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"Sarkozy plaide pour un rapprochement lycée-entreprise", le Nouvel Observateur, 9 avril 2009
jeudi 9 avril 2009
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EDUCATION
Sarkozy plaide pour un rapprochement lycée-entreprise
Venu défendre sa réforme du lycée dans un établissement du
Val-de-Marne, Nicolas Sarkozy a estimé que les stages sont
indispensables pour une bonne intégration sur le marché du travail.
Nicolas Sarkozy a plaidé, mercredi 8 avril pour un "rapprochement"
entre les entreprises et les lycées lors d’une visite au lycée Samuel
de Champlain à Chennevières-sur-Marne en compagnie de Xavier Darcos,
le ministre de l’Education et Richard Descoings, chargé de mission sur
la réforme du lycée. Pour le président de la République,
l’établissement d’une relation entre le milieu scolaire et le milieu
professionnel serait "progrès considérable" et permettrait aux jeunes
de "connaître l’entreprise" avant d’entrer dans le monde du travail.
Facteur d’inégalités
Dans ce lycée de près de 2.000 élèves, dont 1.300 en section générale
et technologique et 700 en enseignement professionnel, Nicolas Sarkozy
a estimé que les stages en entreprise étaient à la fois indispensables
et un facteur d’inégalités.
"Les jeunes de familles aisées qui ont des relations trouvent beaucoup
plus facilement des stages que les jeunes de familles modestes qui
n’ont pas de relations", a déploré le président, lors d’un débat avec
des élèves et des enseignants.
"Hystérie"
"Il ne s’agit pas de ’merchandiser’ le lycée, il s’agit de permettre à
des jeunes de connaître l’entreprise avant d’être dans le monde
professionnel des adultes. Et la majorité des jeunes ne peuvent pas
trouver un stage intéressant seuls", a-t-il dit.
"Pour que le lycée s’en occupe, il faut accepter de rapprocher les
entreprises du lycée pour qu’elles puissent nous aider à ouvrir nos
lycéens sur la vie professionnelle future. Il n’y a pas d’autres
choix. C’est un atout. Je suis parfois triste de voir une hystérie sur
cette question de l’ouverture des lycées aux entreprises pour
permettre à nos jeunes d’avoir des stages", a-t-il ajouté.
"Choix doit être réversible"
Nicolas Sarkozy a aussi abordé le sujet de l’orientation, "Il faut des
passerelles. On doit pouvoir choisir tôt mais le choix doit être
réversible", a-t-il expliqué. "Je ne vois pas pourquoi il faut faire
’S’ (bac scientifique) pour faire médecine ou les meilleures écoles
d’économie. Les mathématiques ne peuvent pas être le seul critère."
"Il faut répondre le mieux possible à la spécificité de chaque élève
et, en même temps, il faut retarder le plus longtemps possible
l’orientation pour laisser le spectre (de choix) le plus large" à
l’élève, a-t-il ajouté.
Place aux arts et à la culture
Le président le la République dit aussi souhaiter donner une plus
grande place aux arts et à la culture dans les lycées, notamment en
projetant aux élèves des enregistrements des grands événements
culturels nationaux - pièces de théâtre, opéras, expositions ...
Il a plaidé pour un développement des séjours à l’étranger et des
projections de films en version originale pour améliorer
l’enseignement des langues, et pour l’octroi aux lycéens d’une plus
grande responsabilité dans la vie de leur établissement.
"Je veux de la qualité"
Interpellé par un professeur d’anglais, Marie-Laure Aboulker, sur la
situation des enseignants dont "beaucoup sont malheureux", le
président a déploré "la dégradation sociale du métier d’enseignant. Il
faut mettre un terme à la paupérisation des enseignants mais que ce
n’était pas nécessairement une question de budget", a-t-il ajouté, en
estimant que "la mastérisation" (niveau bac + 5 pour enseigner) allait
"tirer vers le haut" la profession.
"Ça fait 30 ans qu’on fait de la quantité, je veux de la qualité", a
fait valoir Nicolas Sarkozy, pour qui le recrutement massif
d’enseignants a conduit à la dégradation de la condition sociale de
ces derniers.
Propositions des lycéens
Nicolas Sarkozy avait auparavant déjeuné à l’Elysée avec des lycéens
de Basse-Normandie qu’il avait déjà reçus le 22 janvier. Selon le Haut
commissaire à la Jeunesse, ils étaient venus avec des propositions sur
l’aménagement des horaires, la vie lycéenne, les vacances, les
matières, l’enseignement de la philosophie et des langues, le stress
des élèves, etc.
"Il y a eu un échange pour voir comment la réforme pouvait se nourrir
de cela plutôt que d’être à côté de la plaque", a déclaré Martin
Hirsch, qui a participé au déjeuner, de même que Xavier Darcos et
Richard Descoings.
"Être vigilant"
"Il va falloir être vigilant", a pour sa part dit un de ces lycéens,
Charles Dacquay. "On ne veut pas que le gouvernement ne retienne de la
concertation que ce qui lui plaît et qu’il ignore complètement ce qui
le dérange."
Richard Descoings le chargé de mission sur la réforme du lycée est à
mi-parcours d’une mission de concertation sur la réforme du Lycée, qui
a été repoussée à la rentrée 2010 à la suite d’un mouvement de
protestation lycéen.