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Budget de l’Enseignement supérieur : Hollande a abandonné les étudiants - Catherine Vautrin, député UMP, l’Obs le plus, 15 novembre 2014

lundi 17 novembre 2014, par Tournesol, Pr.

Les larmes de crocodile de l’UMP !

Fioraso ne fait que ce que Pécresse rêvait de faire ...

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Édité par Mathilde Fenestraz Auteur parrainé par Olivier Picard

LE PLUS. C’est le premier budget de l’État. Début octobre, 88 milliards d’euros ont été alloués au budget de l’Éducation nationale dont 23,05 milliards pour l’Enseignement supérieur et la recherche. Est-ce suffisant ? François Hollande honore t-il ses promesses de campagne ? Le point de vue de Catherine Vautrin, députée UMP.

J’ai posé, la semaine dernière, une question au Gouvernement, destinée à Madame Geneviève Fioraso, ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche. Par cette interpellation, j’ai voulu alerter mes collègues parlementaires, tout comme les Français, sur l’avenir dramatique que ce Gouvernement destine à l’enseignement supérieur.

En effet, les premières estimations sur le contenu des contrats de projets états régions (CPER) ont été annoncés : le précédent attribuait 2,9 milliards d’euros à l’enseignement supérieur, le prochain atteint péniblement les 950 millions d’euros.

L’État a abandonné la recherche

J’ai, par ce biais, remis en question l’engagement du président de la République en faveur de la jeunesse et de l’éducation, ce qui fut l’axe principal de sa campagne électorale. Le président voulait ainsi être jugé sur l’état de la jeunesse à la fin de son mandat. Force est de constater qu’à mi-mandat, les étudiants sont déjà abandonnés.

Il apparaît ainsi que ce CPER 2014-2020 brise les différentes dynamiques engagées, tant territoriales que pédagogiques. Les régions et les acteurs de l’enseignement supérieur sont profondément inquiets par ces décisions : le montant des CPER baisse drastiquement alors que le périmètre devant être couvert s’agrandit. De plus, on compte 35.800 étudiants supplémentaires chaque année et les besoins de rénovation sont énormes partout en France.

Un autre exemple de la relégation de ces problématiques est celui de la suppression de la bourse au mérite, outil symbolique en faveur de l’excellence et de l’ascension sociale, dont la suppression a été brutalement annoncée, avant que le Conseil d’État n’annule heureusement cette décision.

Enfin, je ne peux faire l’impasse sur le sujet de la recherche, de l’innovation et du rayonnement international de la France. C’est très simple, l’État les a purement et simplement abandonnés. Comment rester sourd au désespoir et au départ à l’étranger des chercheurs et à l’appel de l’Académie des Sciences pour un retour du soutien à la recherche fondamentale ?

Une autre vision

Je plaide pour une autre vision, prospective et constructive. L’État doit mettre en place les outils réglementaires afin de permettre aux universités et aux territoires de développer leur propre financement.

Madame la ministre n’a pas pu apporter de réponses claires aux questions légitimes que se posent les acteurs de l’enseignement supérieur.

Contrairement à sa première affirmation, dans laquelle elle accuse l’opposition de réclamer des baisses de dépenses publiques tout en demandant de nouvelles ressources en faveur de l’enseignement supérieur, il n’y a aucune contradiction entre ces deux demandes.

J’estime, de manière légitime, que l’enseignement supérieur n’est pas un poste de dépense comme un autre, c’est un investissement en faveur des générations futures, qui sera profitable à tous les pans de la société (industrie, recherche, social, éducation etc.).

Si je crois que l’État a un rôle à jouer afin de lutter contre les déterminismes territoriaux et sociaux, cette lutte doit passer par les collectivités territoriales, notamment les régions et les intercommunalités. Ces dernières connaissent davantage les milieux sociaux et les difficultés territoriales des étudiants que les administrations parisiennes.

Nous sommes à une heure où nous devons refuser toute recentralisation vers l’État pour des missions aussi cruciales. Ce dernier doit enfin faire confiance aux territoires et suivre le chemin d’une véritable décentralisation, d’où mon combat pour doter les CPER convenablement.

Je me réjouis tout de même de la note d’espoir évoquée par la ministre en fin de réponse, laissant entendre que le Premier ministre avait estimé juste de revoir le montant des CPER concernant l’enseignement supérieur, j’y resterai bien entendu attentive.