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Senza vergogna ! (réactions, analyses et mises en perspective à l’annonce de l’explosion des frais d’inscription des étrangers hors UE) - MàJ 17 mars 2019

dimanche 17 mars 2019, par Laurence, Mariannick

S’il y a un argument qu’Edouard Philippe n’aurait pas dû s’autoriser, c’est bien celui des "étudiants étrangers fortunés" qui viennent profiter de la "quasi gratuité" des études en France. Depuis quand son gouvernement est-il sensible aux avantages et privilèges indus des plus fortunés ? Senza Vergogna !
On n’avait pas fait attention que l’annonce de cette augmentation, le 19 novembre par le premier ministre, a eu lieu dans le cadre des « Rencontres universitaires de la francophonie »… On nous prie de préciser qu’il ne s’agit pas d’une "mesure" - mais d’une "annonce" sur campus France qui n’est fondée sur AUCUN ARRÊTÉ.

On met en rouge les derniers articles ajoutés au jour indiqué dans le titre.

[rouge]Émission de Romain Madhoud pour Le Media TV[/rouge], 14 mars

UNIVERSITÉ : FACTURE SALÉE POUR LES ÉTUDIANTS ÉTRANGERS

1500% d’augmentation, c’est le taux de l’inflation des frais de scolarité pour les étudiants étrangers hors UE. Romain Mahdoud revient sur cette mesure profondément injuste décrétée par Emmanuel Macron et qui porte en elle le début de la privatisation de l’enseignement supérieur public.


[rouge]Mission Flash de la Commission des Affaires étrangères de l’AN[/rouge]

Les rapporteurs balancent les chiffres secrets de l’éviction obtenus auprès de Campus France : au 25 février, -22,22% d’inscrits (dont -41% en provenance d’Algérie, -27% des Etats-Unis)
Voir la vidéo ici
(spoiler : ils sont TOUS mécontents mais n’arrivent pas à se mettre d’accord sur un moratoire ou pas)
à la 32ème minute, le député Jean-Paul Lecoq résume assez bien l’ambiance :
« Bon, maintenant la question c’est comment on sort par le haut de cette… absurdité »

Rapport complet à lire ci-après [1]

PDF - 283.8 ko
Mission flash AN

[rouge]Au sénat, le 11 mars :[/rouge]

Frais différenciés d’inscription à l’université pour les étrangers extra-communautaires -

La commission de la culture du Sénat demande, à l’unanimité, un moratoire sur l’augmentation des droits d’inscription à l’université pour les étudiant-e-s extra-communautaires

[rouge]Olivier Compagnon nous invite le 21/03 pour amplifier la mobilisation de l’ESR[/rouge]

Olivier Compagnon est directeur de l’Institut des Hautes Études de l’Amérique latine (IHEAL) où 25 à 30% des étudiant·es de master sont extra-européen·nes et directeur du Centre de Recherche et de Documentation des Amériques (CREDA - UMR 7227) où 50% des doctorant·es sont également extra-européen·nes. La mesure annoncée le 19 novembre remet en cause la tradition d’ouverture de l’IHEAL qui lui permet notamment, depuis plus de 65 ans, d’accueillir des étudiant·es traqué·es, persécuté·es dans leur pays pour leur engagements politiques, environnementaux ou sociaux. Il nous invite également à replacer cette mesure dans un ensemble plus vaste d’attaques portées contre l’enseignement supérieur public.
« On sait très bien que le passage à l’autonomie des universités a eu des conséquences absolument funestes […], telles que les universités sont étouffées et n’ont plus aucune marge de manœuvre pour déployer des projets, que ce soit du point de vue de la formation ou du point de vue de la recherche. »
Il nous invite toutes et tous à participer à l’événement qui aura lieu à l’IHEAL [2] le jeudi 21 mars, de 16 à 20h, afin de faire converger toutes les luttes de l’enseignement supérieur.


Hausse des frais universitaires, une politique au long cours. Hugo Harari Kermadec[/rouge]


Lama Kabbanji : "un nouveau volet d’une politique migratoire sélective"[/rouge]


Hausse des frais de scolarité : des universités s’alarment des baisses des candidatures étrangères[/rouge]

Libération, Bala Fofana, 19 février 2019.
Deux mois après l’annonce par le gouvernement d’une forte augmentation des frais d’inscriptions pour les étudiants étrangers, les universités françaises constatent des baisses importantes de candidatures. [3]

[…]Difficile donc de tabler sur une « stabilité » [4] et d’affirmer que « les craintes [du monde universitaire] s’avèrent infondées ». A un mois de la clôture des préinscriptions, Libération a contacté des universités avec un pourcentage d’étudiants étrangers importants pour tenter de dégager une tendance sur tous les niveaux (licence, master, doctorat). En prenant en compte toutes les demandes sur le cycle LMD, la baisse des préinscriptions est bien plus alarmante. L’Université Paris-VIII accuse une baisse de 87% candidatures d’étudiants étrangers tous niveaux confondus. Il convient de préciser que l’université Vincennes-Saint-Denis est l’établissement supérieur avec le plus grand pourcentage d’étudiants étrangers hors Union européenne (24% en 2016, selon un rapport de la Cour des comptes).[…]
En seconde position derrière Paris-VIII avec ses plus de 20% d’élèves extracommunautaires, l’université du Havre accuse également une baisse importante des préinscriptions. « Nous sommes à 50% de candidatures en moins par rapport à fin janvier 2018 », constate Mickaël Hauchecorne, vice-président délégué de l’université en charge de l’international. Il précise que la majorité des étudiants extracommunautaires ne sont pas en licence 1 : « Des pans entiers de nos départements et disciplines (mathématique, physique, ingénieur, génie civil, génie électrique, physique etc.) ont un pourcentage très élevé d’étudiants étrangers, notamment en Master. » […]
Pierre van de Weghe, le vice-président des relations internationales de l’université Rennes-I, constate une baisse de 30% des préinscriptions. Pour lui l’effet d’éviction est manifeste mais, à l’instar [5] des autres universités, il estime qu’il faut prendre ces chiffres avec précaution : « La plateforme d’inscription a ouvert avec deux semaines de retard. De plus la seule indication concrète sera le nombre d’élèves définitivement inscrits à l’issue de l’été 2019. Toutes les demandent préinscriptions n’aboutissent pas une inscription définitive. » [6] L’inquiétude si elle est légitime doit « être relativisée ». Il précise également que le gros du contingent d’étudiants étrangers dans son établissement se situe en master (50%) et en doctorat (30%)…


Frais d’inscription des étudiants étrangers : lettre ouverte à Cédric Villani

Blog de Lionel Schwartz, Mediapart, 10 janvier 2019

[…]Cette mesure est profondément blessante pour les étudiants étrangers en France, ceci est abondamment relayé sur les réseaux sociaux. Il faut prendre le temps de comparer à la situation dans d’autres pays, en voici trois exemples éclairants :

En Belgique (communauté française) les étudiants d’une liste (établie par l’ONU) de 42 pays en voie de développement sont dispensés de frais supplémentaires, à cette liste la communauté française ajoute une liste de 11pays. Cela couvre en particulier (mais pas uniquement) les pays d’Afrique francophone.

Au Québec, l’UQAM, (Montréal), a renoncé à surtaxer les doctorants étrangers. En effet la surtaxe a abouti à une baisse du nombre de ceux-ci, qui a eu pour effet un fléchissement du nombre des contrats de recherches.

Les montants annoncés sont nettement supérieurs à ceux pratiqués, pour un même cursus à l’ETH à Zurich ou à l’EPFL à Lausanne (comptant évidemment pour ces deux structures frais d’inscription + frais de scolarité).
Ces exemples montrent que la décision a été prise sans qu’il y ait de réflexion sérieuse, et à mille lieux de la réalité du terrain.

Par ailleurs, et nous avons pu le constater au Vietnam, les dégâts faits par cette annonce sont déjà lourds. Les étudiants ne retiennent certainement pas le « Bienvenue en France » qui leur paraît au mieux ironique voire de mauvais goût, ils retiennent le coût des études et la manière expéditive dont ceci est annoncé. Même si on leur dit qu’il y des solutions, elles sont par trop incertaines et induisent de nouvelles complexités administratives.[…]

[rouge]Message de la Présidence de l’Université de Nantes [/rouge]

12 février 2019

[rouge]Quatre motions de l’Université Montpellier 3 [/rouge]

Motion adoptée par le CA du 27 novembre 2018
Le gouvernement a annoncé la semaine passée un projet de loi visant à instaurer des frais de scolarité pour les étudiant.e.s étrangers non communautaires sous la forme d’un plan nommé « Bienvenue en France - Choose me ». Ces frais de scolarité s’élèvent à hauteur de 2 800 € pour une année de licence et 3 800 € par année de Master.
Réuni le 27 novembre 2018, le Conseil d’administration de l’UPV réaffirme son attachement à une université accessible à tous et à toutes sans conditions de nationalité.
Il dénonce et demande le retrait de ce projet de loi présenté par le gouvernement.

