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 Lettre de Christian Bourquin, président de la région Languedoc-Roussillon, aux enseignants-chercheurs (21 décembre 2010)
 Lettre de Christian Bourquin, président de la région Languedoc-Roussillon, aux enseignants-chercheurs (21 décembre 2010)
				
				mercredi 22 décembre 2010, par
Le président de la région Languedoc-Roussillon menace d’interrompre tout financement régional si l’IDEX ne se réalise pas. Encore une interprétation de "l’autonomie" des universités.
Pour lire ce courrier, veuillez ouvrir le document joint.
Veuillez également trouver ci-dessous le communiqué conjoint du SNES-UP et du SNCS :
Syndicat National des Chercheurs Scientifiques (SNCS-FSU)
Syndicat National de l’Enseignement Supérieur (SNESUP-FSU)
A Mesdames et Messieurs les journalistes,
Communiqué de Presse
Ce   mardi   21   décembre,   les  enseignants-chercheurs  et  chercheurs
travaillant  dans les établissements de l’enseignement supérieur et de la
recherche  de  Montpellier  ont eu la surprise de recevoir un courrier du
Président  de  la  Région  Languedoc-Roussillon,  courrier  dont  on peut
s’interroger  sur  l’objectif  visé  et  la  méthode. Après avoir rappelé
l’importance  et  la  qualité  scientifique  du  site  de Montpellier, le
président  de  la  région  s’inquiète  que  le  projet  Idex  (Initiative
d’Excellence)  ne soit pas déposé dans les temps (7 janvier) au motif que
la   gouvernance   ne   soit  toujours  pas  formalisée.
Alors  que  nos organisations  syndicales  ont  dénoncé  les  risques  de
nouveaux  reculs  démocratiques   liés  à une « gouvernance resserrée » -
critère   présidant  à  la   désignation  des  lauréats  aux  IDEX  -  et
au   prétexte    que   les  représentants    institutionnels   n’arrivent
pas    à  conclure   sur  la « gouvernance   de  l’IDEX »,  le  Président
de     région    « annonce    aux    enseignants-chercheurs   et   aux
chercheurs  sa  décision de suspendre tous les  financements de la Région
sur   le  Contrat  de  Projet  Etat-Région,  dont son  volet Recherche et
Enseignement   supérieur ».  « Il  réserve  de  plus  sa  position  sur
l’opération Campus  telle que portée aujourd’hui par le PRES ».
Le  SNCS et  le SNESUP dénoncent cette pression de la Région
Languedoc-Roussillon sur les personnels de l’enseignement-supérieur et de
la recherche. Ils condamnent cette entrave aux libertés scientifiques ce qui
se  révèle  être  un  déni de démocratie.
Cette  décision  intervient,  à  un moment  où  dans  les  établissements
d’enseignement    supérieur  et  les organismes de recherche, de nombreux
collègues,  sous pression, s’épuisent encore  en  cette  période de fêtes
de fin  d’année, à répondre aux appels d’offres  liés  au  Grand  Emprunt
lancés  dans des délais très courts.
Le SNESUP  et  le  SNCS  rappellent  que,  contrairement  à une présentation
mensongère, l’opération « Grand emprunt » n’augmente en rien le budget de
l’enseignement  supérieur et de la recherche. C’est ainsi que les budgets
2011  des  universités et des organismes de recherche (CNRS, INSERM, IRD,
INRA,  …)  sont  en  recul  par  rapport  à des besoins de moins en moins
couverts par les dotations, notamment en emplois, et que les laboratoires
de  recherche auront en moyenne une diminution de 15% de leurs crédits de
base.
Les opérations « Labex » (Laboratoire d’excellence) et « Idex » ont
notamment  pour objectifs d’accentuer le pilotage de la recherche par des
intérêts à court terme et de recomposer le paysage universitaire. C’est à
ce titre que le ministère veut contraindre la gouvernance des structures.
La  situation  du site de Montpellier sur cette question n’est pas unique
en     France    (voir    les    sites    web    http://www.sncs.fr/    -
http://www.snesup.fr/).
Le  SNCS-FSU  et  le SNESUP-FSU dénoncent un tel
chantage  de la part de la Région Languedoc-Roussillon dont la communauté
scientifique et universitaire serait la première victime. Le président de
la Région ne peut remettre en cause le Contrat de Projet Etat-Région sous
prétexte que les personnels n’agissent pas pour que leurs « représentants
institutionnels »  aillent  dans le sens souhaité par la région.
Dans le contexte    actuel,    il    n’est   pas   acceptable   que   la   Région
Languedoc-Roussillon   menace  de  son  désengagement  de  l’enseignement
supérieur  et  de  la  recherche  qui  ne ferait que s’ajouter à l’actuel
désengagement  de  l’Etat.  Il est par ailleurs regrettable que la Région
oublie   les   universités   de   Perpignan  et  Nîmes  que  les  projets
gouvernementaux  de  Labex  et  Idex  risquent  de  reléguer,  avec leurs
personnels  et  étudiants,  au  rang d’établissements de seconde zone.
Le SNESUP et le SNCS exigent que les délibérations régionales de financement
soient honorées.
Paris, le 22 décembre 2010
Contact presse :
Patrick Monfort, Secrétaire général du SNCS-FSU (06 81 82 08 36)
Stéphane Tassel, Secrétaire général du SNESUP-FSU (06 07 27 44 80)
 
 
