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Universités : La Bourgogne a rencontré le monde... à Paris - Jocelyne Remy, Le Bien public, 7 mai 2011

mardi 10 mai 2011

Le Sommet Mondial des Universités 2011, préalablement prévu à Dijon et annulé pour des raisons de sécurité publique, s’est déroulé finalement à Paris le 6 et 7 mai. Il rassemblait des présidents et recteurs d’universités du monde entier, accueillis par la Conférence des présidents d’université (CPU) et le PRES Bourgogne Franche-Comté. A la fin de ce somment, Sophie Bejean, présidente de l’université de Bourgogne, a répondu à nos questions.

A quoi sert un tel sommet ?
« C’est très important. Cela permet deux choses : d’une part de réfléchir au rôle des universités, de prendre des engagements et d’appeler nos partenaires, les collectivités, le gouvernement à nous aider dans ces orientations ; ça sert d’autre part à créer un réseau international des universités, qui serait porteur des valeurs universitaires, et de missions universitaires au sens large, au-delà des frontières et des différences culturelles, politiques, économiques entre les pays. »

Il existe des valeurs universitaires qui sont universelles ?
« L’université, c’est l’universalité. Universalité du savoir, des connaissances, de la diffusion à tous au plus grand nombre. C’est quelque chose qui doit être pensé à toutes les échelles territoriales, à l’échelle d’une région certes, mais aussi à l’échelle de notre planète. Un des points nouveaux de ce sommet, c’est la façon dont, collectivement, à l’échelle mondiale, nous sommes capables de faire en sorte que tous les jeunes de notre planète puissent accéder à l’enseignement, notamment supérieur. »

Ce sommet a pour thématique à l’origine le développement durable, même s’il était davantage orienté cette année sur la coopération et l’échange.
« C’est la 4e édition cette année : le premier s’était tenu en 2008 à Sapporo, au Japon. Nous avons d’ailleurs dédié ce sommet à la nation japonaise compte tenu de la catastrophe naturelle et environnementale à laquelle nous sommes confrontés, qui donne une résonnance toute particulière à ce congrès. Le fil rouge depuis le premier sommet est effectivement le développement durable. »

Des Japonais y participaient encore cette année ?
« Oui, bien sûr. Les organisateurs du premier sommet, l ?université de Tokyo, mais aussi d’autres, dont l’université de Keio, qui est particulièrement réputée. Au total participent aussi une quarantaine de pays de tous les continents, Afrique, Maghreb, Amérique latine, du nord, Asie et Europe (avec une représentation plus large que d’habitude puisque nous avions invité aussi nos amis d’Europe de l’Est et de Russie). »

La mise en place de ce sommet mondial exclut une « marchandisation de l’enseignement supérieur » ?
« On peut revenir sur les pays qui étaient représentés. Le fait d’avoir élargi ce sommet à des pays qui ne sont pas les plus développés sur notre planète, cela a vraiment transformé, et c’était notre volonté, les échanges que l’on a eu dans le cadre des discussions, des débats, des ateliers du sommet. Ça nous a permis de réfléchir sur le façon dont nous pouvons promouvoir ces valeurs universelles, universitaires, sans positionner les pays développés comme modèle, mais en étant à l’écoute et dans le respect des différences culturelles et sociales qui peuvent exister. Que les pays du sud puissent être porteurs d’ambitions universitaires qui leur sont propres. C’est une nouvelle orientation dans nos débats et c’est important. »

Dans le même temps se tenait un contre-sommet à Dijon...
« Nous avions autorisé dès le départ ce sommet, cette rencontre à l’initiative des organisations syndicales et certaines associations. Dès que nous avons eu la demande. Nous avons permis que la communauté universitaire puisse s’emparer de ces questions-là, en débattre, être porteur de ces messages, et ce sont des messages que nous mettrons en résonnance et en dialogue avec celui des présidents d’universités. »

Et parallèlement s’est tenu du 28 au 30 avril, à Besançon, des rencontres entre étudiants...
« Le sommet entre étudiants à Besançon s’est très, très bien passé. Vingt-trois pays étaient représentés. Les étudiants ont fait eux aussi une adresse à la fois aux présidents d’université, aux chefs d’état et à la société civile avec des questions. Que ce soit pour faciliter la mobilité étudiante ou pour que l’usage des technologies interactives leur soit bénéfique. Le président Claude Conde a d’ailleurs souligné le sérieux, l’engagement des étudiants dans le débat qui a été le leur. »

Les étudiants à Besançon, les syndicalistes à Dijon, vous à Paris ? C’est La Bourgogne au sens large !
« Le sommet des présidents s’est déplacé à Paris pour des raisons de sécurité publique, mais c’est la Bourgogne qui accueillait les présidents du monde entier à Paris (ndlr : les réunions se sont tenues dans les locaux de la Sorbonne et du collège de France). C’était très chaleureux, et nous avons fait preuve de toute la convivialité qui est la nôtre habituellement. Cela a été très apprécié d’Egypte, du Mali, du Bénin, d’Indonésie, du Québec, du Portugal ou de Belgique ! Je ne vais pas tous les lister ! Tous ont été heureux de découvrir la qualité de vie et l’art de vivre bourguignon ! Nous leur avons permis de déguster notre gastronomie, nos vins, y compris ceux de l’université. Nous en avons profité pour leur faire connaître les réalisations des artistes et intellectuels comme la Tour Eiffel, les sculptures de François Rude (sur l’Arc de Triomphe). Et hier soir nous étions au Muséum d’histoire naturelle, un emblème bourguignon de la biodiversité et de l’environnement, pleinement inscrit dans la thématique de notre sommet. »

Propos recueillis par Jocelyne Remy


Voir en ligne : http://www.bienpublic.com/fr/accuei...