Motion adoptée par le CA du 22 janvier 2019
Le conseil d’administration de l’Université Paul-Valéry réuni ce jour, mardi 22 janvier 2019, souhaite réitérer son opposition à l’augmentation des droits d’inscription des étudiants étrangers extra-communautaires.
Le Conseil d’administration considère que cette mesure,
- Si elle perdurait, serait un obstacle majeur à la démocratisation et à l’internationalisation de l’accès à l’enseignement supérieur.
- Accentue la sélection, contraire aux valeurs humanistes de l’Université Paul-Valéry Montpellier 3, (à ce jour 140 nationalités différentes et 18% d’étudiants étrangers internationaux sont présents sur le campus) en frappant les étudiants des pays les plus pauvres.
Le Conseil d’administration de l’Université Paul-Valéry Montpellier 3 demande à nouveau au gouvernement de renoncer à cette mesure afin que soit maintenu l’accueil équitable de tous les étudiants.

Motion adoptée par le CS du 30 janvier 2019
Le conseil de l’Ecole Doctorale 58 réuni le 30 janvier 2019 invite la Présidence de l’Université à concrétiser son opposition à l’augmentation massive des frais d’inscription pour les étudiants extra-communautaires. Il propose de s’associer aux établissements prévoyant d’utiliser toutes les possibilités réglementaires existantes pour permettre à ces étudiants de bénéficier d’un maintien du régime tarifaire actuel.
Les établissements sont au nombre de 12 :
Clermont-Auvergne, Aix-Marseille, Toulouse Jean-Jaurès, Lyon-II, Nanterre, Rennes-II, Angers, Le Mans, Tours, Rennes-I, Caen, Rouen et Strasbourg.

Les dégâts que causerait cette augmentation autant que le refus gouvernemental d’une concertation à ce sujet exigent que soient étudiées au plus tôt les solutions permettant de mettre en place cette exonération.

Motion adoptée par le CEVU du 5 février 2019
Le CEVU de l’Université Paul-Valéry, profondément opposé à toute augmentation des frais d’inscription, notamment pour les étudiants étrangers hors Union Européenne, se prononce pour l’abandon de cette mesure et pour appliquer dans la mesure du possible les mêmes frais d’inscription pour tous les étudiants quelle que soit leur origine.

* Motion contre l’augmentation des frais d’inscription des étudiants extra-communautaires

La 14e section du CNU (Études romanes), réunie le mercredi 30 janvier 2019, dénonce fermement la décision annoncée le 19 novembre dernier par le Premier ministre Edouard Philippe de faire passer dès la rentrée prochaine à 2770 euros – en licence - et 3770 euros – en master - les frais d’inscription à l’université pour les étudiants étrangers ne venant pas de pays de l’Union européenne.
La 14e section du CNU exprime en outre son indignation face aux propos de la Ministre de l’ESR devant le Sénat le 17 janvier dernier : « Les universités, opérateurs de l’État, doivent porter les politiques publiques décidées par l’État. Comme tous les fonctionnaires, les professeurs, les maîtres de conférences et le personnel administratif et technique ont un devoir d’obéissance et de loyauté, sauf délit qu’il conviendrait alors de dénoncer ». La 14e section du CNU considère que le devoir d’obéissance et de loyauté des Enseignants-Chercheurs va à la défense du service public de l’enseignement supérieur et de la recherche, à son ouverture et à son universalité.

Le Conseil National des Université ne saurait accepter que cette sélection par l’argent conduise à discriminer des étudiants, quels qu’ils soient, sur la base de leurs moyens financiers, les bourses promises étant bien loin de couvrir les besoins (le nombre de bourses annoncé – en outre, remis en cause chaque année – ne couvrira à cet égard qu’un peu plus de 5 % des cas potentiels).

Face au rejet quasiment unanime de ce projet par la communauté universitaire française (illustré par le nombre grandissant chaque jour de motions des instances universitaires, des présidences d’université, des sections du CNRS, des sociétés savantes, des revues académiques, de tous les syndicats de l’ESR etc.), la 14e section du CNU, en accord avec l’appel intersyndical du 18 janvier 2019, demande solennellement au gouvernement de renoncer sans délai à ce projet d’augmentation des droits d’inscription. Elle demande aussi que toute référence à cette mesure - qui n’a pour l’instant aucune existence légale - soit ôtée immédiatement du site de Campus France.

Motion votée à l’unanimité par l’assemblée générale de la 14ème section (Études romanes) du CNU, le 30 janvier 2019.


* Hausse des frais d’inscription à l’université : vers une fuite des doctorants étrangers ?

Balla Fofana, Libération, 25 janvier 2019.

Le futur passage des droits d’inscriptions de 380 à 3 770 euros pour la rentrée prochaine inquiète les enseignants chercheurs. De nombreux étudiants non-européens risquent de se décourager alors que les laboratoires de recherche ne peuvent pas fonctionner correctement sans eux. […]
La population totale de doctorants en France dépasse 70 000 personnes ; parmi elles 41% sont étrangères, dont 33% non européens. Ces pourcentages sont encore plus élevés « dans certains secteurs de pointe et sous tension », détaille dans son communiqué le syndicat des enseignants-chercheurs, Sup’Recherche-UNSA. « Préparer un doctorat c’est faire un travail de recherche pour une université (ou un organisme de recherche) et pour la recherche française en général, rappelle le président de la Confédération des jeunes chercheurs (CJC), Quentin Rodriguez. Taxer davantage des doctorants étrangers qui viendraient en France, c’est en quelque sorte mettre une taxe à l’ouverture internationale de la recherche. » Les étudiants chercheurs sont payés un peu plus de 1 400 euros nets mensuels. Avec cette hausse, les non-communautaires devront reverser « deux mois et demi de salaire à leur employeur. Ce qui correspond à toucher 9 mois de salaire sur 12 », regrette Rodriguez qui pointe « une situation paradoxale et absurde quand on souhaite le rayonnement de la France à l’étranger ». « Les étudiants internationaux collaborent avec des centres de recherche étrangers et continuent à travailler avec la France une fois rentrés dans leur pays », détaille David Flacher, maître de conférences à Paris XIII


* « Nommer “Bienvenue en France” une “révolution” discriminatoire et xénophobe à l’université est une bien lourde décision »

Tribune de Michel Naepels, Le Monde Campus, 11 janvier 2019.

[…] A la rentrée prochaine, les droits d’inscription des étudiants étrangers hors Union européenne doivent passer de 170 euros à 2 770 euros par an en licence et de 243 et 380 euros à 3 770 euros par an en master et doctorat. Les amphithéâtres de nos universités verront ainsi s’asseoir côte à côte certains étudiants qui payeront seize fois plus que leurs voisins pour suivre les mêmes formations.
Au début des années 1960, avec une intuition saisissante, André-Georges Haudricourt (1911-1996) mettait en ­rapport le traitement politique et social d’autrui avec les systèmes de production issus de la domestication des plantes alimentaires et des animaux. Cet anthropologue, linguiste, botaniste, agronome opposait les relations amicales avec les plantes et les animaux de sociétés ­océaniennes recherchant les apports extérieurs (ou ­« xénophiles ») au traitement pastoral de l’homme dans la civilisation occidentale, paternaliste et sélective.
Ayant notamment travaillé sur la Nouvelle-Calédonie, il concluait son article « Nature et culture dans la civilisation de l’igname » (L’Homme, 1964) par un éloge des ­horticulteurs kanak : « Chaque fois qu’ils peuvent se ­procurer la bouture d’une plante nouvelle, ils la rapportent chez eux ; ils échangent celles qu’ils possèdent. Le rapprochement s’impose avec les échanges d’enfants si courants en Océanie. Quel contraste avec l’endogamie, la xénophobie du cultivateur de céréales, qui doit chaque année ­“séparer le bon grain de l’ivraie”.  »


Non à la hausse des frais d’inscription pour les étudiants étrangers hors UE[/rouge]

[/rouge]
8 et demi, le Webzine du département Cinéma de Paris8.


