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Masterisation : un projet toujours inacceptable ! Communiqué du SNES, 17 novembre 2009
mardi 17 novembre 2009, par
Pour lire le communiqué sur le site du SNES.
Les ministres de l’Éducation nationale et de l’enseignement supérieur ont rendu publiques leurs intentions définitives sur la « masterisation ». Si l’élévation du niveau de recrutement au master est actée, le projet contient de nombreuses dispositions le rendant inacceptable en l’état : La confirmation et le développement de stages en responsabilité pour les étudiants
La remise en cause de l’année de formation professionnelle après le concours
L’absence de pré-recrutements et de dispositifs d’aides sociales suffisants.
Le gouvernement choisit de mettre en péril la formation des maîtres pour répondre à ses objectifs budgétaires. En effet, l’affectation des lauréats des concours sur un service à 12 heures – contre 6 avant 2007 – aura nécessairement des conséquences sur la qualité du service rendu, donc des enseignements. La « professionnalisation » au cours du master ne suffira pas, d’autant qu’elle se limite à deux périodes de stages facultatives, dont l’une vise à utiliser les étudiants comme des moyens d’enseignement ou d’éducation. Par ce dispositif le gouvernement généralise une pratique déjà en œuvre avec les enseignants non titulaires : celui d’une prise de fonction sans formation ni réelle préparation, en cours d’année scolaire, alors que l’enseignant titulaire de la classe a déjà prévu sa progression et mis en place ses habitudes de travail. Cette conception de l’enseignement va à l’encontre de bonnes conditions d’études pour les élèves. En outre, jamais les IUFM et leurs potentiels de formation ne sont évoqués.
C’est d’une tout autre réforme dont la formation des maîtres a besoin. Tout d’abord, reconnaître la qualification réelle des enseignants nécessite de situer le concours du CAPES et de CPE après le master, et en tout état de cause au plus tôt en fin de M2. L’intégration d’éléments pré-professionnalisants aux masters existants ne peut se limiter à de simples stages mais doit inclure des éléments qui seront utiles aux futurs professionnels de l’enseignement et de l’éducation pour prendre le recul nécessaire et adapter leurs pratiques à un public hétérogène.
Toutefois, cette pré-professionnalisation ne saurait suffire et doit se prolonger par une véritable année de formation après la réussite au concours, avec un temps de service réduit, et non augmenté, et une alternance entre théorie et pratique. Cette formation devrait être délivrée dans le cadre d’IUFM rénovés.
Enfin, aucune mesure ambitieuse n’a été annoncée pour compenser l’allongement de la durée des études. La création de véritables pré-recrutements et d’une allocation d’autonomie devrait pourtant être plus que jamais à l’ordre du jour.
Le projet de mastérisation du gouvernement reste inacceptable en l’état et s’apparente à une somme de « bricolages » successifs : par exemple, l’articulation entre le master et la préparation au concours n’est toujours pas définie, pour des concours censés être mis en place dès la rentrée prochaine. C’est aussi pour peser sur cette question d’importance que les personnels des lycées et collèges sont appelés à la grève le 24 novembre.