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La pauvreté en milieu étudiant : compte-rendu du rapport publié par l’Observatoire de la Vie étudiante
dimanche 15 décembre 2013, par
— Libération, Syvain Mouillard, 10 décembre 2013 —
L’Observatoire de la vie étudiante a dévoilé son rapport sur la vie des deux millions de jeunes poursuivant leurs études après le bac.
A quoi ressemble la vie d’un jeune étudiant en France en 2013 ? Les situations sont très diverses, et dépendent d’une multitude de facteurs (filière, origine sociale, localisation géographique), signale l’Observatoire de la vie étudiante (OVE) dans son enquête triennale. Mais plusieurs tendances se dégagent : la persistance d’une certaine précarité financière, des points d’alerte autour des questions de santé, mais également des choix d’orientation assumés et salués par les premiers intéressés, les étudiants.
1 étudiant sur 2 se sent en « difficultés financières »
La situation n’a pas fondamentalement changé depuis 2010, date de la dernière enquête de l’OVE, une époque où la crise économique se faisait déjà sentir. Le constat est connu : les étudiants ne roulent pas sur l’or. Ils sont même 54% à se sentir en difficultés financières, moyennes ou importantes. Seuls 43% considèrent avoir assez d’argent pour couvrir leurs besoins mensuels. Le poids des origines sociales est marqué. Ainsi, 54% des enfants de cadres sont d’accord avec cette dernière assertion. Ils ne sont que 36% chez les enfants d’employés et 33% chez ceux des ouvriers.
46% des étudiants travaillent pendant l’année universitaire
Hors période estivale, 46% des étudiants exercent une activité salariée. Pour une petite moitié d’entre eux (46%), cette activité est en lien avec le cursus scolaire (stage, alternance, etc.). Mais beaucoup exercent de simples jobs (35%), voire une activité « concurrente ou très concurrente » des études (19%). Travailler est bien souvent un impératif pour boucler les fins de mois. Ainsi, le budget mensuel moyen d’un jeune étudiant en France (681 euros) est abondé à moitié par les revenus d’emploi (49,7%). Suivent ensuite les aides familiales (20,8%) et les aides publiques (17,1%). Bref, les étudiants sont souvent obligés de se débrouiller seuls pour subvenir à leurs besoins. Et 20% de ceux qui bossent estiment que cela a un impact négatif sur leur cursus.
1 étudiant sur 4 a déjà renoncé à des soins
Majoritairement, les étudiants sont bien portants. Logique, ils sont jeunes et savent comment accéder aux dispositifs de soins. 63% jugent ainsi leur état de santé « satisfaisant » ou « très satisfaisant ». A noter qu’ils étaient 73% dans cette situation lors de la dernière enquête de l’OVE, il y a trois ans. Peut-être peut-on voir dans cette baisse le fait que plus d’un étudiant sur quatre (27%) déclare avoir déjà renoncé à voir un médecin. Dans la moitié des cas, le manque d’argent est invoqué. L’automédication et le fait « d’attendre que la maladie passe » sont également cités.
78% des étudiants dans leur filière de premier choix
La majorité des étudiants est satisfaite des études qu’elle mène, puisque 78% d’entre eux se félicitent d’être dans la filière de leur premier choix. Le point noir concerne la vie des établissements : 12% des étudiants seulement s’y sentent pleinement intégrés. A noter également que la fonction d’ascenseur social des études post-bac semble encore faire mouche. 50% des enfants d’ouvriers escomptent un avenir « plutôt meilleur » que celui de leurs parents. Toutes catégories sociales confondues, la statistique redescend à 38,6%.
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