Le pompon !

* Etudiants étrangers : une concertation pour calmer la contestation

Les Echos, Marie-Christine Corbier, 10 janvier 2019

Dans le milieu universitaire, par ailleurs, le profil des personnalités chargées d’animer la concertation fait jaser. Frédérique Vidal en a retenu cinq : Julien Blanchet (Conseil économique, social et environnemental et ex-président de la Fage), Philippe Gillet (Ecole polytechnique fédérale de Lausanne), Minh-Ha Pham (« PSL » - qui regroupe le Collège de France, l’Ecole normale supérieure ou Dauphine), Christophe Strassel (Cour des comptes et ex-directeur de cabinet des ministres de l’Enseignement supérieur sous le quinquennat précédent) et Pierre-Paul Zalio (Ecole normale supérieure Paris-Saclay).

« Ce panel fait la part belle aux grandes écoles. Où sont les universités, qui sont les principales concernées dans cette affaire ? s’étrangle un président d’université. On a vraiment l’impression d’être pris pour des cons. Si la ministre veut créer un nouveau mouvement dans le sillage des « gilets jaunes », elle est bien partie. »


Voilà, le sommet de la honte est atteint.

* [rouge]Mais « En même temps », dans Le Point…* [/rouge]


* Des députés de la majorité opposés à l’augmentation des droits d’inscription pour les étudiants étrangers[/rouge]
le Monde, Maryline Baumard et Camille Stromboni, 19 décembre.
Frédérique Vidal est venue en catimini à l’Assemblée, mardi, après avoir reçu un courrier de onze élus LRM.

[…] Bien qu’emballé dans une opération plus large censée attirer les étudiants internationaux en France et baptisée « Choose France », le plan gouvernemental a été compris comme une façon masquée de demander aux Africains (notamment) de rester chez eux et de lancer en revanche un appel du pied aux jeunes Chinois et autres étudiants de pays émergents[…]
[…]Les élus LRM rejoignent pour leur part la CPU, en se prononçant en faveur d’un ajournement de la hausse[…]

* Même juppé !


* « Madame la Ministre, souhaitez une Bonne année aux étudiants étrangers : renoncez à l’augmentation des droits d’inscription ! »

Lettre ouverte à Frédérique Vidal d’Hervé Christofol, Secrétaire général du SNESUP-FSU

Madame la Ministre,
A ce jour plus de la moitié des universités françaises sont opposées à l’augmentation des droits d’inscription des étudiants extra-communautaires.

Des centaines de motions de Conseils d’administration, de Conseils académiques, de laboratoires et de composantes ont exprimé l’indignation des personnels. [7] La CPU elle-même demande le retrait de cette décision qui n’a pas de cadre réglementaire et que l’administration fait pourtant entrer en application. Enfin plus de 80% de la communauté universitaire qui s’est exprimée à l’occasion des élections professionnelles a apporté son suffrage aux organisations syndicales opposées à cette mesure. Parallèlement les étudiants de nombreux établissements se mobilisent contre une décision qui porte atteinte au droit d’accès à l’enseignement supérieur pour des dizaines de milliers d’étudiants étrangers.

Face à une telle protestation, le SNESUP-FSU vous invite, Madame la Ministre, à annoncer enfin une bonne nouvelle afin que les étudiants extra-communautaires soient rassurés : le retrait immédiat de cette décision.
Bien sincèrement,

Hervé Christofol
Secrétaire général du SNESUP-FSU

* Motion du CA de la Comue Université Paris Lumières,[/rouge] 19 décembre 2108

Le CA de la COMUE UPL réuni le mercredi 19 décembre 2018, dénonce fermement la décision annoncée le 19 novembre dernier par le Premier ministre Edouard Philippe de faire passer à 2770 euros – en licence - et 3770 euros – en master - les frais d’inscription à l’université pour les étudiants étrangers ne venant pas de pays de l’Union européenne, à compter de la rentrée prochaine.
Paradoxalement dénommée « Bienvenue en France », cette sélection par l’argent revient à discriminer les étudiants étrangers sur la seule base de leurs moyens financiers, les bourses promises étant bien loin de couvrir les besoins. Ainsi seront fermées les portes des universités françaises aux étudiants, moins aisés. Présentée lors des Rencontres universitaires de la francophonie, cette mesure va en fait aboutir à une très forte diminution de la présence d’étudiants étrangers francophones en France.
Relevant par ailleurs le rejet quasiment unanime de ce projet par la communauté universitaire française (illustré par le nombre grandissant chaque jour de motions des instances universitaires, des présidences d’université, des sections du CNRS, des sociétés savantes, des revues académiques, de tous les syndicats de l’ESR etc.) le CA de la COMUE UPL demande instamment que ce projet d’augmentation des droits d’inscription soit abandonné sans délai et que soient retiré du site Campus France tous les éléments relatifs à ce projet.

* [rouge]Au Maroc, le rêve d’étudier en France se brise sur le coût[/rouge]
Libération, Théa Ollivier, correspondance au Maroc, 17 décembre 2018.

[…] Au Maroc, beaucoup d’étudiants ont appris la nouvelle alors même qu’ils entament des démarches auprès de Campus France (l’agence de promotion de l’enseignement supérieur français à l’étranger). Certains ont déjà payé des frais qui ne seront pas remboursés s’ils renoncent. « Nous n’avons aucun détail sur l’application de cette réforme et même Campus France est incapable de nous répondre », s’étonne Jacques Knafo, qui se demande ce que vont devenir les étudiants boursiers actuels.[…]
Face à ce grand flou, Mohamed, jeune étudiant en droit français à Oujda, s’est résigné à rester au Maroc. « La plupart de mes professeurs ont été formés en France. Où vont être formés les prochains ? » s’inquiète-t-il.

* Absence de concertation, pas d’arrêté publié, mais ....
Eugénie Barbezat, L’Humanité, 4 Décembre, 2018

[…] D’un point de vue législatif, ce qui est également très inquiétant, c’est l’empressement du gouvernement qui agit comme si les mesures annoncées avaient été entérinée alors que le ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation n’a encore publié aucun arrêté en ce sens.

"Si le gouvernement veut réellement que ces mesures soient applicables à la rentrée scolaire 2019/2020, il lui faut presser le mouvement car les étudiants étranger doivent remplir leur dossier de préinscription (obligatoire, via le site étudier en france, NDLR) avant la mi-janvier). Or aujourd’hui, il n’y a encore aucun arrêté du minitère, qui est seul habilité à le prendre. Par ailleurs, lorsque de tels changements sont prévu, le ministère devrait réunir le Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche (CNESER). Cet organe consultatif placé auprès du ministre chargé de l’enseignement supérieur ou du ministre chargé de la recherche est habituellement sollicié pour donner un un avis sur les questions relatives aux missions confiées aux établissements publics à caractère scientifique, culturel et professionnel dans les cas prévus par le code de l’éducation et aux établissements publics de recherche, relevant des articles L. 311-1 et L. 311-2 du code de la recherche, dans les cas prévus par le code de la recherche. Or, le CNESER n’a pas (encore ?) été consulté ", explique Maître Juan Prosper, avocat du SAF.


Motion de 23 revues de SHS contre l’augmentation des droits d’inscription des étudiants étrangers :[/rouge]
Agora débats/jeunesses ; Artefact ; Actes de la recherche en sciences sociales ; Actuel Marx ; Les Cahiers du genre ; Les Cahiers d’histoire. Revue d’histoire critique ; Les Carnets de géographes ; Contretemps ; Diasporas ; Genèses ; Genre en séries ; Genre, sexualité et société ; Histoire, médecine et santé ; Lusotopie ; Politique africaine ; Problèmes d’Amérique latine ; Nouvelles Questions Féministes ; Revue d’histoire des sciences humaines ; Revue des sciences sociales ; Sociétés contemporaines ; Temporalités ; Tracés. Revue de sciences humaines ; Travail, genre et Sociétés.

Le texte est ici.




*Lettre de Frédérique Vidal,
Ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche, aux présidents d’université et directeurs d’établissements

PDF - 385.7 ko
Lettre de F. Vidal

*Motion de la section 33 du Comité national de la Recherche Scientifique adoptée le 7 décembre concernant l’augmentation des frais d’inscription des étudiants non ressortissants de l’Union Européenne.

La section 33 du Comité national de la recherche scientifique exprime sa complète opposition au projet annoncé par le premier ministre de faire passer, dès la rentrée prochaine, les frais d’inscription des étudiants n’appartenant pas à l’Union européenne de 170 à 2770 € en licence et de 240 à 3770 € en master et en doctorat.

