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Motion votée par le CS de l’université du Maine

vendredi 27 juin 2008, par Laurence

Le Conseil Scientifique de l’Université du Maine, réuni en formation
plénière le 24
Juin 2008, exprime sa grande inquiétude face aux réformes annoncées
concernant le Centre
National de la Recherche Scientifique (CNRS). En effet, le découpage du
CNRS en Instituts,
dotés d’un directeur nommé par le ministre, accentue le contrôle par le
pouvoir politique et le
dessaisissement de la communauté scientifique sur les orientations en
matière de recherche.
Le transfert du pilotage de certains champs thématiques vers d’autres
instituts à vocations plus
finalisées affaiblit ainsi la recherche fondamentale, et fait peser des
risques majeurs sur la
recherche à long terme et l’interdisciplinarité.
L’ensemble de ces dispositions, en pesant lourdement sur la liberté et
la créativité des
acteurs de la recherche, est de nature à nuire à la production de
connaissances et aux
possibilités d’innovations qui en découlent. Le sort de la recherche à
l’université est en grande
partie lié à celui du CNRS (et des autres EPST). Tout ce qui affaiblit
l’un affaiblit
obligatoirement l’autre. Soucieux des évolutions de notre système
d’enseignement supérieur
et de recherche, le Conseil Scientifique de l’Université du Maine
appelle au maintien du
caractère généraliste et pluridisciplinaire des organismes de recherche.
Il souligne aussi la
nécessité d’une augmentation du soutien de base des unités de recherche
et des équipes
d’accueil : il est en effet urgent de remédier à la fragilisation des
budgets de la recherche née
du déséquilibre grandissant en faveur des fonds attribués par l’ANR sur
des projets courts.
Par ailleurs, le Conseil Scientifique souligne les dangers de telles
dispositions pour
l’ensemble des domaines et des équipes de recherches du site,
particulièrement pour des
disciplines entières comme les Sciences Humaines et Sociales, les
Lettres et les Langues. Le
fonctionnement et le développement d’une Université de taille moyenne
comme l’Université
du Maine risquent d’être gravement perturbés par ces nouvelles dispositions.
Face à la gravité de ces réformes, le Conseil Scientifique de
l’Université du Maine
s’associe à la démarche initiée dans d’autres Universités et demande un
moratoire permettant
une réelle concertation avec l’ensemble des acteurs concernés.

Motion votée à l’unanimité des présents