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Investissements d’avenir : ce que veut faire la gauche, Frédéric Schaeffer et Isabelle Ficek, Les Échos, 21 mars 2012

mercredi 21 mars 2012

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Le candidat socialiste à la présidentielle n’entend pas remettre en cause ce programme d’investissements déjà largement engagé. Il souhaite au contraire accélérer sa mise en oeuvre et l’amender à la marge dans la recherche et l’université et en faire profiter davantage les PME.

"Le grand emprunt d’aujourd’hui sera le grand impôt de demain", avait fustigé François Hollande fin 2009 à l’annonce par Nicolas Sarkozy du programme d’investissements d’avenir de 35 milliards d’euros. Un peu plus de deux ans plus tard, la critique sur le financement en période d’envolée de la dette reste présente mais le candidat socialiste n’entend pas remettre en cause ce programme déjà largement engagé s’il est élu. «  L’idée d’un Etat stratège doté d’une véritable politique industrielle est une excellente chose que nous souhaitons amplifier et accélérer », indique Michel Sapin, responsable du projet du candidat socialiste, qui rappelle que le PS avait approuvé les priorités d’investissements mises en avant par la commission Rocard-Juppé et reprises par le chef de l’Etat.
La chose est entendue : ce n’est pas sur le grand emprunt que François Hollande entend croiser le fer avec la droite. « Les grands axes prioritaires et les engagements n’ont pas vocation à être remis en cause en profondeur », poursuit Michel Sapin. Sur ce sujet, comme sur celui du crédit impôt recherche, le PS entend donc réformer à la marge.


Quelques critiques

Car quelques critiques pointent tout de même. « Il y a des crédits non utilisés ou mal utilisés qui pourraient être ré-affectés pour corriger certaines injustices, notamment dans la recherche et l’enseignement supérieur où la trop grande concentration des lauréats a laissé sur la touche des bons projets », poursuit le responsable socialiste. « Sept régions se partagent 84 % des laboratoires d’excellence. Au moins 15 universités sont sans laboratoire d’excellence et équipement d’excellence », relève Lionel Collet, conseiller auprès de Vincent Peillon, responsable du pôle Education dans l’équipe Hollande. Il n’est pas question cependant, poursuit-il, de remettre en cause les engagements de l’Etat pour les équipements d’excellence ou les laboratoires. Même si, pour ces derniers, il juge nécessaire un examen du projet au bout de cinq ans de fonctionnement. En revanche, sur les initiatives d’excellence, l’équipe du candidat estime que le périmètre retenu, dans certains cas, « est trop étroit et doit être revu, tout comme la gouvernance ». Ce qui entraînerait une distribution différente des moyens à l’intérieur d’un site. Un audit sur les périmètres concernés et les moyens est prévu. Pour rééquilibrer ce qu’il pointe comme « un système à deux vitesses », Lionel Collet mise sur «  le contrat quinquennal signé entre l’Etat et les universités qui doit être renforcé ».
L’équipe Hollande dénonce également « des retards dans le décaissement qui ont mis en difficultés certaines universités ». « Il faut accélérer les versements et simplifier les procédures de sélection et d’allocation », poursuit Michel Sapin. Si la montée en charge a été progressive, c’est qu’il a fallu s’assurer du bon usage des fonds, mettre en place les jurys internationaux et garantir l’effet de levier, rétorque-t-on au Commissariat général à l’investissement.
Autre volonté affichée du PS : concentrer d’avantage les investissements d’avenir vers les PME-PMI. « Le grand emprunt ne bénéficie pas assez aux projets innovants des PME-PMI car les grandes entreprises sont mieux armées pour réagir rapidement aux appels à projets », juge Michel Sapin.
ISABELLE FICEK ET FRéDéRIC SCHAEFFER