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Dossier Éducpros, Les entreprises dans la gouvernance des universités : la fin des préjugés ?, Sophie Blitman, 18 janvier 2012

mercredi 18 janvier 2012

DOSSIER LES ENTREPRISES DANS LA GOUVERNANCE DES UNIVERSITÉS : LA FIN DES PRÉJUGÉS ?

Pour lire ce dossier sur le site Éducpros

Introduction
Universités-entreprises : deux mondes qui s’apprivoisent
Relations universités-entreprises : répondre aux besoins de recrutement
Relations universités-entreprises : une aide au développement stratégique
Campus managers : ce qu’ils attendent des établissements d’enseignement supérieur
Universités-entreprises : deux mondes qui s’apprivoisent

« Nous n’avons pas vocation à devenir des universitaires. » Pour Bernard Peille, la répartition des rôles est claire. Directeur de l’usine Alstom de La Rochelle et à ce titre membre du CA de l’université de la ville, il considère cette participation comme « naturelle » pour un groupe industriel implanté localement, bien loin d’une quelconque privatisation : « C’est la dominante universitaire qui continue de diriger l’établissement », affirme-t-il. Pour les entreprises, la frontière se situe donc entre universitaires et personnalités extérieures, notamment issues du privé. Mais certains ne voient pas les choses de la même façon.
Secrétaire général du Snesup-FSU, Stéphane Tassel pointe d’abord le « problème de la surpondération des personnalités extérieures, qui sont souvent 7 ou 8 sur une trentaine de membres au CA. Les oppositions que nous avions demeurent : la démocratie et la collégialité universitaires ont été considérablement affaiblies par la LRU. » En outre, « les représentants d’entreprises ont été nommés par le président », rappelle-t-il, tout en dénonçant leur « manque d’assiduité ». Cela les amène, dit-il, à « donner assez systématiquement leur pouvoir à un élu proche du président. Et quand ils viennent, leur présence s’apparente à un soutien quasi inconditionnel à celui-ci. »

Regard extérieur

Les représentants d’entreprises reconnaissent qu’ils ne sont pas présents à toutes les réunions, mettant en avant des raisons d’agenda. Quant à leur participation effective aux débats, beaucoup expliquent qu’ils ne se sentent pas légitimes à apporter un commentaire sur les sujets internes à l’université et que « ce n’est pas à l’entreprise de gérer l’université. Nous sommes là pour apporter un éclairage extérieur, pas pour réorienter les discussions, et encore moins les décisions », estime Joël Chéritel, P-DG de Retis Communication, par ailleurs président de l’Union des entreprises d’Ille-et-Vilaine et membre du CA de Rennes 2.

Pas facile de s’intégrer dans une telle université, réputée pour sa tradition contestataire… « Au tout début, raconte ce chef d’entreprise, j’ai compris dans le regard de beaucoup que je représentais presque le diable ! Mais, parallèlement au CA, on prend le café, on discute, on s’apprivoise. On ramène les choses à des relations de personnes et les élus de l’université ont pu s’apercevoir que je ne suis pas le représentant de méchantes entreprises inhumaines ! » Selon lui, ces préjugés sont dus à la méconnaissance du monde du privé : « Certains enseignants-chercheurs et étudiants sont sur leur planète et ne connaissent pas l’autre planète qui est celle de l’économie… » D’où l’importance des discussions informelles qui suivent la séance.

Les contraintes des universités mieux comprises

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