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Question orale posée par Yannick Bodin, sénateur (P.S.) de Seine-et-Marne, sur la réforme de la formation des maîtres (17 novembre 2008)

mercredi 19 novembre 2008, par Mathieu

La formation et le recrutement des maîtres sont en train d’être réformés. Jusqu’à aujourd’hui, les futurs enseignants pouvaient intégrer les Instituts Universitaires de Formation des Maîtres dès l’obtention d’une licence. Les étudiants pouvaient ensuite passer deux années au sein d’un IUFM, une première année comprenant des enseignements théoriques pour la préparation des concours, et une deuxième année où le futur titulaire fréquentait en alternance un établissement d’enseignement scolaire. Bref, il recevait à la fois une formation universitaire et une formation professionnelle.

Aujourd’hui, la réforme mise en place se prépare à supprimer cette année d’alternance, et à conditionner la possibilité de passer les concours à l’obtention d’un master. Elever le niveau des connaissances est une bonne chose. Mais la suppression de l’année d’alternance et la professionnalisation progressive qu’elle permettait, ne rendra effective la titularisation qu’un an après le passage du concours. Un « compagnonnage » de quelques mois seulement dans une classe sera créé.

Avec cette réforme, la pédagogie mise en place par les IUFM qui permettait aux futurs enseignants d’acquérir les capacités à transmettre les savoirs, les compétences nécessaires à l’exercice de leur métier et une culture professionnelle, disparaissent. Certes, une réforme des IUFM était nécessaire, mais la fin annoncée de celles-ci et la prise en main de la formation des maîtres par les universités vont occulter la dimension professionnelle de cette formation. En effet, aucun stage à responsabilité dans un établissement d’enseignement ne sera obligatoire pendant la formation des futurs enseignants pour passer le concours. Les formalités du « compagnonnage » ne sont pas définies et, contrairement à l’année d’alternance en IUFM, l’enseignant sera entièrement responsable de sa classe. Enseigner est un métier, et cela s’apprend. Rien ne garantit à ce jour que les modules mis en place par les universités, sans véritable harmonisation, et dont les contenus restent imprécis et théoriques, n’offrent pas un véritable apprentissage du métier d’apprendre. Je vous demande donc, Monsieur le Ministre, comment une véritable professionnalisation des futurs enseignants sera assurée par la nouvelle formation des maîtres.