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Motion de l’UFR LAC de l’Université Paris 7 (6 janvier 2009)

mercredi 7 janvier 2009, par Elie

Le conseil d’U.F.R. LAC de l’Université Paris-Diderot, réuni ce 6 janvier 2009 constate que si dans le projet de décret actuellement en consultation, projet visant à modifier le statut de 1984, on peut noter quelques avancées positives, cette réforme, du reste élaborée de manière précipitée et sans véritable concertation, est dans son principe global inacceptable pour les raisons suivantes :

1. la revalorisation annoncée du métier d’enseignant-chercheur n’est à la hauteur ni des ambitions affichées par le ministère, ni des attentes des concernés.

2. l’enseignant-chercheur dans son avancement devient tributaire non plus d’une évaluation par des instances collégiales (conseils scientifiques d’UFR, CNU, réduit à un rôle consultatif) mais des décisions de la présidence, fait qui comporte un risque majeur de voir se substituer le pur et simple clientélisme à l’évaluation objective des compétences et des tâches accomplies.

3. Parmi ces tâches, les responsabilités administratives et missions collectives ne seront toujours pas clairement prises en compte alors même que s’y ajoute le lourd travail de suivi professionnel des étudiants.

4. La modulation des services telle que la propose le projet de décret apparaît comme une variable d’ajustement, à disposition d’une présidence d’université qui elle-même sera soumise à des contraintes budgétaires l’incitant à augmenter les heures d’enseignement aux vues de considérations étrangères aux intérêts et des enseignants-chercheurs, et des étudiants, et ce en rompant de manière unilatérale les engagements pris avec les enseignants-chercheurs au moment de leur recrutement.

5. L’UFR LAC a conscience des menaces que fait peser une telle réforme sur les enseignants-chercheurs en lettres et sciences humaines, qui risquent dans bon nombre d’universités de faire les premiers les frais de la possibilité prévue d’une augmentation de la charge d’enseignement au dépens de la recherche dans la modulation des services.

6. Dans l’état actuel du projet, cette modulation des services, si elle ne joue pas comme simple variable d’ajustement budgétaire, joue ou prétend jouer comme un encouragement à l’excellence, mais surtout comme une pénalisation des « mauvais » chercheurs, ce qui tend à faire de l’enseignement une punition (sans égard ni aux enseignants, ni aux étudiants). Le supposé encouragement à augmenter l’investissement dans la recherche par l’augmentation éventuel du nombre d’heures d’enseignement n’apparaît ni clair, ni efficace. Plus globalement le projet actuel oriente la réforme du statut de 1984 dans un esprit punitif, qui induit que la traque aux « mauvais » chercheurs est une priorité, là où, la lettre ouverte de la CPU au Président de la République le souligne, elle ne saurait dans les faits être que très marginale.

En ce sens, le projet de réforme du statut d’enseignant-chercheur de 1984 est inacceptable, parce qu’il est inapte à une véritable revalorisation du métier de l’enseignant-chercheur, inapte à une meilleure évaluation dans le cadre de son avancement, inique dans les conditions de cette évaluation et de la modulation des services, et infâmant.

Motion votée à l’unanimité par les 23 présents (et à l’unanimité du conseil d’UFR)