Cette mesure placera nombre d’étudiants étrangers qui ont déjà entamé leurs études en France dans une situation intenable : mis devant le fait accompli, ils et elles n’auront le choix que de payer (s’ils et elles le peuvent) ou de partir. Les portes de la formation à la recherche dans notre pays se fermeront à tous ceux et toutes celles qui n’auront pas les moyens nécessaires pour s’acquitter de ces frais (7540 € pour financer un master, et plus de 15000 € pour financer un doctorat, sachant qu’en moyenne la durée d’inscription en thèse s’élève à 4 ans).

Cette mesure ne peut que fortement contribuer à la marchandisation de l’enseignement supérieur : pourront s’acheter des diplômes ceux qui en auront les moyens, suivant une logique exactement contraire à celle du service public. La quasi-gratuité est en revanche une garante du fait que le mérite soit le critère premier dans l’obtention de ces diplômes.

Les chercheurs du CNRS, notamment ceux de l’InSHS, comme les universitaires, ont tissé de nombreux liens internationaux qui sont au coeur des évolutions scientifiques. Ces liens se traduisent par des venues d’étudiants étrangers encadrés en master et en doctorat par des universitaires et par des chercheurs des grands organismes comme le CNRS. Une telle mesure nuira considérablement à ces échanges scientifiques, à l’enrichissement, à la diffusion et au rayonnement de la recherche française, dont l’internationalisation est une des grandes priorités affichées par le CNRS et les universités.

Pour ces raisons, la section 33 du CNRS demande instamment l’abandon de cette mesure et incite toutes les instances du CNRS à relayer cette position auprès du ministère et du gouvernement.

Laure Quennouelle-Corre
Présidente de la section 33

Destinataires :
- Edouard PHILIPPE, premier ministre,
- Frédérique VIDAL, ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche,
- Antoine PETIT, président-directeur général du CNRS,
- Raphael GRANIER DE CASSAGNAC, président de la section 1, Peter HOLDSWORTH, président de la section 2, Isabelle BERBEZIER, présidente de la section 3, Laurence PRUVOST, présidente de la section 4, Philippe CLAUDIN, président de la section 5, Hubert COMON-LUNDH, président de la section 6, Pierre-Olivier AMBLARD, président de la section 7, Claude AMRA, président de la section 8, Brigitte BACROIX, présidente de la section 9, Françoise MASSINES, présidente de la section 10, Veronique SCHMITT, présidente de la section 11, Emmanuel MAGNIER, président de la section 12, Philippe HAPIOT, président de la section 13, François OZANAM, président de la section 14, Antoine MAIGNAN, président de la section 15, Boris VAUZEILLES, président de la section 16, Benpoit MAUSSER, président de la section 17, Philippe CARDIN, président de la section 18, François LOTT, président de la section 19, Yves GAUDIN, président de la section 20, Hugues ROEST CROLLIUS, président de la section 21, Laurent KODJABACHIAN, président de la section 22, Eric MARECHAL, président de la section 23, Marc BILLAUD, président de la section 24, Philippe FAURE, président de la section 25, Pascal BARONE, président de la section 26, François TROTTEIN, président de la section 27, Monique BERNARD, présidente de la section 28, Fabrice VAVRE, président de la section 29, Gudrun BORNETTE, présidente de la section 30, Isabelle THERY-PARISOT, présidente de la section 31, Laurent SCHNEIDER, président de la section 32, Nabil HATHOUT, président de la section 34, Philippe HOFFMANN, président de la section 35, Jean Pierre LE CROM, président de la section 36, Claude DIEBOLT, président de la section 37, Nathalie LUCA, présidente de la section 38, Olivier COUTARD, président de la section 39, Didier DEMAZIERE, président de la section 40, Didier BRESCH, président de la section 41, Dmitry PEAUCELLE, président de la commission interdisciplinaire 50, Sandro VAIENTI, président de la commission interdisciplinaire 51, Ginette SARACCO, présidente de la commission interdisciplinaire 52, Yannick BARTHE, président de la commission interdisciplinaire 53, Florian LESAGE, président de la commission interdisciplinaire 54


Pendant ce temps-là, en Albanie…

« Albanie : les étudiants se mobilisent pour une baisse des frais de scolarité » RFI, 12 décembre 2018

Des milliers d’étudiants albanais ont participé mardi 11 décembre à Tirana à la plus grosse manifestation depuis le début de leur mouvement la semaine dernière pour demander une baisse de leurs frais de scolarité. Entamée il y a une semaine, cette mobilisation étudiante est inédite dans les universités depuis les manifestations de 1990 contre le régime communiste.


*Hausse des droits d’inscription à l’université pour les étudiants étrangers
Les sociétés savantes réagissent
Publiée le 07.12.2018
La Société Mathématique de France, en coordination avec de nombreuses sociétés savantes, réagit à la hausse des frais d’inscription à l’Université pour les étudiantes et étudiants étrangers hors-UE.

Nous, sociétés savantes, au nom de toutes les disciplines scientifiques et des mondes académiques que nous représentons, manifestons notre opposition à la mesure de hausse des droits d’inscription à l’Université pour les étudiants étrangers « non communautaires », annoncée par le premier ministre Édouard Philippe le 19 novembre dernier, sans concertation préalable avec la communauté académique.

Pour ces étudiants et étudiantes extra-communautaires, les droits d’inscription vont passer de 170 euros à 2770 euros par an en Licence et de 243 et 380 euros à 3770 euros par an en Master et Doctorat. La réforme est loin d’être anecdotique : 260 000 étudiants et étudiantes hors Union Européenne viennent chaque année rejoindre les bancs des amphithéâtres français. Avec cette annonce, c’est ainsi une nouvelle page de l’histoire de l’enseignement supérieur qui est en train de s’écrire, dans laquelle les principes fondamentaux d’égalité d’accès au savoir sont remis en question. Des effets sur la venue pour études en France de ces étudiants et étudiantes sont à prévoir, qui toucheront d’abord les plus démunis, issus de pays en développement qui ne peuvent pas les soutenir suffisamment. L’accès au savoir doit être libre et sans frontières, et ne doit pas être réservé à celles et ceux qui peuvent payer plusieurs milliers d’euros de frais annuels pour apprendre et faire de la recherche.

Cette mesure, discriminatoire et injuste, répondra-t-elle à l’ambition affichée par le gouvernement d’accroître l’attractivité de l’enseignement supérieur français ? La Cour des comptes a fait état de résultats contrastés lors de l’instauration de droits d’inscription différenciés pour les étudiants et étudiantes étrangers extra-communautaires dans d’autres pays et souligne la possibilité d’un effet d’éviction. Comme elle le fait remarquer, la réforme pourrait finalement avoir un effet mineur sur les recettes, mais risque de réduire de manière significative la diversité des profils dans le monde de l’enseignement supérieur et de la recherche français, nous privant ainsi d’une richesse d’échanges et de liens nécessaires à la constitution de nos savoirs. L’ironie de ce projet est qu’il touchera particulièrement les étudiants et étudiantes de la francophonie, en premier lieu ceux qui sont originaires du continent africain dans son ensemble (ils sont 150 000 actuellement en France), mettant ainsi en danger notre politique de coopération universitaire qui a fait de cet espace l’un des piliers de l’internationalisation de l’enseignement supérieur et de la recherche français au cours de ces dernières années. Adopter ce décret, c’est donc aussi compromettre l’avenir de nos relations scientifiques avec cette région en plein essor, puisque les étudiants et étudiantes d’aujourd’hui seront les scientifiques de demain, dans et hors le monde académique. C’est enfin menacer très gravement le développement de la francophonie comme espace de communication et de savoir partagés.

Depuis le Moyen Âge, la France a accueilli dans ses universités celles et ceux qui venaient y chercher le savoir et la culture. Les défis du monde contemporain et de la planète exigent encore plus qu’autrefois l’échange international des connaissances scientifiques. Ils nous enjoignent aussi de ne pas soumettre davantage la recherche à la logique de la concurrence, et à celle des frontières et des « défense d’entrée » de tous ordres.

Nous considérons ainsi que l’instauration de droits d’inscription différenciés aura un effet globalement négatif pour la France et la francophonie, et demandons solennellement son retrait. Nous appelons à une réflexion incluant les acteurs du monde académique sur la stratégie générale de l’Etat en ce qui concerne l’avenir et le financement du service public de l’enseignement supérieur et de la recherche qui, selon le code de l’éducation, “doit assurer à toutes celles et à tous ceux qui en ont la volonté et la capacité l’accès aux formes les plus élevées de la culture et de la recherche, sans distinction d’origine et de milieu social”.

