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Nantes : l’Université de la honte ? - communiqué FSU-SUD, 7 mars 2018

vendredi 9 mars 2018, par Laurence

Ce matin, mercredi 7 mars 2018, à 7h30, les forces de police ont procédé à l’évacuation du Château du Tertre et du bâtiment Censive de l’Université de Nantes, occupés depuis novembre 2017 par des migrant-e-s sans hébergement.

Mobilisées en soutien aux migrant-es depuis plusieurs semaines, les organisations syndicales de l’Université de Nantes, SNESUP-FSU et SUD-Éducation dénoncent et condamnent ces expulsions dont la Présidence de l’Université est la première responsable. Car c’est à sa demande en effet que les forces de police sont intervenues aujourd’hui, à un moment « stratégique » où le campus est opportunément vidé de ses étudiants et de ses personnels en raison des congés, et ceci afin de précisément limiter les manifestations de soutien à ces migrant-e-s. Par la décision d’Olivier Laboux, les migrant-e-s qui y étaient provisoirement hébergé-e-s – plus d’une centaine – se retrouvent donc à la rue, puisqu’aucune solution de relogement ne leur a été proposée. Au-delà des discours qui se réclament de valeurs d’humanisme, chacun-e se fera une opinion quant aux pratiques de la Présidence en pleine trêve hivernale. La Présidence avait dit s’engager à interpeller publiquement les pouvoirs publics quant à une solution de relogement et d’ouvrir une table ronde avec tous les acteurs concernés. Rien n’a été fait.

Cette expulsion a lieu dans un contexte politique et social particulier, à un moment où un projet de réforme du droit d’asile présente de nombreuses dispositions rendant plus vulnérables les personnes en quête de protection, à une période ou la répression policière est particulièrement brutale à l’endroit des migrants sans abri, où des actes humanitaires de citoyens font l’objet de mises en procès. Alors que se joue la plus grave crise de l’asile et de l’accueil depuis la Seconde Guerre mondiale, on procède lâchement à cette expulsion sur un campus de Lettres et Sciences humaines et sociales.

Nous interpellons la Mairie de Nantes et la Préfecture de Loire-Atlantique (et plus largement l’État) qui, depuis l’occupation de l’ancienne école des Beaux-Arts, affichent le mépris le plus total pour le drame humain qui se joue à Nantes, se renvoyant cyniquement la responsabilité. C’est leur refus de trouver des solutions pérennes qui avait conduit à l’occupation des bâtiments universitaires. Leur silence n’est plus acceptable ! Des solutions d’hébergement doivent être trouvées urgemment pour les personnes expulsées.

Les sections syndicales FSU et SUD-Éducation de l’Université de Nantes