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Questions d’argent : deux communiqués de la CPU
samedi 9 mai 2015, par
1/ le 24 avril 2015 : Le gouvernement doit respecter l’autonomie des universités (NDLR : mdr ! )
2/ le 7 mai 2015 : Non Madame la Ministre, l’argent des universités ne dort pas ; il sert à préparer l’avenir de nos étudiants !
1/ Moyens 2015 : Le gouvernement doit respecter l’autonomie des universités
La Conférence des Présidents d’Université (CPU) vient de prendre connaissance des documents transmis aux membres du CNESER, relatifs à la répartition des moyens aux établissements d’enseignement supérieur en 2015.
Il est totalement anormal que les universités et écoles n’aient connaissance que fin avril 2015 des moyens que leur attribuera l’Etat pour remplir leurs missions de service public, d’enseignement et de recherche. Près d’un tiers de l’année 2015 est passé et les conseils des établissements vont à peine pouvoir engager des actions nouvelles, alors que le nombre d’étudiants inscrits ne cesse d’augmenter et que les défis posés par la situation économique, morale et politique du pays interrogent plus que jamais les universités sur leur capacité de formation, de recherche et d’innovation.
Comme cela était craint, et dénoncé par la CPU à de nombreuses reprises, l’Etat a fait le choix, pour financer les mesures dont il est lui-même à l’origine, de prélever au nom d’une prétendue solidarité 100 millions d’euros sur les fonds de roulement d’une quarantaine d’établissements, dont 11 universités. Il s’agit d’une politique de gribouille, qui frappe les présidents et directeurs au prétexte qu’ils ont conduit des politiques trop précautionneuses.
Il est également absolument inacceptable et proprement scandaleux que les présidents, directeurs, et administrateurs élus des établissements découvrent dans la presse les décisions prises par le gouvernement et les moyens qui leur seront affectés. Par ailleurs, si les établissements qui feront l’objet d’une ponction au nom de leur trop grande vertu sont connus, les notifications des établissements, avec les détails nécessaires a la bonne compréhension de sommes globalisées, n’ont toujours pas été communiquées, et ne devraient l’être qu’après le vote du Cneser.
Nous exigeons que l’Etat respecte l’autonomie des universités en compensant les décisions qu’il leur impose. La CPU demande plus que jamais au gouvernement les moyens nécessaires à la couverture de ces décisions, soit 100 millions d’euros en 2015 et 200 en 2016.
A un moment où l’argent est rare et où les dotations des établissements d’enseignement supérieur et de recherche ne cessent de baisser, la Conférence des présidents d’université ne peut qu’être frappée par le parallélisme entre la baisse observée sur les crédits d’investissement (mise en sécurité, CPER etc.) et le prélèvement effectué sur l’argent mis en réserve par les établissements, qualifié pour la circonstance « d’argent qui dort ». Cet argent, rappelons-le est principalement destiné au renouvellement des investissements. La CPU est choquée par les termes employés qui sonnent comme une mise en cause collective d’une gestion indiscutablement saine.
Ce “hold-up légal” s’accompagne du doublement du gel des crédits qui passe de 30 à 60 millions d’€uros. Ce doublement montre qu’une partie importante de l’argent pris sur les fonds de roulement n’est pas destinée aux universités mais bien aux services de Bercy pour d’autres fins que l’investissement pour la jeunesse de ce pays.
La CPU s’interroge de plus sur le caractère provocant de la communication de la Ministre ; s’agit-il d’une maladresse de communication ou plutôt de préparer les esprits à un budget 2016 encore plus catastrophique ?