Liste des signataires :

• Sébastien Barot au nom de la Société Française d’Ecologie et d’Evolution
• Olivier Berné, au nom de la Société Française d’Astronomie et d’Astrophysique
• Muriel Darmon, au nom de l’Association Française de Sociologie
• Antoine le Blanc, au nom du Comité National Français de Géographie
• Matthieu Hély au nom de l’Association des sociologues enseignant-e-s du supérieur
• Société Française de Psychologie
• Laure Carbonnel au nom de l’Association Française d’ethnologie et d’anthropologie
• Société Française de Neurologie
• Patrick Lemaire, au nom de la Société Française de Biologie du Développement
• Dominique Valérian, au nom de la Société des Historiens Médiévistes de l’Enseignement Supérieur Public
• Lydia Kerkerian-Le Goff, au nom de la Société des Neurosciences
• Emmanuel Fureix, au nom de la Société d’histoire de la Révolution de 1848 et des révolutions du XIXe siècle
• Andy Smith, au nom de l’Association Française de Science Politique
• Clément Thibaud, au nom de l’Association des Historiens Contemporanéistes de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche
• Corine Maitte, au nom de l’Association Française d’Histoire des Mondes du Travail
• Stéphane Seuret, au nom de la Société Mathématique de France
• Thierry Horsin, au nom de la Société de Mathématiques appliquées et industrielles.
• Florence Jany-Catrice, au nom de l’Association Française d’Economie Politique
• Anne Boyé, au nom de l’association femmes et mathématiques

* "Frais d’inscription pour les étrangers : le choix de l’inégalité", par Denis Merklen, Professeur de sociologie à l’université Sorbonne Nouvelle. Tribune parue dans Libération le 10 décembre 2018 :
En décidant d’augmenter, dès la rentrée 2019, les droits d’inscription pour les étudiants extra-européens, le ministre de l’Education nationale écorne l’idéal d’universalité à laquelle l’université prétend.
A lire sur le site de Libération.

* Université Paris 8 : Motion de l’UFR de Langues et Cultures Etrangères : L’UFR des Langues et Cultures Etrangères de l’Université Paris 8, fidèle à sa tradition d’accueil et d’échange à l’égard d’étudiants et d’enseignants de plusieurs continents, dénonce avec fermeté la hausse disproportionnée des frais d’inscription des étudiants étrangers extracommunautaires. Cette hausse, qui pénalisera des étudiants issus de familles modestes et de pays en difficultés, fragilise les missions et le sens même des enseignements et des recherches de cette UFR, ainsi que, de façon concrète, certains de ses accords et partenariats internationaux. Au-delà, elle va à l’encontre de la tradition universaliste et des valeurs de l’Université française. En empêchant certains étudiants étrangers de poursuivre leurs études en France, l’Université française renonce à être un lieu de partage ouvert à tous et à transmettre, autant que la culture française dans le monde, les valeurs humanistes dont elle a historiquement été garante.

* « Des universités bloquées contre la hausse des frais d’inscription pour les non-Européens »
Mediapart 10 décembre 2018, Faïza Zerouala

* Motion votée à l’unanimité par la Commission de la formation et de la vie universitaire de Paris 8, lors de sa séance du 6 décembre dernier, sur les frais d’inscription des étudiants étrangers

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* Nanterre : plusieurs bâtiments bloqués ce 10 décembre[/rouge] (Ramnoux, Rouch, Lefebvre, Zazzo, Rémond, Maier, Ricoeur, Allais, Veil, Éphémère 2, Milliat.), et grosse AG.

Communiqué de la présidence et des directions d’UFR (10 décembre, 12h)
La présidence et les directions d’UFR rappellent leur opposition à la hausse des droits d’inscription pour les étudiants étrangers et s’engagent à continuer à agir comme ils l’ont déjà fait auprès des pouvoirs publics pour porter cette opposition. En témoigne la motion de la CFVU du 3/12/2018.
Nous invitons les étudiants qui souhaitent se mobilier à utiliser d’autres moyens que le blocage des bâtiments et des examens, compte tenu de l’ampleur de ses effets négatifs pour toute la communauté. Les personnels enseignants et administratifs de l’université ont largement fait savoir qu’ils ne souhaitent pas décaler le calendrier universitaire ou aménager les partiels et examens. Ceux-ci ne seront pas convertis en examens en ligne ou en devoirs maisons, et ne donneront pas lieu à dispense. Les épreuves qui ne pourraient se tenir seront renvoyées à la session 2.
Soucieux de défendre la démocratie universitaire, qui passe tout d’abord par les différents conseils élus, nous préconisons l’organisation d’une consultation électronique.
La présidence et les directions d’UFR

* Rennes 2 bloquée
* Avignon : fermeture administrative prolongée[/rouge] (lire ici)

* CA de la Fage (hé hé) : "Le Conseil d’Administration de la FAGE a réaffirmé à l’unanimité sa position contre l’augmentation des frais d’inscription pour les étudiants internationaux hors Union Européenne et emploiera tous les moyens possibles pour faire reculer le gouvernement"

* Motion du CA de Paris 13 (7 décembre)

* Un nouveau communiqué de la CPU.
à lire ici.

[…]Le plan « Bienvenue en France » présenté par le gouvernement pose clairement les enjeux de la place de la France dans un espace de l’enseignement supérieur et de la recherche aujourd’hui mondialisé et en pleine mutation. Il propose des mesures positives et attendues, comme la simplification des procédures administratives en matière de visa, une augmentation significative du nombre de bourses, le développement en coopération de campus à l’étranger ou l’amélioration de la qualité d’accueil dans nos établissements. Ces mesures sont absolument essentielles alors que la France vient de perdre une place en termes d’attractivité internationale.

Pour opérer un saut qualitatif dans nos politiques d’accueil des étudiants internationaux, qui ont déjà progressé, nous avons besoin de moyens supplémentaires mais l’augmentation générale des droits d’inscription annoncée ne constitue pas une réponse adaptée, car elle porte en elle le risque important d’exclure des étudiants et des doctorants que nous accueillons aujourd’hui.[…]

Le conseil d’administration de la CPU demande que l’entrée en vigueur des dispositions en cause soit suspendue, le temps qu’un groupe de travail associant les établissements d’enseignement supérieur et les ministères concernés en mesure l’impact et en précise les modalités d’application

* Vœu relatif à l’augmentation des frais d’inscription dans les Universités
Déposé par Nicolas Bonnet Oulaldj, Jean-Noël Aqua, et les élu·e·s du Groupe Communiste-Front de Gauche au Conseil de Paris[/rouge]

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Vœu Conseil de Paris

* Augmentation des frais de scolarité des étudiants étrangers : « Si j’avais su, je ne serais pas venu » Kim Guiot[/rouge], Libération.

Quelque 2 000 étudiants et lycéens ont protesté ce jeudi à Paris contre la réforme des frais de scolarité à l’université, qui prévoit une très forte augmentation pour les étudiants extra-européens. Ce jeudi 6 décembre après-midi, quelque 2 000 jeunes gens se sont regroupés devant le siège parisien de Campus France.

* Blocages à Paris, 5 décembre.

Les universités de Tolbiac et de la Sorbonne sont bloquées, rapporte France BleuParis. Les étudiants protestent contre l’augmentation des frais d’inscription à la faculté pour les jeunes étrangers. A Tolbiac, les cours sont annulés depuis ce mercredi matin, où l’accès aux salles de cours est bloqué par des "barricades" de chaises et de tables, a appris franceinfo auprès d’un membre du collectif "Le poing levé", l’un des meneurs du mouvement. […]. Le président de La Sorbonne, bloquée mardi, rappelle que vendredi dernier le conseil d’administration a déjà dit non à ce projet. De son côté l’Unef, deuxième syndicat étudiant, appelle à une journée de mobilisation le 13 décembre 2018 contre la hausse de ces frais d’inscription annoncée par le gouvernement.

* « Nous, écoles françaises d’art, refusons la hausse des frais d’inscription pour les étudiants africains »

Dans une tribune du Monde, 44 établissements dénoncent la stratégie « discriminatoire » que représente l’augmentation des droits universitaires pour les étrangers.

