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Précarité dans les labos : l’enquête révélatrice - S. Huet, Sciences2, 17 février 2010

mercredi 17 février 2010

Hier, une délégation syndicale a été reçue au ministère de Valérie Pécresse (Recherche et enseignement supérieur) pour la remise d’une enquête sur la précarité dans les laboratoires et les universités. Menée en ligne, elle a permis de receuillir des données sur les trajectoires individuelles de plus de 4.400 personnes en situation précaire.

Ces dernières années la précarité a explosé dans ce secteur. Un constat qui n’est pas nié par le ministère, puisque ce dernier, dans un rapport récent, reconnait que 37 000 personnes n’ont pas un statut de titulaire, même si ce chiffre recouvre des situations très différentes, pas obligatoirement précaires pour les personnes.

Selon l’enquête syndicale, « personne ne connaît le la population de référence des précaires ». Toutefois, il est possible d’avancer une estimation, résumée ainsi :
► EPST et Recherche publique : 80 000 personnes, dont 16 000 précaires.
► Enseignement Supérieur : 145 000, dont 30 000 précaires (au moins).

La précarité n’est pas un problème marginal. Elle concerne toutes les catégories (un petit tiers d’ingénieurs, techniciens, administratifs, deux tiers de chercheurs). Ni anodin pour les personnes qui en sont victimes : en témoingne le fait que, lorsque l’enquête en ligne a démarrée, 1000 personnes y ont répondu en moins de 36 h, signe d’une forte attente de voir leur situation reconnue et traitée.

Massivement féminin, surtout trentenaire, payé une partie de l’année seulement, le précaire de la recherche et de l’enseignement supérieur gagne peu. Les salaires nets mensuels de l’ordre du Smic ou peu au dessus sont habituels. « Ainsi 36% des personnes employées par l’université
touchent moins de 1 250 € par mois (en moyenne sur l’année). Ainsi qu’on l’a vu plus haut, le
travail gratuit n’est pas rare (à titre d’exemple, il concerne 9% des doctorant.e.s en SHS), ou bien
payé illégalement grâce à des prête‐noms, des « fausses » factures ou en nature (11,6% des
chargé.e.s de cours13). Pour une vision générale, on retiendra les salaires médians mensuels
suivants, en fonction des champs disciplinaires (toutes catégories de personnels confondues, à
l’exception bien sûr des personnes travaillant dans des « services », hors de toute discipline
scientifique) : 1 570 € en MITT, 1 395 € en SDV, 1 255 € en SHS
. »

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