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Supprimer le CNU ? Une attaque de plus contre la collégialité et les disciplines universitaires - Réponse de la section sociologie-démographie du CNU à Christine Musselin, 14 février 2020

samedi 15 février 2020, par Mariannick

Dans une contribution à AOC du 5 février, Christine Musselin, sociologue, se prononce pour la suppression du Conseil National des Universités, en justifiant notamment sa position par le fait qu’une telle mesure « n’est pas néo-libérale ». Argumentation sociologique ou posture managériale ?
Réponse de la section 19.

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Dans une contribution à Analyse Opinion Critique du 5 février 2020, Christine Musselin se prononce pour la suppression du Conseil National des Universités, en justifiant notamment sa position par le fait qu’une telle mesure « n’est pas néo-libérale ». Cette tribune interroge d’autant plus que l’autrice la signe depuis sa position de sociologue et de directrice de recherche CNRS tout en lui donnant la forme d’une note que l’on pourrait croire sortie d’un cabinet en conseil es modernisation des universités.
Argumentation sociologique ou posture managériale ?

Christine Musselin nous apprend d’abord que « La suppression du CNU n’est pas une mesure néo-libérale » : les rapports préparant la LPPR n’ayant jamais explicitement évoqué la suppression du CNU et sa propre ministre s’en étant défendue le 4 février dernier1 , l’assertion est troublante et provocante. Et ce d’autant qu’elle parait au moment même où se réunissent en session les sections Sociologie-démographie et Sciences politiques desquelles l’autrice relève. Que n’est-elle alors venue débattre des conseils avisés dont elle pourrait faire profiter ses collègues ? Cette visite aurait pourtant pu lui permettre de mieux connaître les missions d’un CNU qu’elle se plait à présenter comme une instance poussiéreuse, incapable d’accompagner la rencontre entre une « offre » et une « demande » d’emplois universitaires.

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Poursuivant cette entreprise de division, elle soutient enfin que le CNU entraverait l’action des associations professionnelles dont elle souhaite la constitution en « groupes de pression » interagissant avec les dirigeants d’université, ce qui revient à substituer à leurs missions premières d’animation scientifique et de défense des pairs confrontés à la controverse ou à la répression,comme l’actualité de la LPPR et la mise en garde à vue de plusieurs collègues le rappellent, une mission prioritaire de négociation de l’emploi région par région. Nous noyer dans les arcanes politiques pour que nous cessions de réfléchir collectivement et de défendre l’autonomie de la pensée scientifique, en somme. Sans doute s’agit-il là du « grand bond en avant » de l’université auquel elle aspire.

Loin d’avoir convaincu les 36 membres de la section 19, la tribune de Christine Musselin a renforcé leur conviction que le projet de LPPR du gouvernement est dangereux pour les disciplines universitaires. Ils réaffirment leur opposition aux transformations néolibérales à l’œuvre, leur attachement au service public de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche et s’inquiètent des attaques contre la collégialité.