* Motion du Conseil académique de Paris 1 - 4 décembre 2018[/rouge]

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Motion Paris 1

* Motion du CA de l’ENS-ULM - 3 décembre 2018[/rouge]

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Motion ENS-Ulm

* Déclaration des directions de centres de recherches et des responsables de formation de l’EHESS contre le projet sur les droits d’inscription universitaires pour les étudiantes et étudiants hors Union européenne

Le gouvernement prévoit de multiplier par dix ou quinze les droits d’inscription universitaire pour les étudiantes et étudiants hors Union européenne nouvellement inscrits dans un cycle. Si le décret est promulgué, ceux-ci seront dès la rentrée 2019 contraints de débourser annuellement 3 770 euros en master et en doctorat (contre 243 euros en master et 380 euros en doctorat actuellement). Cela créera de nouvelles inégalités intolérables entre les étudiantes et étudiants en fonction de leurs origines géographiques.

Ce projet a pour objectif, selon ses promoteurs, d’attirer en France davantage d’étudiants et d’étudiantes. Mais quoi qu’en dise le gouvernement, cette mesure discriminatoire aura un effet dissuasif immédiat. L’EHESS, ses formations et ses laboratoires seront particulièrement pénalisés : en 2017-2018, un tiers de ses étudiantes et étudiants viennent de pays hors UE (29 % d’Amérique latine, 26 % d’Asie, 17 % d’Afrique). Ce péril n’affectera pas que les formations spécialisées en “aires culturelles” : tous les laboratoires accueillent et forment de jeunes chercheuses et chercheurs internationaux. Ce ne sont pas les 8 000 bourses supplémentaires annoncées (sans garantie de pérennité) qui pourront compenser cette augmentation massive des frais d’inscription, en raison de leur nombre dérisoire au regard des 300 000 personnes concernées.

A l’EHESS, les étudiants et étudiantes internationales apportent, par leurs travaux et collaborations, une contribution essentielle au dynamisme de la recherche, à son rayonnement et au développement de ses partenariats. Nous nous opposons donc à un projet [8] qui, loin de favoriser l’accueil et les conditions d’étude de ces étudiants et étudiantes, les compliquerait encore davantage.

Sont signataires de ce texte :

> Le Conseil scientifique de l’EHESS

> Les directions des centres de recherches suivants :

Aix-Marseille Sciences économiques / Aix-Marseille School of Economics
Centre Alexandre-Koyré
Centre d’analyse et d’intervention sociologique
Centre d’analyse et de mathématique sociale
Centre Asie du Sud-Est
Centre d’étude sur la Chine moderne et contemporaine
Centre d’étude de l’Inde et de l’Asie du Sud
Centre d’études des mondes russe, caucasien et centre-européen
Centre d’études des mouvements sociaux
Centre d’études nord-américaines
Centre d’études en sciences sociales du religieux
Centre d’études sociologiques et politiques Raymond Aron
Centre d’études turques, ottomanes, balkaniques et centrasiatiques
Centre européen de sociologie et de science politique
Centre Georg Simmel - Recherches franco-allemandes en sciences sociales
Centre d’histoire et de théorie des arts
Centre Maurice Halbwachs
Centre de recherche sur les arts et le langage
Centre de recherche et de documentation sur l’Océanie
Centre de recherche médecine, sciences, santé, santé mentale, société
Centre de recherches sur le Brésil colonial et contemporain
Centre de recherches historiques
Centre de recherches sur les mondes américains
Chine, Corée, Japon
Groupe de sociologie pragmatique et réflexive
Institut interdisciplinaire d’anthropologie du contemporain
Institut Jean Nicod
Institut Marcel Mauss
Institut des mondes africains
Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux
Laboratoire d’anthropologie sociale
Laboratoire interdisciplinaire solidarités, sociétés, territoires
Mondes américains

> Les responsables des formations suivantes :

Formation doctorale “Anthropologie”
Formation doctorale “Arts et langage”
Formation doctorale “Études politiques”
Formation doctorale “Histoire”
Formation doctorale “Sciences de la société”
Formation doctorale “Sciences sociales (Marseille)”
Formation doctorale “Sociologie”
Formation doctorale transdisciplinaire de l’EHESS
Formation doctorale “Territoires, sociétés, développement”
Master “Analyse et politique économiques”
Master “Archéologie, sciences pour l’archéologie”
Master “Ethnologie et anthropologie sociale”
Master “Étude comparative du développement”
Master “Études asiatiques”
Master “Études politiques”
Master “Genre, politique, sexualité”
Master “Histoire et civilisations”
Master “Histoire des sciences, technologies, sociétés”
Master “Migrations”
Master “Mondes médiévaux”
Master “Musique”
Master “Pratiques de l’interdisciplinarité en sciences sociales”
Master “Recherches comparatives en anthropologie, histoire, sociologie”
Master “Sciences économiques et sociales”
Master “Sciences des religions et société”
Master “Sociologie générale”
Master “Sociologie et statistique”
Master “Territoires, Espaces et Sociétés”
Master européen Erasmus Mundus “Territoires européens (civilisation, nation, région, ville) : identité et développement”
Master “Théories et pratiques des arts et du langage”

D’autres signatures seront le cas échéant ajoutées à cette liste dans les prochaines heures. Consultez le document en ligne :
https://mensuel.framapad.org/p/droits-inscription-ehess-04-12-2018

* « Attirer les « meilleurs » étudiants étrangers : genèse d’une politique sélective »
The Conversation, 3 décembre 2018

Les gouvernements précédents ont ainsi tracé la voie des réformes actuelles. L’augmentation des frais de scolarité pour les étudiants étrangers extra-communautaires aura pour principal effet d’accélérer des tendances déjà bien engagées conduisant à la reconfiguration des caractéristiques des mobilités étudiantes vers la France, à moins qu’une mobilisation généralisée du secteur universitaire et, plus généralement, de l’ensemble de la société française ne parvienne à contrer ces réformes.

* Contre l’augmentation sans concertation des frais d’inscription annuels pour les étudiants étrangers, tribune sur un blog de Médiapart, 3 décembre 2018
Prés de 450 universitaires réclament « le retrait immédiat » de l’augmentation annoncée des frais d’inscription pour les étudiants étrangers. Cette mesure étant jugée « indigne de notre Institution et de ses valeurs d’accès indiscriminé au savoir, quel que soit l’âge, le sexe, la religion, la nationalité et le niveau de richesse économique. »

* Communiqué de QSF sur l’augmentation des droits d’inscription des étudiants étrangers et l’attractivité de l’université française

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* Etudiants étrangers : « L’attractivité par le prix, une hypothèse (très) risquée", tribune de Mathieu Gallou, président de l’Université de Bretagne, Le Monde, 3 décembre 2018.

[bleu]Il y a d’autres motions de directions d’universités aujourd’hui (3 décembre), mais tellement tièdes et molles que SLU ne les publie pas… (du genre « Pas d’inquiétude, ça ne touchera pas les étudiants en cours de cycle », Ouf ! ou « OMG ! on va perdre des étudiants ! »[/bleu])

* Lettre ouverte à Edouard Philippe, par Sagar Mbengue, L2 Sciences et Humanités, Aix-Marseille Université, 30 novembre 2018[/rouge]
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* Motion adoptée à l’unanimité par la Commission recherche plénière Université de Lyon 2, le 26/11/18 :
« La Commission recherche de l’Université Lumière Lyon 2 réunie le 26/11/2018, ayant pris connaissance de l’annonce du gouvernement d’augmenter les droits d’inscription à l’Université pour les étudiant.es étranger.es hors Union Européenne, exprime sa profonde opposition à cette mesure et demande que les droits d’inscription à l’Université ne soient pas augmentés, quelle que soit l’origine des étudiant.es. »

*Le CAC de l’Université de Rouen Normandie dénonce vivement la décision du gouvernement d’augmenter les frais de scolarité des étudiants extra-communautaires, qui passent de 170€ à 2770 € en licence et, respectivement, de 243€ et 380€ à 3770 € en master et doctorat.
Cette décision remet en cause tant le principe fondateur d’une université française ouverte à tous que la stratégie internationale de la France en matière d’accueil d’étudiants étrangers. Depuis des dizaines d’années, cet accueil a été un outil au service de l’attractivité de la France sur la scène internationale, en particulier auprès des pays francophones. Sortir de cette stratégie pour rentrer dans une compétition internationale en matière de formation aura des conséquences profondes sur les attentes des publics et les valeurs de l’enseignement supérieur. Au sein même du territoire national, cette mesure est de nature à accélérer la différenciation en cours des universités.
Le triplement annoncé des bourses et les exonérations, dont les conditions d’attribution restent à préciser, ne permettront pas de répondre à l’ensemble des sollicitations et de nombreux étudiants vont devoir renoncer à leurs projets de formation en France en raison du niveau des frais d’inscription. Cette éviction concernera les régions du monde les plus pauvres et, plus généralement, les étudiants les moins fortunés. Cette décision n’est pas compatible avec notre projet d’établissement qui place l’ouverture sur le monde comme un de ses axes stratégiques.
Le CAC de l’Université de Rouen Normandie demande donc au gouvernement de revenir sur cette décision, et reste disposé à étudier toutes les propositions visant à favoriser l’accueil des étudiants étrangers en France."

