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Utiliser les MOOCs pour une meilleure formation des enseignants - VousNousIls, 27 février 2014

vendredi 28 février 2014, par Elisabeth Báthory

Où l’on apprend enfin la réelle utilité des MOOCs :

  • en finir avec la liberté pédagogique (qui "introduit trop d’inter­mé­diaires entre l’émetteur et le récep­teur" — comprendre : entre les injonctions du ministère et la formation délivrée — !!),
  • faire gagner du temps aux étudiants (qui seraient incapables de rester concentrés plus de 10 minutes !!),
  • réduire les coûts (la masse salariale des universités) et augmenter les profits (grâce aux mMOOCs !) par la vente de smartphones, transformant enfin les universités en "centres de coûts et de profits".

"Relativement peu de choses ont encore été faites concer­nant le déve­lop­pe­ment pro­fes­sion­nel des ensei­gnants et l’usage des MOOCs" : à l’occasion de la Semaine de l’apprentissage mobile 2014 à l’Unesco, Dan Wagner, pro­fes­seur d’éducation à l’Université de Pennsylvanie, a mis en avant les avan­tages des cours en ligne mas­sifs et ouverts pour la for­ma­tion des professeurs.

Moins d’intermédiaires, plus de qualité

Le sys­tème le plus répandu de for­ma­tion des ensei­gnants est actuel­le­ment le modèle "en cas­cade", qui, selon Dan Wagner, "ne marche pas par­ti­cu­liè­re­ment bien".

Ce sys­tème de type "top-down" part du som­met — le minis­tère de l’éducation — qui for­mule des direc­tives pour le contenu des for­ma­tions, inter­pré­tées par des experts en péda­go­gie, puis par des auto­ri­tés aca­dé­miques, puis par des for­ma­teurs... La suc­ces­sion d’échelons entraî­nant une dégra­da­tion de la qua­lité des ins­truc­tions avant de par­ve­nir à l’enseignant, en bas de la pyramide.

Les MOOCs ont de sérieux argu­ments à faire valoir par oppo­si­tion à ce sys­tème. Ils éliminent les inter­mé­diaires entre l’émetteur et le récep­teur, ce qui pré­serve la qua­lité du contenu. Un seul cours peut s’adresser à un grand nombre de per­sonnes, ce qui en rend le coût de revient déri­soire. Ils repré­sentent un gain de temps pour les ensei­gnants, car il est plus effi­cient de suivre un MOOC par ses­sions de 10 minutes, à son rythme, que de se rendre à une suc­ces­sion de sémi­naires de formation.

Bientôt des mMOOCs sur mobile

Les études montrent certes que peu d’étudiants arrivent au bout des MOOCs, mais Dan Wagner s’attend à ce que les pro­fes­seurs "soient plus assi­dus". Il estime que le recours aux TICE et le tra­vail mené hors des struc­tures habi­tuelles seraient des fac­teurs de moti­va­tion sup­plé­men­taires. Il s’attend aussi à un déve­lop­pe­ment des mMOOCs, c’est-à-dire des MOOCs opti­mi­sés pour une consul­ta­tion sur mobile (moins gour­mands en bande pas­sante, télé­char­geables), ce qui les ren­drait encore davan­tage accessibles.

En France, la pla­te­forme FUN lan­cée le mois der­nier pro­pose de nom­breux MOOCs réa­li­sés par de grands établis­se­ments uni­ver­si­taires. Aucun n’est encore consa­crée à l’éducation, mais le minis­tère de l’Education natio­nale compte bien tirer pro­fit des nou­velles tech­no­lo­gies pour déve­lop­per la for­ma­tion conti­nue des enseignants.

Quentin Duverger

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