrégation.

Outre ces concours, il faut aussi depuis l’an dernier avoir un diplôme de master (bac +5) pour devenir enseignant fonctionnaire titulaire, du fait de la réforme de la formation des enseignants, dite "mastérisation".

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Vers la suppression des concours enseignants [2]
(Le Monde, Aurélie Collas, 30 juin 2011)

Supprimer les concours enseignants ? Certains hauts fonctionnaires de l’éducation le pensent tout bas, un élu de la majorité le dit tout haut. Pour Jacques Grosperrin, député UMP du Doubs, cette petite révolution est l’aboutissement inévitable de la réforme de la formation initiale des maîtres, qui a conduit, depuis 2010, à élever le niveau de qualification de la profession de la licence (bac+3) au master (bac+5).

Cette proposition a été adoptée, mercredi 29 juin, par la mission d’information "sur la formation initiale et les modalités de recrutement des enseignants". Dans son rapport, que Le Monde s’est procuré, Jacques Grosperrin estime que le concours n’a plus lieu d’être : "Il forme avec le master deux voies d’entrée dans le métier, parallèles et autonomes, aucune n’ayant prise sur l’autre". Il propose ainsi de dispenser les étudiants de concours. Diplômés d’un master 2, ils seraient recrutés "par les autorités académiques ou les établissements, sur la base d’un entretien professionnel", comme cela se pratique déjà dans plusieurs pays anglo-saxons.

Mais "l’opinion publique n’est pas prête pour une transformation aussi radicale", reconnaît le député. L’ultime étape de la réforme ne devrait donc pas intervenir avant dix ans, voire quinze ans. En attendant, M. Grosperrin préconise de supprimer l’agrégation "externe", ouverte aux diplômés d’un master, pour ne garder que l’agrégation "interne", accessibles aux professeurs certifiés ayant cinq ans d’ancienneté. "Le maintien d’une seconde voie d’entrée dans le métier ne se justifie plus, à l’heure du recrutement généralisé des enseignants à bac+5", estime-t-il.

Lire la suite ici ainsi que le commentaire de Maryline Baumard à la suite : L’agrégé qui veut en finir avec les concours enseignants

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Le Capes va-t-il passer aux oubliettes ?
(Armelle Lévy, RTL, 30 juin 2011)


C’est un coup de tonnerre dans l’Education nationale. Un rapport parlementaire, que RTL s’est procuré en exclusivité, propose une véritable révolution dans la formation des maîtres. Parmi les vingt propositions phare, il y en a une très audacieuse : celle de supprimer carrément le concours de recrutement des enseignants, le fameux Capes. Vu que les professeurs sont recrutés désormais au niveau master (Bac +5), plus besoin de passer en plus le concours d’enseignant. Le master d’enseignement leur suffirait pour postuler directement auprès des chefs d’établissement ou des autorités académiques. Ce sont eux qui choisiraient directement les futurs professeurs avec après un entretien individuel. Ces jeunes professeurs, choisis localement, garderaient le statut de fonctionnaire.

En janvier dernier, Nicolas Sarkozy avait demandé à Luc Chatel de revoir la réforme de la formation des maîtres. Une mission parlementaire s’en est emparée et fait des propositions chocs. [3]

RTL s’est procuré le rapport en exclusivité, qui sera présenté la semaine prochaine à la Commission des affaires culturelles et de l’éducation à l’Assemblée nationale, dont le rapporteur est Jacques Grosperrin, député UMP du Doubs et ancien professeur d’EPS.

"Il faut réformer la réforme", titre le rapport. L’organisation de cette formation entrée en vigueur à la rentrée dernière "n’a été ni pensée ni réfléchie". La formation actuelle n’est pas assez professionnalisante, donc les jeunes professeurs stagiaires arrivent devant les élèves sans avoir été préparés à la tenue de classe. "Si le système ne s’est pas effondré, c’est parce que les jeunes professeurs ont la vocation et la motivation pour exercer ce métier d’enseignant".
À écouter ici

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Vers la suppression des concours de recrutement des enseignants ?
(Claude Lelièvre, blog Médiapart, 30 juin 2011)


Selon l’AFP, l’une des propositions d’une mission d’information de l’Assemblée nationale est « de remplacer à terme le concours par le master et confier aux autorités académiques ou aux établissements le soin de recruter sur la base d’un entretien professionnel les enseignants ».