* Communiqué de l’AUREF

Droits d’inscription pour les étrangers extra-communautaires

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*600 personnes en Assemblée Générale à l’Université de Paris 8 sur les frais d’inscription : 30 novembre 2018

* Appel des associations de la Confédération des jeunes chercheurs contre la hausse des frais d’inscription du supérieur, 25 novembre 2018.

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* Pour une université française ouverte sur le monde->http://www.univ-poitiers.fr/actualites/international/pour-une-universite-francaise-ouverte-sur-le-monde-1653268.kjsp], communiqué de l’équipe présidentielle de l’Université de Poitiers

* Les CA de Lille, Rennes 2 et Montpellier 3 ont également pris position contre cette mesure.

* Caen : rassemblement de soutien aux étudiants étrangers
Un rassemblement de soutien aux étudiants étrangers est prévu ce mercredi 28 novembre 2018, à Caen (Calvados), à 13h30 devant les bâtiments du CROUS, à l’appel de l’AG de lutte contre toutes les expulsions et plusieurs syndicats étudiants. Ils déplorent une situation d’urgence financière chez certains étudiants étrangers.

*AG interne à l’EHESS : contre l’augmentation des frais d’inscription - Etudiants et enseignants de l’Ecole - RV mardi 27 novembre à 18h dans le hall du 54 bd Raspail. https://www.facebook.com/events/202260134020272/ …

** AG Paris 8 le mardi 27 novembre à midi

*Assemblée Générale à Tolbiac vendredi 30 novembre à 12h

* Frais d’inscription à l’université L’UNEF et les étudiants étrangers appellent à un rassemblement ce samedi.[/rouge] (VdN, 26 novembre)

Nous refusons de nous laisser faire, le 1er décembre nous appelons donc à nous rassembler pour protester !

1er décembre, à Paris : RDV 12h place du Panthéon

Lundi 19 novembre, Edouard Philippe a annoncé l’augmentation des frais d’inscription pour les étudiant·e·s étranger·e·s ne venant pas de l’Union Européenne. Les frais d’inscription en licence passeraient à 2770€ ( contre 170€ aujourd’hui) en master et doctorat à 3770€ ( contre 240€ aujourd’hui).
Ces frais s’appliqueraient dès la rentrée prochaine pour l’ensemble des étudiant·e·s souhaitant arriver en France et pour les étudiant·e·s déjà inscrit·e·s en France qui changeraient de cycle universitaire (passeraient de la licence au master).

Nous refusons cette mesure discriminatoire qui trie sur l’argent les étudiant·e·s autorisé·e·s à venir étudier en France. Avec cette augmentation c’est les portes de l’enseignement supérieur français qui se ferment et des milliers de jeunes qui n’auront donc pas les moyens de venir/ou de rester étudier en France. Ce n’est pas aux étudiant·e·s de compenser le désengagement financier de l’Etat dans les universités !

Organisations appelantes :
UNEF (Union Nationale des Etudiants de France),
FESSEF (Fédération des Etudiants et Stagiaires Sénégalais de France),
UEAF ( Union des Etudiants Algériens de France),
UEVF (Union des Etudiants Vietnamiens en France),
ECAF (Etudiants et Cadre Algériens de France),
DIDF-Jeunes,
COLCREA (Association d’étudiants et créateurs colombiens en France),
UESNF (Union des Etudiants et Stagiaires Nigériens de France),
FEGAF (Fédération des Etudiants Gabonais de France),
AJGF (Association des Jeunes Guinéens de France),
ADEM (Association des Diplomés et Etudiants Maliens),
JBF (Jeunes Burkinabé de France),
L’étudiant 221 – Sunugal,
FLAP (Réseau Franco-Libanais Académiques et Professionnels)
AMGE-Caravane (Associations des Marocains en Grandes Ecoles)
ADEEF (association des étudiants égyptiens de France)

.........................................................................................................................................

- "Des étudiants étrangers aux gilets jaunes", billet invité sur le blog du groupe Jean-Pierre Vernant, 20 novembre 2018.

- Pétition 1 adressée au premier ministre : Non à l’augmentation des frais d’inscription pour les étudiant.e.s étranger.e.s !

- "Vers des études payantes pour tous ?", ben oui, c’est dans la logique de "l’autonomisation" des universités. Tribune de Léonard Moulin, Institut national d’études démographiques (Ined) , David Flacher, professeur d’économie à l’Université de Technologie de Compiègne et Hugo Harari-Kemardec, Ecole normale supérieure de Paris Saclay dans Libération du 20 novembre 2018

- "Frais d’inscription pour les étudiants étrangers : « Une logique contraire au service public » Entretien de Faïza Zerouala avec Hugo Harari-Kermadec, maître de conférences en économie à l’ENS Paris-Saclay, dans Médiapart, 20 novembre 2018

- La Cour des Comptes donne un petit coup de pouce au gouvernement, elle "préconise une hausse des droits d’inscription à l’université", Le Monde, 21 novembre 2018

- "Etudiants étrangers : « Monsieur le premier ministre, vous ne connaissez pas notre réalité », tribune d’Augusta Linardi, ancienne étudiante brésilienne, devenue journaliste, Le Monde, 21 novembre 2018

- Eric Fassin et Bertrand Guillarme analysent la géopolitique à l’oeuvre dans cette mesure : "Etudiants étrangers : « Attirer les plus riches et, en même temps, écarter les plus pauvres », Le Monde, 21 novembre 2018. Pdf du texte ici.

- Frais de scolarité dans l’enseignement supérieur. Arguments et résistance internationale, les auteurs de la tribune dans Libération (Hugo Harari-Kermadec, Léonard Moulin et David Flacher) développent leurs arguments dans Contretemps, 21 novembre 2018.

- "L’éducation payante repose sur des idées reçues", tribune de Christian Joschke maître de conférences à l’université Paris Nanterre, chercheur invité à l’université de Princeton (États-Unis), dans Libération, 21 novembre 2018

- Frais d’inscription pour les étudiants étrangers : Guéant sort de ce corps ! - la réaction de Yann Bisou sur son blog (22 novembre 2018). Il est le premier à relever que « La police des étrangers ne fait pas partie des missions des universités, elles d[oivent] informer, pas contrôler. Or avec la réforme, les universités n’auront d’autre solution que de contrôler les titres des étudiants puisque le montant des droits d’inscription dépend de leur statut : inscrit ou non inscrit dans un cycle, résident ou non résident, etc. »

- Augmenter les frais d’inscription des étudiants étrangers ? Pas en mon nom, billet de Paul Cassia, professeur d’université en droit, sur son blog de Médiapart, 22 novembre 2018

- "On étudie ici, on reste ici", tribune d’un collectif d’élèves de l’ENS, Libération, 22 novembre 2018

- Rennes. Les étudiants étrangers écrivent au Premier ministre, Ouest France, 22 novembre 2018

- D’ailleurs, c’est curieux, mais "https://etudiant.lefigaro.fr/les-ne...", c’est Le Figaro qui l’écrivait, en 2014, il est vrai, avant le nouveau Monde.

- En plus, accueillante, la France ne l’est même pas vraiment : « Bienvenue en France  » aux étudiants étrangers, vraiment ?, The Conversation, 20 novembre 2018

- Pétition 2 adressée aux enseignants-chercheurs : "Pour le maintien d’un enseignement supérieur ouvert et accessible à tous"

- La CP-CNU, réunie le 23 novembre 2018 en session plénière, a voté la motion suivante : "La CP-CNU s’inquiète du renforcement des inégalités sociales dans l’ESR
et s’oppose à toute augmentation significative des droits d’inscription
des étudiants."

