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Motion de l’AG du Centre Nantais de Sociologie (20 novembre)

vendredi 21 novembre 2008, par Elie

Pour une défense résolue de la recherche, de l’enseignement et du statut des enseignants-chercheurs

Nous, enseignants-chercheurs et doctorants membres du Centre Nantais de sociologie (CENS) réunis en assemblée générale le jeudi 20 novembre 2008, nous déclarons :

Contre le démantèlement des statuts enseignants par les nouvelles mesures projetées ou déjà à l’œuvre (modulation des services, nouvelles missions, chaires d’excellence, etc.).

Contre le mépris des spécificités disciplinaires qui conduit à homogénéiser abusivement les critères d’évaluation de l’activité scientifique (normes bibliométiques, format et durée des thèses, exigence de portée internationale des travaux, etc.).

Contre les suppressions de postes statutaires et le renforcement de la précarité dans les métiers de l’enseignement et de la recherche et contre l’invention de nouvelles catégories de contractuels.

Contre la mise en concurrence généralisée entre enseignants-chercheurs, entre composantes, entre laboratoires et entre universités.

Contre la prééminence des critères budgétaires et comptables dans l’organisation de la recherche et de l’enseignement.

Contre la vision utilitariste des sciences humaines et sociales et leur disparition programmée tant dans le supérieur que dans le secondaire.

Mais…

Pour un moratoire immédiat des réformes en cours qu’elles concernent les statuts ou encore la « mastérisation » dans l’urgence de la formation des enseignants du secondaire.

Pour un financement public et pérenne des équipes de recherche, des laboratoires et des universités propre à limiter la course permanente aux contrats et aux appels d’offre.

Pour une véritable autonomie scientifique et pédagogique de la recherche et de l’enseignement vis-à-vis des pouvoirs politiques et économiques.

Pour un financement par étudiant équivalent entre universités, classes préparatoires et grandes écoles.

Pour un plan pluriannuel de création d’emplois statutaires de chercheurs, d’enseignants-chercheurs, de techniciens et de personnels administratifs.

Nous sommes convaincus que personne ne gagnera individuellement dans ce nouveau jeu de concurrence et de compétition généralisée. Nous invitons nos collègues à se réunir pour débattre collectivement de toutes les réformes en cours et pour envisager sérieusement leurs conséquences inévitables.

Face à l’appauvrissement du service public d’éducation de la maternelle à l’université, dont la conséquence directe sera un nouveau creusement des inégalités, nous affirmons notre solidarité avec tous nos collègues en lutte et les rejoignons dans leurs protestations.

Nous appelons nos représentants élus des trois conseils de l’université de Nantes issus de l’intersyndicale à organiser au plus tôt les débats nécessaires à l’élargissement de la mobilisation.

Motion adoptée à l’unanimité