La « mission d’information sur la formation initiale et les modalités de recrutement des enseignants » ( composée de 14 députés ) constituée en mars 2010 vient de rendre son rapport ( contenant une vingtaine de propositions ) qui a été adopté par les seuls députés UMP, majoritaires dans la commission. Ce rapport doit être examiné le 6 juillet prochain par la commission des Affaires culturelles de l’Assemblée nationale.

Il faut savoir que depuis la loi Guizot de 1833 qui a généralisé les écoles normales de garçons, les instituteurs ont été’’ normalement’’ recrutés sur concours ; et que depuis la loi Paul Bert de 1879 qui a généralisé les écoles normales de filles, les institutrices ont été ‘’normalement’’ - elles aussi - recrutées sur concours.

La question est un peu plus complexe ( et pour l’essentiel plus récente ) pour les enseignants du secondaire. Jusqu’en 1950 les enseignants du secondaire ont été recrutés soit via l’agrégation, soit embauchés sur la base d’une licence puis titularisés sur leur poste à l’instar, en quelque sorte, de ce que l’on a appelé plus tard les ‘’adjoints d’enseignement’’. Deux version fort différentes du CAPES nouvellement institué au tout début des années 1950 vont se succéder.

Le décret du 1er avril 1950 institue une certificat d’aptitude au professorat de l’enseignement public du second degré ( CAPES ) qui comprend deux parties : « Premièrement, une partie pratique dont les épreuves ne peuvent être subies qu’au cours de la seconde année d’un stage d’au moins deux années dans un collège ou un lycée ; deuxièmement, une partie théorique ». D’abord, donc, un stage pratique et son évaluation ; ensuite un examen écrit, qui ne doit pas être livresque mais étroitement professionnel : «  Le stagiaire pourvu de conseillers pédagogiques apprend son métier ; c’est la preuve de son apprentissage qu’on lui demandera au terme de son stage. Le succès au stage sera suivi d’un examen écrit dont les épreuves, à caractère très étroitement professionnel, devront confirmer l’adaptation du candidat aux différentes tâches qu’il a à remplir comme professeur. Le succès dépendra donc beaucoup moins d’une préparation intensive et livresque que de l’application au travail quotidien et de la réflexion personnelle sur ses conditions ».

Mais des craintes se font jour quant à la préparation au concours de l’agrégation, au rétrécissement de son aire de recrutement. Dès 1952, les partisans de la défense et illustration de l’agrégation ont gain de cause. Une deuxième mouture du CAPES est mise en place, qui durera. Le décret du 22 janvier 1952 stipule : « Le concours pour l’obtention du CAPES comprend deux parties indépendantes : premièrement une partie théorique qui comporte des épreuves écrites et une épreuve orale ; deuxièmement une partie pratique soutenue un an après le succès à la partie théorique ». Dans le Journal Officiel du ministère de l’Éducation nationale, l’inspecteur général Campan commente la réponse profonde de ce nouveau dispositif, de cette inversion : « une caractéristique essentielle du nouveau système, c’est sa liaison avec le concours d l’agrégation ». Il s’agit d’assurer avant tout – directement et indirectement – un recrutement élargi et de qualité pour l’agrégation, qui est ainsi consolidée.

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Une mission parlementaire propose de supprimer les concours d’enseignants
VousNousIls, 29 juin 2011

La mis­sion d’information de l’Assemblée natio­nale sur la for­ma­tion des ensei­gnants a pro­posé, dans un rap­port adopté mer­credi par les dépu­tés UMP de la mis­sion, de sup­pri­mer à terme les concours d’enseignants, a-t-on appris de sources parlementaires.

"A terme, rem­pla­cer le concours par le mas­ter et confier aux auto­ri­tés aca­dé­miques ou aux établis­se­ments le soin de recru­ter sur la base d’un entre­tien pro­fes­sion­nel les ensei­gnants", est l’une des 20 pro­po­si­tions du rap­port, ont indi­qué ces sources à l’AFP.

La "mis­sion d’information sur la for­ma­tion ini­tiale et les moda­li­tés de recru­te­ment des ensei­gnants", com­po­sée de 14 dépu­tés et dont le président-rapporteur est l’UMP Jacques Grosperrin, avait entamé son tra­vail fin mars et a adopté son rap­port mer­credi, après quelque 80 auditions.

Jacques Grosperrin n’a pu être joint par l’AFP. Lire la suite ici


[1Le SNESUP, qui s’est lui-même procuré ce texte, le rend public sur son site internet

[2après mise à jour, le titre devient Un député propose la suppression des concours enseignants

[3Et la phrase, retournée, devient Un rapport parlementaire commandé par Luc Chatel à la demande de Nicolas Sarkozy dans Le Figaro