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POUR UNE ACTION CONCERTEE DE BLOCAGE DES CONTRATS QUADRIENNAUX : l’UMR ISEM 5554 a voté OUI, et vous ?

mercredi 18 mars 2009, par Laurence

Nous, UMR 5554 « Institut des Sciences de l’Evolution de Montpellier », en plus de notre
soutien au mouvement des chercheurs et des enseignant‐chercheurs, avons voté à la
majorité [1] une action de « rétention du contrat quadriennal [2] » de notre laboratoire pour
cette année. Il s’agit d’une action historique car c’est la première fois qu’une UMR refuse de
rendre son contrat quadriennal. Il s’agit d’une action positive, il n’est pas question pour
nous de refuser l’évaluation, bien au contraire [3]
, mais de protester contre la politique
actuelle du gouvernement et contre son refus de dialoguer sur toutes nos revendications
(et pas seulement sur le statut des enseignants chercheurs). Nous rédigerons ce document,
mais nous ne le soumettrons pas à l’AERES (tant que nos revendications n’ont pas été
entendues). Nous envisageons d’autres actions comme une mise en ligne sur internet, une
évaluation par des experts internationaux ou une remise directe au Président de la
République. Enfin il s’agit d’une action collective que nous ne mènerons à terme que si
nous sommes suivis par la majorité des laboratoires concernés. A ce titre nous comparons
cette action à la menace de démission massive des directeurs d’unité en 2004, à la
différence qu’elle concerne l’ensemble d’un laboratoire. Nous regrettons de devoir
radicaliser ainsi notre mouvement mais nous ne voyons pas d’alternative devant la surdité
du gouvernement et le manque de respect du Président de la République
 [4] pour la
recherche en France.

Nous appelons les laboratoires concernés cette année par la rédaction du contrat quadriennal à organiser des assemblées et à voter le blocage des rapports dès aujourd’hui.

Plus nous serons nombreux, plus notre action aura de poids.

Nous avons créé une adresse électronique, merci de nous écrire si votre laboratoire vote le
blocage. Nous pourrons ainsi lister les laboratoires concernés et discuter de la suite à donner
à cette action.

blocageducontratquadriennal@gmail.com

Notre action entre dans le cadre des actions proposées dans la motion proposée lors de la
réunion nationale des délégués des laboratoires, le 12 mars 2009.

Voici la motion que nous avons votée en assemblée et qui reprend nos revendications :

Le personnel de l’UMR5554 déclare son attachement à un service public d’enseignement supérieur
et de recherche de qualité, au sein de toutes ses composantes et permettant d’assurer pleinement
ses missions de formation et d’avancement des connaissances. Il souligne le contexte
d’affaiblissement des services publics dans lequel les réformes en cours s’inscrivent et notre
convergence de situation avec les autres services comme l’éducation et la santé.

Nous sommes favorables à la réforme de l’organisation, de l’évaluation et du financement de
l’enseignement supérieur et de la recherche dans notre pays. Mais nous souhaitons que cette
réforme soit faite dans la concertation et la sérénité et qu’elle prenne appui sur (plutôt qu’elle n’aille
à l’encontre) les propositions concrètes actées lors des Etats Généraux de la Recherche de 2004
(http://cip‐etatsgeneraux.apinc.org/).

Nous demandons que soient ouvertes des négociations réunissant tous les acteurs de la
communauté universitaire et de la recherche. Nous refuserons désormais, chacun à la mesure de ses
moyens et de ses responsabilités, d’accepter de contribuer à la destruction de l’actuel système de
recherche de notre pays, en particulier au démantèlement des organismes de recherche, et à la
diminution des postes statutaires.

Nous demandons :

o Un plan pluriannuel de recrutement permettant la résorption de la précarité (toutes
catégories) ;
o L’arrêt du démantèlement des organismes de recherche ; l’abandon du projet actuel de
modification du décret définissant le statut des enseignants chercheurs ;
o Le retrait des projets sur la « mastèrisation » (professeurs 1er et second degré) et le maintien
des concours nationaux ;
o L’arrêt de la politique de suppression des catégories C BIATOSS ;
o L’arrêt du projet de décret de « doctorant contractuel » ;
o Des excuses publiques du Président de la République pour la mise en accusation des
performances des enseignant‐chercheurs et chercheurs français ;
o L’arrêt de l’ingérence brutale du pouvoir politique dans la sphère académique.