- La présidence de l’université Paris 8

[…]Cette multiplication par 16 des droits d’inscription représente en effet une forme d’exclusion et va à l’encontre du principe constitutionnel d’égalité et des conventions internationales qui interdisent les discriminations. Elle s’oppose au Droit à l’éducation, inscrit dans l’article 26 de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948. Si la précipitation et le flou dans la mise en place de cette mesure ne permettent pas d’en évaluer toutes les conséquences, une telle augmentation aura inévitablement un impact réel sur les étudiants confrontés à des difficultés économiques. Notre université connaîtra aussi une baisse d’attractivité d’autant plus conséquente qu’elle a noué des liens forts avec les pays de la francophonie et des Suds.[…]

- La CPU, par contre…

[…]la CPU a pris connaissance de la décision annoncée d’augmenter les droits d’inscription des étudiants provenant de pays non-membres de l’Union européenne. Cette mesure constitue un changement de paradigme dans la politique de la France dont il est difficile à ce stade d’apprécier tous les effets.[…]
Les mesures annoncées doivent nous permettre de mieux accueillir celles et ceux qui, venant de l’étranger, nous font confiance pour construire leur projet personnel. […] Il conviendra également de promouvoir une politique ambitieuse de logements étudiants et d’amélioration des campus pour en faire des vitrines du savoir-faire et de l’excellence français.

Six universitaires critiquent la hausse des frais universitaires pour les étudiants étrangers, estimant que « si le gouvernement s’engageait dans cette voie (…) les conséquences sociales de cette politique (…) contribueront à fortement éloigner des jeunes des études supérieures (…) et à l’endettement massif de ceux qui s’y engageraient ».


- « Augmentation des droits d’inscription pour les étrangers : le choix de l’inégalité.
TRIBUNE. Sous le label "Bienvenue en France", le gouvernement érige un monument d’hypocrisie et de cynisme. » samedi 24 novembre 2018, [/rouge], par 4 enseignants chercheurs de Paris8, NouvelObs.

[…] Si elle est maintenue, cette réforme des droits d’inscription laisse prévoir de nombreux drames humains dans les universités françaises. La nôtre, Paris-VIII, compte plus de 30% d’étudiants étrangers, dont un grand nombre, originaires d’Afrique, sont incapables de payer des droits aussi élevés et, pour la plupart, ne seront pas éligibles aux bourses annoncées.
Il est clair en effet que le nombre de ces bourses – 15.000, au lieu des 7.000 actuelles – est bien inférieur au nombre d’étudiants étrangers actuellement en France (surtout ceux d’Afrique noire et du Maghreb) ou potentiellement candidats. Avec 15.000 bourses pour les 324.000 étudiants étrangers, dont 150.000 Africains, cela réduira de facto les admissions de manière massive.


- « #BienvenueEnFrance », Affordance.info, 25 novembre.
• #BienvenueEnFrance. Mais putain quelle bande d’enfoirés.
• Arguments moisis et excuses à la con.
• Témoigner et réfléchir. Et puis surtout dénoncer et agir.

Et n’allez surtout pas m’expliquer qu’avec l’argent des plus riches on va créer davantage de bourses pour les plus pauvres. C’est du pur bullshit comme démontré dans la plupart des articles que vous trouverez sous les liens mentionnés dans ce billet, notamment une nouvelle fois chez Paul Cassia :
"Le Premier ministre s’est félicité à l’avance de « l’équité solidaire » (sic) qui consisterait à ajouter 14 000 bourses aux 8 000 existantes au bénéfice des étudiants internationaux, alors que dans la période considérée 180 000 étudiants internationaux de plus sont espérés. Concrètement donc, sur 500 000 étudiants internationaux, 21 000 pourront éventuellement être boursiers - 4% ! -, quand au moins 479 000 ne le seront pas…"


• L’université, l’attractivité, la rentabilité et l’employé du moi(s) […]
• "Donner un cours" dans l’économique de la connaissance.[/rouge]

- Comment le gouvernement veut trier les étudiants étrangers, par un collectif de philosophes, AOC, 26 novembre 2018[/rouge]

L’augmentation de 7000 à 15000 du nombre de bourses d’état réservées aux étudiants étrangers provenant majoritairement des pays du Maghreb et d’Afrique n’est pas une proposition sérieuse : seul un étudiant sur sept pourra y prétendre. L’exemption de ces frais pour les étudiants étrangers qui viennent en France dans le cadre d’accords de partenariat entre établissements n’est pas davantage une proposition sérieuse : les accords de ce genre sont très majoritairement conclus avec des universités de pays riches (Canada, USA, Japon) ou émergents (Chine, Russie, etc.), et ils sont très loin de concerner tous les mastériens et doctorants issus de ces pays mêmes.

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- « Bienvenue en France, Anatomie d’un foutage de gueule »
Quelques mois après l’intense mobilisation contre la loi ORE, qui introduisait la sélection à l’Université, le gouvernement déploie sa stratégie d’augmentation des frais de scolarité à destination des étudiant·e·s étranger·e·s : une mesure inégalitaire et inquiétante.
Mobilisons-nous ![/rouge]

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anatomie

Réactions syndicales

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SNESUP-FSU, 20 novembre

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FERCSUP-CGT, 23 novembre

« Les universitaires contre l’augmentation des frais pour les étudiants étrangers »
La Nouvelle République, Tours, 28 novembre 2018

Chose rare, le communiqué réunit sous une même prise de position sept organisations universitaires représentant enseignants, personnels et étudiants. Ensemble, ils s’élèvent contre l’augmentation exorbitante des frais d’inscription pour les étudiants étrangers hors Union européenne, annoncée le 20 novembre par le Premier ministre dans le cadre d’un plan paradoxalement baptisé « Bienvenue en France ». Les frais d’inscription passeraient ainsi de 170 € à 2.800 € en licence, de 243 € à 3.800 € en master et de 380 à 3.800 € en doctorat. Une mesure « discriminatoire » qui « constitue un barrage de fait contre les étudiants venus des pays d’Afrique, des pays pauvres d’Asie », au profit de « publics très solvables (ou qui s’endettent) des pays comme la Chine ou la Corée du sud. » Ainsi, à l’Université de Tours, SNESUO-FSU, SNASUB-FSU, SGEN-CFDT, Sup’Recherche UNSA, CGT sup, Solidaires Étudiant.e.s AIT et Unef appellent à « mettre en échec cette disposition »


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Eléments d’histoire

- Le Gisti, 16 mai 2014 : "Frais d’inscription différenciés. Non au racket des étudiants étrangers"
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- "L’infra-statut de l’étudiant étranger", article de Jean-François Foegle, "Plein droit", 2014/4, n° 103. On y apprend que "les étudiants étrangers paient en effet des cotisations lorsqu’ils travaillent, mais ne peuvent en revanche prétendre à l’indemnisation chômage quels que soient les motifs de l’interruption du contrat de travail"…[/rouge]

- Les Echos, janvier 2015 : "Vif débat sur l’augmentation des droits d’inscription".
La note ne le dit pas, mais le rapport de l’Inspection Générale des Finances est alors dirigé en sous-main, par un certain Macron.

- AOC, 23 novembre 2018, "Pour attirer les étudiants étrangers, le gouvernement veut… les faire fuir", Isabelle This Saint-Jean. L’augmentation des frais d’inscription pour les étrangers n’est pas une nouveauté : les dirigeants de Grandes Ecoles avaient déjà essayé de l’obtenir sous Sarkozy.

- Billet invité sur le blog du Groupe Jean-Pierre Vernant, 26 janvier 2018, Le chat de Schrödinger, la tour d’ivoire et la marée de merde.. Une analyse synthétique de la réforme de l’université.

- A la Fage, en mai 2017, on assurait qu’il n’y aurait pas d’augmentation des frais d’inscription.

Merci au groupe Jean-Pierre Vernant dont le fil Twitter et le blog nous ont bien aidés à faire ce bilan !


[1On s’étonnera tout de même de la liste des auditionnés : on y trouve Dauphine, Sciences-Po et Mines-Télécom, deux syndicalistes étudiants de l’UNI pour un UNEF et un FAGE, un Garry-Bobo et un Trannoy pour 0 Flacher ou Moulin…

[228 rue St-Guillaume, Paris 7ème

[3Surprise !!

[4Comme l’a dit la menteuse devant l’Assemblée Nationale

[5au contraire, plutôt !

[6Pense-t-il sincèrement que ça va s’arranger, comme le gars qui tombe du 60ème étage et qui, passant devant le 40ème répète« Pour l’instant, ça va » ?

[8Note de SLU : ce n’est plus un projet, c’est déjà en ligne sur Campus France