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Bobards partout, confiance nulle part - avril 2019

mardi 9 avril 2019, par Mariannick

Dans la famille Bobards, je demande le père !
Pioche.

MàJ 13 avril 2019

Bobard n°1

[rouge]« Le cœur de ma politique, c’est la priorité à l’école primaire »[/rouge]
Concours de professeurs des écoles 2019 : 1 065 postes offerts en moins dans le public par rapport à 2018, 300 en plus dans le privé —soit 38% en plus… (AEF)

Bobard n°2

[rouge]« Le premier message de la réforme du bac, c’est de dire aux élèves : choisissez ce qui vous plaît (...) On crée une liberté magnifique pour les élèves de seconde. »[/rouge]

Avec des spécialités qui seront des prérequis qui devront correspondre aux « attendus » des formations de l’enseignement supérieur et donc une orientation décidée de plus en plus tôt ! Dès la fin de la seconde : c’est une liberté très contrainte qui profitera aux informés.

[rouge]« Tous les lycées ont amélioré leur offre. Je vois des élèves de seconde très enthousiastes. »[/rouge] (RMC, 5 avril)
La DGESCO dans sa note adressée aux recteurs demande de sélectionner les élèves par leurs résultats si les places manquent dans certains EDS.

Bobard n°3

[rouge]« Dans certains cas, le chef d’établissement peut imposer deux heures supplémentaires, c’était une heure auparavant, cela peut gêner dans quelques cas mais dans beaucoup de cas, ça va permettre d’améliorer la rémunération. »[/rouge]

Le fait d’imposer des heures supplémentaires à ceux qui n’en veulent pas ne va pas permettre à ceux qui en veulent d’en faire. Ces heures supplémentaires sont moins bien payés que des "heures classiques". Absolument aucun enseignant ne voit cela comme une revalorisation.
Plus fort encore, la rémunération de la 2e heure supplémentaire est inférieure de près de 17% à celle de la 1ère. Imposer une 2e heure sup, ce n’est donc pas augmenter la rémunération des enseignant.e.s mais diminuer leur salaire horaire !

Bobard n°4

[rouge]« Je le redis, ma porte est ouverte »[/rouge] (La Montagne, dimanche 7 avril)

Bobard n°5

[rouge]« J’ai autant que vous le souci de défendre les écoles primaires rurales »[/rouge]
Lire (en entier !) Loi Blanquer : L’établissement des savoirs fondamentaux et l’avenir des directeurs d’école, Le Café pédagogique, particulièrement, en fin d’article, le texte reconstitué des articles 6 quarter et quinter de la loi Blanquer créés après la séance du 15 février de l’Assemblée nationale en tenant compte de tous les amendements adoptés en séance.

Bobard n°6

[rouge]« Non seulement on ne supprimera pas les directeurs d’école mais on va les valoriser, les conforter dans leur rôle. Nous réfléchissons à leur statut. Et ça personne n’a été capable de le faire depuis des décennies ! »[/rouge] (Anne-Christine Lang, 4 avril)
Le texte adopté à l’AN prévoit 1 chef d’établissement avec les compétences du directeur d’école + 1 ou des chefs adjoints, avec au moins un en charge des classes du 1er degré. Rien ne garantit dans le texte un adjoint par école, ni un pour la maternelle.

Lire la BD de la dessinatrice @KerriganNuNue sur la loi Blanquer, vous savez celle qui est encore floue (il y a donc un loup) et sur laquelle tout le monde dit des bobards dixit le ministre. Les enjeux y sont bien résumés.

Réponse d’AC Lang :
[rouge]« Au contraire. Les directeurs resteront dans leurs écoles, leurs tâches administratives seront mutualisées et celui qui voudra prendre la responsabilité de « principal adjoint de l’EPSF chargé de la coordination du 1er degré » sera déchargé. »[/rouge]
Les tâches mutualisées alors qu’un directeur serait déchargé ?!? Mais... avec qui donc mutualiser les tâches ? Quelles tâches ? Avec le personnel administratif du collège ? Avec les PE qui ont déjà leur classe à temps plein et n’ont rien demandé ?


Gros gros bobard hors catégorie

Changer de mode de calcul en cours de procédure pour l’inscription des étudiants étrangers afin de gonfler les chiffres, est-ce mentir ?
Lire ici : « CampusFrance : les chiffres ne sont pas bons ? Hop ! changeons les chiffres… »


Emmanuel Macron, roi des « fake news »

Mediapart, 9 avril
Depuis quelques mois, le président de la République et ses proches diffusent de fausses informations à la pelle, en toute connaissance de cause, alors même qu’Emmanuel Macron prétend simultanément pourfendre les « fake news ».

[…] De la même façon que le président de la République dénonce officiellement les comptes anonymes utilisés sur les réseaux sociaux pour mieux s’en servir dans sa propagande , il ne cesse de propager des mensonges tout en prétendant combattre les « fake news ».[…]


Les duettistes Montchalin et Castaner

"Les passeurs se servent des ONG pour faire leur trafic : ils mettent des bateaux à la mer et considèrent que les ONG vont les récupérer" dit l’une (FranceInter) ;
Et l’autre :
Après avoir affirmé que les ONG « ont pu se faire complices des passeurs » en Méditerranée, Christophe Castaner a tenté une mise au point, dégainant deux « rapports de Frontex ». Emmanuel Macron lui-même juge que des humanitaires font « le jeu des passeurs »
Dans le code pénal, la complicité a pourtant une définition précise : « Est complice […] la personne qui sciemment, par aide ou assistance, a facilité la préparation ou la consommation [d’un délit] », qui a « provoqué » une infraction ou « donné des instructions pour la commettre  ». (mediapart).
Suite aux propos du Ministre de l’Intérieur, l’agence européenne de contrôle des frontières @Frontex, interrogée par @franceinfoplus, dément avoir documenté la moindre "collusion" entre ONG et passeurs dans ses rapports datant de 2016 (SOS Méditerranée)