Notre UMR entre en lutte, à travers la diversité de ses personnels, et s’engage par :

o Un moratoire des expertises à l’Agence Nationale de la Recherche (ANR) et à l’Agence
d’Évaluation de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur (AERES) ;
o Le boycott des expertises pour le recrutement des chaires d’organismes ;
o Le vote de la suspension des enseignements dans le cadre du département Biologie‐Ecologie
où la plupart des personnels (enseignants‐chercheurs, chercheurs, agents techniques)
interviennent ;
o Le blocage de notre contrat quadriennal cette année.

i
Inscrits 180, votants 88. Oui : 66 (77.6 %), Non : 8 (9.4 %), Abs : 11 (13 %), Nul : 3. Le vote a eu lieu par internet
(anonymement) les 10 et 11 Mars 2009.
ii
Le contrat quadriennal est un document par lequel chaque laboratoire fait le bilan de son activité sur les 4
dernières années et propose un projet pour les 4 prochaines années. C’est la véritable feuille de route des
laboratoires qui est soumise à évaluation puis à acceptation par les différents organismes qui accréditent le
laboratoire (CNRS, etc.). Chaque année, ¼ des laboratoires français doit rédiger ce contrat quadriennal.
iii
Contrairement à l’opinion du Président de la République, les chercheurs sont constamment évalués. Le
parcours universitaire est très sélectif : sélection pour entrer en master, sélection pour obtenir un financement
de thèse, sélection pour les contrats post‐doctoraux. Les recrutements sont élitistes (souvent une trentaine de
candidats par poste) et, une fois embauchés, les nouveaux recrutés doivent répondre à des appels d’offre eux
aussi évalués (1 demande financée sur 10). Chaque année, les chercheurs doivent soumettre des rapports
d’activité à leur organisme de rattachement (par ex. CNRS) mais aussi aux organismes qui les financent (par ex
ANR). Enfin, leur travail est évalué par la communauté scientifique internationale au travers d’articles dans des
revues internationale à comité de lecture où les taux d’acceptation sont souvent inférieurs à 10%.
iv
Discours du 22 janvier 2009. Voir pétition : http://excuses‐sarkozy.fr.nf/


[1Inscrits 180, votants 88. Oui : 66 (77.6 %), Non : 8 (9.4 %), Abs : 11 (13 %), Nul : 3. Le vote a eu lieu par internet
(anonymement) les 10 et 11 Mars 2009.

[2Le contrat quadriennal est un document par lequel chaque laboratoire fait le bilan de son activité sur les 4
dernières années et propose un projet pour les 4 prochaines années. C’est la véritable feuille de route des
laboratoires qui est soumise à évaluation puis à acceptation par les différents organismes qui accréditent le
laboratoire (CNRS, etc.). Chaque année, ¼ des laboratoires français doit rédiger ce contrat quadriennal.

[3Contrairement à l’opinion du Président de la République, les chercheurs sont constamment évalués. Le
parcours universitaire est très sélectif : sélection pour entrer en master, sélection pour obtenir un financement
de thèse, sélection pour les contrats post‐doctoraux. Les recrutements sont élitistes (souvent une trentaine de
candidats par poste) et, une fois embauchés, les nouveaux recrutés doivent répondre à des appels d’offre eux
aussi évalués (1 demande financée sur 10). Chaque année, les chercheurs doivent soumettre des rapports
d’activité à leur organisme de rattachement (par ex. CNRS) mais aussi aux organismes qui les financent (par ex
ANR). Enfin, leur travail est évalué par la communauté scientifique internationale au travers d’articles dans des
revues internationale à comité de lecture où les taux d’acceptation sont souvent inférieurs à 10%.

[4Discours du 22 janvier 2009. Voir pétition : http://excuses‐sarkozy.fr.nf/